Plus de deux mois après la mort de Faeza Rawa, grièvement brûlée dans une attaque au cocktail Molotov, la police a lancé un appel à témoin pour mettre la main sur les auteurs de cet acte. Entre-temps, la famille, traumatisée, réclame justice.
«Nou ankor trouv sa senn kot mo ser pe brile la devan nou lizie… » Soulayeha Rawa, dont la sœur Faeza, 41 ans, est décédée le 2 août dernier dans d’atroces souffrances après avoir été grièvement brûlée dans une attaque au cocktail Molotov, peine à s’en remettre. D’autant que jusqu’à présent, il n’y a eu aucune arrestation. Vendredi, l’état-major de la police a annoncé une prime de Rs 200 000 à toute personne qui aiderait la police avec des informations pour élucider ce meurtre (voir encadré).
Chez la famille Rawa, qui a dû déménager de Cité Martial après cette violente attaque qui s’est produite le 7 juin dernier, on se dit désespéré que justice soit rendue à Faeza. « Finn fer enn krim, dimoun finn avoy koktel pou bril li, apre linn mor », souligne-t-on. En effet, Faeza, qui était mère de cinq enfants, est décédée à l’unité des soins des grands brûlés de l’hôpital Victoria, à Candos, deux mois plus tard.
Soulayeha partage son chagrin, décrivant sa sœur comme une figure maternelle pour la famille. En tant que sœur aînée d’une fratrie de quatre enfants, Faeza, qui travaillait comme marchande ambulante depuis son jeune âge, veillait sur ses frères et sœurs, assumant le rôle de mère.
Pour elle, toute personne détenant des informations sur le meurtre de sa soeur a le devoir d’en informer la police. Ses proches et elle, confie Soulayeha, sont toujours hantés par le bruit des motocyclettes qui s’étaient présentées devant leur maison au moment de l’attaque en juin 2023. « Sa bann tapaz-la res dan latet, sa son kan pe avoy koktel, pe eklat nou bann lafenet… Zame pou bliye sa », déclare-t-elle avec douleur.
Soulayeha ajoute que les enfants qui avaient témoigné de cet acte d’horreur ce soir-là sont toujours affectés. « Momem mo dir ou sak fwa mo ankor panse kouma mo ser pe brile devan mwa, mo pa kav fer nanye… »
Les cinq enfants de Faeza sont tout aussi affligés. Elle confie que trois d’entre eux sont déjà adultes et se sont mariés. Les deux autres vivent à ses côtés, et ont aujourd’hui 14 et 19 ans. Pour Soulayeha, marchande ambulante dans la capitale, c’est avec beaucoup d’efforts qu’elle joint les deux bouts, étant mère elle-même d’un enfant de 8 ans.
Pour elle, justice sera faite uniquement après l’arrestation du ou des suspects. Si elle déplore le fait que l’enquête policière semble piétiner, elle se dit toutefois consciente de la complexité du cas. Néanmoins, Soulayeha et sa famille appellent le commissaire de police à intensifier les efforts pour retrouver les criminels encore en liberté. Elles soulignent l’importance du réseau de caméras Safe City dans cette affaire.
La sœur de Faeza révèle avoir été découragée par les multiples convocations par la Criminal Investigation Division, qui n’ont finalement abouti à rien. « Mo per kan lapolis amen dimoun, apre relarg zot, sa bann dimoun-la ankoler e trouv nou fami kouma enn lenmi », dit Soulayeha.
L’appel de la police
Le cas, initialement traité comme une tentative de meurtre, a été transféré à l’équipe de la Major Crime Investigation Team, le 2 août 2023, suivant le décès de Faeza Rawa. La police poursuit activement son enquête pour faire la lumière sur cette tragédie et rendre justice à la mémoire de Bibi Faeza Rawa. La récompense offerte est un appel à la solidarité de la communauté pour aider à résoudre ce crime odieux.
Dans le communiqué publié vendredi, la police assure au public que toute information fournie sera traitée de manière sérieuse et que l’identité de la personne fournissant les informations restera strictement confidentielle. Les individus en possession d’informations peuvent se rendre directement au Central CID ou contacter la police au 210 8892 ou au 5858 3722.
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