Soupçonnée d’avoir balancé un dealer, une veuve prise à partie par des malfrats

Elle craint pour sa sécurité et celle de ses deux enfants. Shania (prénom fictif), 42 ans, qui vit dans un faubourg de la capitale, est à bout. Le 6 avril dernier, un groupe d’individus a saccagé sa maison. Une histoire de dénonciation en serait à l’origine. Une plainte a été consignée au poste de police d’Abercrombie. En pleurs, Shania explique que ces individus sont mêlés à des affaires de drogue et que ces derniers pensent qu’elle les a dénoncés à la police. « C’est une descente de la brigade antidrogue dans la localité au mois de mars qui a tout déclenché », avance Shania. En effet, ce jour-là, elle était seule à la maison lorsque des limiers de l’Adsu effectuent une opération « crack down » dans le quartier.

Menaces

« Les policiers ont fait une fouille à proximité d’une rivière. Mais ils n’ont rien trouvé. Ils sont passés devant ma porte puis sont repartis », raconte-t-elle. Toutefois peu après cette opération, elle devait subir des menaces. « Les hommes de main d’un trafiquant de la région sont venus me menacer, car on pensait que c’était moi qui étais à l’origine de cette descente », poursuit-elle. Depuis, sa vie est devenue un enfer. Elle n’est pas près d’oublier la nuit du 6 avril dernier. « Je suis devenue veuve en décembre dernier. Ce jour-là, je suis allée au cimetière et c’est à mon retour que la situation a dégénéré », se remémore péniblement Shania. En effet, alors qu’elle est sur le seuil de sa porte, elle constate un groupe d’individus s’avançant vers elle. « Ils étaient armés de bois et de tuyaux », dit-elle. Se sentant viser, la veuve reste figée avec ses enfants. « Ils m’ont dit qu’ils étaient venus pour me donner une leçon. » Selon la veuve, l’un des hommes a pris une bouteille de rhum et l’a mise sous l’œil de l’un de ses fils. « Il a mis la bouteille dans ma bouche et m’a forcée à boire. Ils ont voulu faire croire que j’étais une alcoolique, si la police venait sur place. J’ai résisté comme j’ai pu », raconte Shania, en larmes. Elle est parvenue cependant à se défaire de son bourreau et avec l’un de ses fils, elle est entrée dans sa maison. « Mon second fils est resté à l’extérieur. Il y a eu une altercation avec les malfrats et ils l’ont blessé au bras », poursuit-elle. Aux dires de la quadragénaire ces hommes ont envoyé des pierres et des bouteilles d’alcool sur sa maison. « Ils ont essayé de pénétrer dans la maison en utilisant un pied-de-biche. Mais j’ai menacé de leur jeter de l’eau pimentée aux yeux », dit-elle. Le groupe s’est alors dispersé. Elle en aurait profité pour prévenir la police. Shania s’est ensuite rendue à l’hôpital, puis a consigné une déposition à la police. Depuis ce jour, elle craint pour sa sécurité quand elle met les pieds à l’extérieur de son domicile. « Je vis dans la peur. Je ne suis pas en sécurité », lâche-t-elle. Une enquête est en cours afin d’arrêter les malfrats.