Sophia Marion s’est taillé une solide réputation dans le domaine de la coiffure et de l’esthétique. Nombreux sont les jeunes à vouloir être formés dans son école. Retour sur sa carrière.
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Nous sommes en 1979. Sophia Marion rentre à Maurice après avoir complété des études d’esthétique à Paris, de coiffure à Londres et formé vingt élèves dans un salon en Australie. Sophia Marion a 26 ans lorsqu’elle débute sa carrière à Maurice dans un salon à Quatre-Bornes. Dans la foulée, elle décide de former des Mauriciens au métier.
« À l’époque, j’avais mis une annonce dans un journal et à mon étonnement, j’ai obtenu 40 élèves. Vu le nombre de stagiaires, je ne pouvais faire un retour en arrière. J’ai voulu mettre en place des salles de pratique et travailler sur les modèles. De fait, on a dû louer un bâtiment à Rose-Hill. »
Sophia Marion a travaillé pendant 12 ans dans ce salon, avant de partir s’installer à Rose-Hill. En tant que directrice du Marion Hair Club, elle a approfondi les techniques de coiffure et d’esthétique. à ce jour, l’entreprise compte 18 employés et plus d’une centaine d’élèves. Les principaux cours proposés sont la coiffure, l’esthétique, l’onglerie et le maquillage. En 31 ans, la professionnelle a formé des milliers de jeunes. « On a participé à l’évolution de l’industrie de la coiffure et de la beauté à Maurice. »
Des difficultés
La coiffeuse professionnelle connaîtra sa première difficulté en se retrouvant livrée à elle-même pour le défilé de mode qu’elle devait organiser avec 40 élèves, dont 27 mannequins. « Le fait d’avoir un caractère fonceur et d’être une battante sont un atout majeur dans cette industrie. » À cette époque, elle a dû faire face aux autres coiffeurs qui, peu de temps après, ont adressé une pétition à son salon. « Je pense qu’ils ont fait cela par peur que je forme trop de coiffeurs », rétorque-t-elle. Et de souligner que cela n’a pas empêché des jeunes de venir suivre des cours dans son école, malgré la profusion des make-up artists sur les réseaux sociaux.
Sophie Marion souligne aussi qu’elle a connu des difficultés liées à la conjoncture économique. Elle a dû ainsi définir de nouvelles stratégies et prendre des décisions afin que son entreprise survive. D’ailleurs, elle a dû faire face à la concurrence des écoles de coiffure qui ont poussé comme des champignons à travers le pays. Le souci majeur, fait-elle valoir, a trait aux frais du transport des élèves. « Cela aurait été bien si le gouvernement accordait des bus passes aux élèves qui apprennent la coiffure alors que ceux qui suivent des cours dits awarded détiennent des bus passes. Cela est injuste car pour qu’un cours soit awarded, il faut avoir au moins 1 200 heures. Or, ce n’est pas évident d’avoir un cours de coiffure de 1 200 heures. »
« J’accorde une grande importance à la concurrence », fait ressortir Sophia Marion, qui estime qu’il est très important de poursuivre ce qu’on a entrepris. « L’un de mes anciens élèves a ouvert une école de formation et je trouve cela très bien. Ce n’est pas de la rivalité. » Elle ne veut pas s’endormir sur ses lauriers. Régulièrement, elle a organisé des réunions avec ses 18 employés, afin d’améliorer leur opération. « Ce n’est pas parce qu’on a une certaine notoriété qu’on doit rester les bras croisés. Il faut toujours s’améliorer. »
Carrière à l’étranger
La femme entrepreneure compte d’anciens élèves qui travaillent aujourd’hui à l’étranger, dont un garçon qu’elle avait formé, il y a 26 ans, qui se trouve en Angleterre. Et une vingtaine d’autres élèves qu’elle a formés ont décroché un emploi dans un salon en Australie. « En outre, on a une très grande demande concernant le recrutement sur les bateaux de croisière, dans les hôtels ainsi que d’autres salons à travers le pays. Même les professionnels viennent suivre des cours, afin d’avoir un certificat », ajoute Sophie Marion.
Investissement
« Quand on a lancé une école de coiffure, il y a 31 ans, on a investi moins de Rs 1 000. De nos jours, il faut un investissement d’environ Rs 1 million pour cela, comprenant des équipements appropriés, la location d’une grande salle, les infrastructures, l’électricité, le véhicule, les formateurs, entre autres », souligne Sophie Marion.
Projets
Sophie Marion et son fils caressent de nombreux projets, dont celui d’ouvrir une autre école de coiffure et d’esthétique, à Curepipe. Ils comptent aussi diversifier leurs activités dans d’autres créneaux.
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