Soucis techniques avec le ballast: le Barracuda restera à quai durant un mois

Seize mois à peine après avoir mouillé en rade de Port-Louis, le Barracuda connaît son premier ennui technique d’envergure. Le tout nouveau patrouilleur de la National Coast Guard (NCG) restera sans doute à quai un mois durant, le temps que des ingénieurs indiens, dépêchés en urgence à Maurice, réparent son réservoir de ballast.

Compartiment étanche, le réservoir de ballast est un élément essentiel pour le bon fonctionnement d’un navire. Rempli ou vidangé d’eau de mer, il permet au navire d’ajuster ou d’améliorer sa stabilité. Dans le cas du Barracuda, le réservoir s’est gonflé de manière inexplicable alors qu’il se trouvait à Port-Mathurin dans le cadre de la visite du Premier ministre à Rodrigues. Face à ce problème technique, le patrouilleur a écourté son séjour dans l’île autonome. Son départ précipité a donné lieu à diverses interprétations. Le 12 juillet, certains officiers des Casernes centrales laissaient entendre que le Barracuda a dû percuter des récifs à Rodrigues, une version vite démentie. « Il n’y a pas lieu de s’alarmer. C’est un ‘teething problem.’ Le navire étant toujours sous garantie, les réparations seront à la charge des Indiens. Des ingénieurs sont déjà à Maurice et feront des vérifications en cale sèche », explique un responsable de la police. « Malgré tout, le Barracuda peut prendre la mer. Il n’est aucunement paralysé. D’ici trois à quatre semaines, les réparations seront achevées », fait ressortir une autre source au Bureau du Premier ministre. Cet incident intervient toutefois un mois après le retour du Barracuda d’une révision technique chez Garden Reach Shipbuilders and Engineers Limited (GRSE), le chantier naval de Kolkata qui l’a construit à Rs 1,8 milliard grâce à un don (USD 10 millions) et une ligne de crédit (USD 48,5 millions) de New Delhi. Premier bâtiment de guerre exporté par la Grande péninsule, il avait été commandé par le gouvernement de Navin Ramgoolam en 2011pour traquer les pirates, les navires s’adonnant à la pêche illégale, les contrebandiers et trafiquants de drogue. Remplaçant Le Vigilant, qui a passé la majeure partie de ses 15 ans de service à quai en raison d’un arbre de transmission défaillant, cette corvette de 74,1 mètres de long et 11,4 mètres de large pour 1 350 tonnes peut parcourir 5 000 miles nautiques à une vitesse de 22  nœuds (41 km/h). Équipée d’un canon de 30mm, elle peut embarquer 83 membres d’équipage, un hélicoptère et du fret à destination des îles éparses.