Soupçonné de vol : un plombier innocent torturé par cinq faux policiers

• Il a été malmené à l’aide d’une torche électrique

Un plombier de Résidence La Cure a été violemment agressé après avoir été accusé injustement de vol par cinq individus. Il a été roué de coups avant d’être remis aux autorités. Les suspects ont été arrêtés, puis relâchés sur parole. L’enquête est en cours pour retrouver le véritable voleur.

Le mardi 18 avril restera à jamais gravé dans la mémoire de Jean Laurent, 42 ans, et de son épouse. Cinq hommes à bord d’un tout-terrain blanc ont débarqué devant leur porte à Résidence La Cure. L’épouse du quadragénaire est sortie afin de connaître la raison de leur visite. 

« Les cinq individus ont demandé à me voir. Quand je suis venu, ils m’ont dit qu’ils étaient de la police et m’ont montré la vidéo d’un vol commis dans le garage d’un mécanicien à Terre-Rouge, le vendredi 14 avril. Un homme qui me ressemblait était en train de couper un câble dans une voiture », relate Jean Laurent, plombier de profession.

« Ce n’est pas moi sur la vidéo », a fermement affirmé Jean Laurent, confronté à ces accusations à son encontre. « Ils ne m’ont pas cru et m’ont dit qu’ils allaient m’emmener au poste de police d’Abercrombie », ajoute notre interlocuteur. 

Son épouse était elle aussi étonnée, car le vendredi 14 avril, le couple s’était rendu à l’hôpital. « Nous sommes ensuite retournés à la maison. Ils ont faussement accusé mon mari d’avoir commis le vol tôt le matin, mais c’est impossible puisqu’il était avec moi toute la nuit et n’est pas sorti », confie-t-elle. 

Malgré les explications claires et précises du couple, les individus ont refusé de se laisser convaincre et ont insisté pour que Jean Laurent les accompagne. Face à cette situation tendue, le plombier n’a eu d’autre choix que de monter à bord du véhicule dans l’espoir de mettre un terme à cette méprise. 

« Toutefois, au lieu de se rendre à la police d’Abercrombie, ils ont pris la direction de Terre-Rouge et m’ont conduit chez le mécanicien où le vol a eu lieu. C’est alors que j’ai réalisé qu’ils n’étaient pas policiers. Ensuite, ils m’ont fait descendre de force du véhicule », poursuit Jean Laurent. 

Selon le plombier, ils auraient recommencé à l’accuser du vol dans le garage : « Ils m’ont insulté et ont fait usage d’une torche électrique sur tout mon corps pour me forcer à avouer, alors que je n’avais rien fait de mal. »

Selon le quadragénaire, dans la vidéo « on peut clairement y voir que le voleur est passé par une ouverture murale, un peu comme une imposte. Les individus m’ont obligé de me faufiler à travers la même ouverture afin de vérifier si ma taille correspondait à celle du voleur. Mo pann gagn pase mem. Monn kwinse. » 

Puis, à un moment donné, ses agresseurs ont téléphoné à la police de Terre-Rouge pour le livrer. « Quand les policiers sont venus sur place, les cinq hommes ne voulaient pas me laisser partir. Ils ont dit aux policiers d’attendre, mais ces derniers sont intervenus pour m’emmener au poste de police », dit-il. Sur place, il a alerté son épouse, qui s’est rendue à la police d’Abercrombie pour le chercher. 

Un policier a vérifié que Jean Laurent n’était pas le voleur recherché. « Il a regardé attentivement la vidéo de surveillance et a réalisé que mon mari disait la vérité. Cependant, les cinq hommes ont continué à l’accuser et à l’agresser, malgré les preuves du contraire. Ils auraient dû être arrêtés immédiatement, mais ils ont simplement pu partir », déplore l’épouse de la victime. 

Ce n’est que deux jours après que les limiers de la CID ont interpellé les cinq individus. Ces derniers ont expliqué qu’ils cherchaient la personne ayant fait intrusion dans le garage pour lui donner une bonne leçon. Ils ont été relâchés sur parole, puis traduits devant la justice, le vendredi 21 avril, sous une accusation provisoire de séquestration. Ils ont dû fournir une caution. 

La CID de Terre-Rouge recherche activement le véritable voleur. Quant à Jean Laurent, qui n’a jamais eu de problèmes avec la police, il se dit choqué et indigné. De plus, il a de nombreuses ecchymoses sur le corps. Il confie que son épouse et lui vivent dans la crainte depuis cet incident.