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Soupçons de blanchiment : Hamza, le patriarche qui a enrichi la famille Goolamgouse

Cet ancien haut gradé de la Brigade anti-drogue est la prochaine cible de la Commission d’enquête sur la drogue. Il devra expliquer comment il a financé l’achat d’un terrain et la construction de deux duplex à Pereybère.

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Il est dans le collimateur de l’ex-juge Paul Lam Shang Leen. Après avoir questionné ses enfants, Shabeer Ahmad et Rusha Bibi, le président de la Commission d’enquête sur la drogue s’intéresse à Hamza Goolamgouse. Ancien haut gradé de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), il a été impliqué par sa fille, le mercredi 7 juin, dans l’achat d’un terrain de 300 mètres carrés et le financement de deux duplex à Pereybère.

Paul Lam Shang Leen veut des détails sur cet achat estimé à Rs 415 000 durant l’année 2000 alors que les duplex ont coûté Rs 600 000. Les Goolamgouse avaient alors conclu un partenariat avec la famille Joomun-Boolakee qui est parentée à celle de Siddick Islam, dit Nerf, un caïd condamné à 30 ans de servitude pénale. Lors de son audition quant à ce chantier, Rusha Bibi dira : « c’est mon père qui a tout financé ».

Face à cette révélation, Paul Lam Shang Leen n’a d’autre choix que de convoquer Hamza Goolamgouse, un ancien agent de renseignement réputé pour les grosses saisies effectuées au milieu des années 80 et 90 lorsqu’il avait été muté au sein de la Flying Squad de l’Adsu. Il devrait notamment s’expliquer sur les fréquentations « louches » de son fils, Shabeer.

Le président de la Commission a fait ressortir, le jeudi 8 juin, que Shabeer Goolamgouse, policier suspendu pour blanchiment allégué, côtoie des trafiquants de drogue. Les transactions bancaires, les fréquentations et les anciens dossiers d’Hamza Goolamgouse sont actuellement passés au peigne fin par la Commission d’enquête sur la drogue pour déterminer s’il n’y a rien de suspect à relever.

Homme de principe

Aux Casernes centrales, ceux qui ont côtoyé Hamza Goolamgouse le décrivent comme un officier droit et un homme de principe. Après un passage par le State Security Service (SSS), l’ancêtre du National Security Service, il rejoint la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud. Après la disparition d’un Diary Book à la suite d’une affaire délicate, il est muté avec cinq autres collègues.

Une semaine plus tard, Hamza Goolamgouse réintègre la CID de Port-Louis Sud. Il sera ensuite transféré à la Flying Squad. Selon ses anciens collègues, il aurait bénéficié du soutien de son beau-frère, l’ex-inspecteur Tokee, alors à la tête de cette unité réputée pour ses grosses prises. L’ex-inspecteur était accusé par un passeur africain d’avoir pris possesion d’un colis d’héroïne. C. N. Amasimbi,  un passeur de drogue, arrêté en décembre 1990, l’avait incriminé lors de son interrogatoire et lors de son procès.

Les anciens collègues d’Hamza Goolamgouse se rappellent que ce dernier était un excellent plongeur et qu’il sortait souvent en mer. Après ses heures au bureau, cet ancien habitant de cité Martial, à Port-Louis, s’adonnait à sa passion : la pêche. Il se rendait souvent au large de Baie-du-Tombeau et de Pereybère.

Paul Lam Shang Leen cherchera donc à connaître ses liens avec la famille Joomun-Boolakee, surtout avec Bilkiss Joomun-Boolakee. Celle-ci est mariée à Yusuf Islam, le frère de Siddick Islam. Cette audition pourrait aussi être axée sur les relations de son fils avec avec  Khalil Ramoly, le propriétaire du magasin Khalil Spare Parts. Lequel est soupçonné s’être un spécialiste du blanchiment auprès des barons de la drogue.

 

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