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Soupçons d’irrégularités, abus de pouvoir présumé… : malaise au ministère de l’Économie Bleue et de la Pêche 

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Entre l’interdiction faite depuis février aux Fisheries Protection Officers d’opérer à proximité des débarcadères, la distribution des cartes d’enregistrement aux pêcheurs et des allégations d’abus de pouvoir contre un conseiller, le ministère de l’Économie Bleue et de la Pêche est sous tension. Des officiers espèrent que son contrat ne sera pas reconduit. 

Depuis le début de l’année, une tension palpable règne au sein du ministère de l’Économie Bleue et de la Pêche. Un groupe de Fisheries Protection Officers opérant dans le nord du pays dénonce avec force un bon nombre « d’irrégularités qui prévalent depuis environ quatre ans ». 

Le premier « scandale », selon nos intervenants, porterait sur l’interdiction faite aux Fisheries Protection Officers d’opérer aux divers débarcadères (Fish Landing Stations ; NdlR) à travers le pays. Une circulaire en date du 3 février 2023 stipule que les officiers n’ont plus le droit d’enregistrer les prises aux débarcadères, et ce jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure est entrée en vigueur le samedi 4 février 2023. 

« Following certain anomalies observed in the record of catch from fishers at different Fish Landing Stations around the island, this ministry has decided that officers shall no longer record catch at any Fish Landing Station until further notice », stipule le document. 

Mais les officiers estiment que le « Claim for Travelling/Mileage Allowance » ne tient pas la route. « La section 6 de notre Scheme of Service précise clairement que notre rôle est de collecter des données relatives aux prises quotidiennes des pêcheurs. L’interdiction d’opérer aux débarcadères est une entorse à notre Scheme of Service », martèlent-ils. 

Ils soupçonnent fortement certains pêcheurs d’« utiliser l’absence des gardes de pêche pour introduire des produits illicites au pays ». Selon les officiers, le ministère de la Fonction publique a été alerté de cette entorse au « scheme of service » dans le courant de l’année. Mais la situation serait restée inchangée jusqu’à présent. 

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Cartes aux pêcheurs

Autre grogne des employés du ministère : la distribution de l’Artisanal Fisher Registration Card. « Nous redoutons une ingérence politique dans les procédures entourant l’exercice de distribution de cartes aux pêcheurs. Nous pensons fortement qu’un bon nombre de bénéficiaires ne sont pas éligibles pour cette carte », allèguent-ils. 

C’est uniquement lors de la présentation de cette carte que les pêcheurs peuvent percevoir l’allocation de mauvais temps (Bad Weather Allowance ; NdlR) qui est de Rs 675. Le Défi Quotidien dispose d’une copie des conditions qui sont rattachées à l’Artisanal Fisher Registration Card. Les bénéficiaires doivent respecter scrupuleusement neuf exigences du ministère, notamment être apte à prendre la mer ou encore présenter un relevé détaillé de ses prises au Fisheries Post. 

Manque de formation 

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Selon ces officiers, l’interdiction d’opérer aux débarcadères est une entorse à leur « Scheme of Service ».

« Depuis 2020, le dossier de la pêche et de l’économie bleue est traité avec beaucoup d’amateurisme », disent les officiers mécontents. Ils ajoutent qu’ils sont confrontés à un sérieux manque d’équipements, mais aussi et surtout de formation. 
Selon eux, les autorités ont été informées de la situation à trois reprises depuis le début de l’année, mais aucune action n’a été prise. « Le département souffre d’un manque de commissaires. Parfois on se demande si l’Acting Controller du Fisheries Protection Service a été réduit en ‘rubber stamp’ ou doit-il tout simplement ‘sign or resign’ ? » s’interrogent les officiers. 

Un des conseillers du ministère de l’Économie Bleue et de la Pêche est montré du doigt pour « abus de pouvoir ». « Il fait preuve d’abus d’autorité à plusieurs reprises. Ses tentacules s’étendent à tous les Fisheries Posts du pays. Il se permet de donner des ordres aux officiers. ‘Parfwa li nek desid pou fer loperasion koumsa mem san ‘warrant’ », allèguent-ils. 

Les employés du ministère, fait-on comprendre, sont las de cette situation. Ils veulent alerter le Prime Minister’s Office. « Nous demandons au Premier ministre de sanctionner ce conseiller qui n’est pas mandaté à nous donner des directives nuit et jour », demandent-ils.
 

 

Le ministère : « Nous rejetons catégoriquement ces allégations » 

Le ministère de l’Économie Bleue et de la Pêche a été contacté pour une déclaration téléphonique. « Nous rejetons catégoriquement les allégations formulées par les officiers du Fisheries Protection Service au sujet de la supposée ingérence politique dans l’allocation des cartes aux pêcheurs. La distribution est basée sur un processus de ‘screening’. Les détenteurs doivent présenter tous les documents nécessaires pour en avoir une. Le ministère ne soutient aucune politique de deux poids deux mesures », précise-t-on.

Quid de l’interdiction faite aux Fisheries Protection Officers d’opérer aux débarcadères ? À cette question, le ministère répond qu’il y a eu des abus de la part d’officiers au sujet du « mileage claim » et du « travelling allowance ». « Nous avons découvert que les registres des débarcadères étaient falsifiés », souligne-t-il. Le ministère annonce toutefois qu’un nouveau système automatique permettant d’obtenir les statistiques des prises par les pêcheurs sera bientôt introduit.

Pour ce qui est du manque de formation et d’équipements déploré par les officiers, le ministère indique que ces derniers reçoivent cinq uniformes par an. « Quatre véhicules neufs ont été achetés entre 2022 et 2023. Tous sont dotés de GPS. Tous les Fisheries Posts sont en rénovation en ce moment par des prisonniers et des gardiens. Le ministère a récemment reçu deux patrouilleurs du gouvernement japonais », souligne le ministère. 

En ce qui concerne les allégations d’ingérence faite à l’encontre d’un conseiller du ministre, on avance que le contrat de cet employé est clairement défini. « Le conseiller travaille directement avec le ministre. Il a pour devoir de s’adonner à n’importe quelle tâche sur ordre de ce dernier dont il bénéficie du soutien indéfectible. Le conseiller est également mandaté pour s’occuper de l’image du ministère. Il a le droit de rapporter tout au ministre », conclut-on.

 

 

 

  • defimoteur

     

 

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