People

Soorya Gayan, férue de l’art et de culture

Ce penchant pour l’art, Soorya Gayan l’a depuis l’enfance.
La parole facile et posée, Soorya Gayan nous invite à effectuer un bond dans le temps. Forte d’un long et riche cheminement, la directrice du Mahatma Gandhi Institute (MGI) se livre, non sans peine, sur ce parcours qui concilie sa vie professionnelle et sa passion pour l’art et la culture. L’émotion était palpable durant cet entretien. «Quand nous allions voir des films indiens au cinéma durant mon enfance, il m’étais difficile de rester assise pendant les séquences qui nécessitaient des chansons », relate Soorya Gayan, en esquissant un sourire empreint de nostalgie. Son intérêt pour la danse s’est manifesté dès la petite enfance. Toutefois, ce n’est qu’à l’âge de 12 ans qu’elle suivra ses premiers cours de danse. C’est au sein de l’Ecole de Danse et de Musique Indienne de la rue Vandermeersch, Rose- Hill, qu’elle sera initiée à cet art. « À l’époque, c’était la toute première institution de ce type à Maurice. Elle a été créée en partenariat avec un couple d’experts indiens », indique-t-elle. Grâce à cette formation, l’adolescente originaire de Trois Boutiques, entamera un parcours d’équilibriste. Elle enchaînera les spectacles de danse tout en brillant sur le plan académique. Malgré ses 64 ans, son intérêt pour cette discipline occupe toujours une place de choix dans sa vie. « J’évolue dans un groupe constitué de personnes d’âges différents. Nous nous amusons régulièrement en pratiquant des danses bollywoodiennes », confie-t-elle.

Littérature, latin et philosophie

La danse n’est pas la seule forme d’art à laquelle se voue Soorya Gayan. Après les examens de la petite bourse, l’ancienne habitante de Trois Boutiques ira au Couvent de Lorette de Curepipe où elle va intégrer la filière classique pour la première fois. « Au collège, c’est l’émerveillement. Je découvre les littératures anglaise et française, ainsi que le latin », indique celle qui se décrit aujourd’hui comme une amatrice de lecture. D’ailleurs, ces matières laisseront des traces indélébiles dans sa mémoire.
En effet, même après toutes ces années, elle se fait un devoir de suivre notamment l’évolution des mouvements littéraires des différents continents. De plus, le latin est une langue qui l’a beaucoup marqué. «Je trouve qu’il y a une richesse dans cette langue. J’utilise souvent des termes latins quand je rédige des documents. Je dirais que c’est un reflexe qui perdure », lance-t-elle dans un grand éclat de rire. Elle se découvrira par la suite une passion pour la philosophie et l’économie qu’elle étudiera en Angleterre.
 

Intérêt certain pour l’étymologie

Comme Ananda Devi, son écrivaine de sœur, Soorya Gayan se plaît à jouer avec les lettres. « J’ai toujours aimé étudier les origines des mots. Certains qualifient cette étude d’étymologie. Pour moi, il s’agit de quelque chose de plus profond, car il est question d’étudier les racines des mots. Un mot, c’est comme une plante qui s’étend dans différentes directions au fil du temps », avance-t-elle. Les livres ne la laissant pas indifférente, elle envisage de s’en inspirer pour monter deux ballets. L’un sera un mélange de danse indienne et occidentale construit à partir des textes de l’écrivaine Ananda Devi, tandis que l’autre retracera l’histoire d’un bouddhiste lors de son pèlerinage en Inde.

La pluralité, un sujet qui l’interpelle

Durant sa longue carrière, Soorya Gayan s’est aussi intéressée à la pluralité. Ce sujet, elle l’a abordé à plusieurs reprises, notamment pour la thèse qui lui servira à compléter ses études tertiaires à Londres. « Nous avons la chance de vivre nos différences de façon mature, alors que beaucoup de pays n’y arrivent pas. Les Mauriciens sont imbus d’une sagesse née de la volonté de collaborer. C’est un besoin inné », soutient la directrice du MGI. D’ailleurs, plusieurs conférences ont été organisées sur ce thème à l’institut. Parmi les autres sujets qui la touchent tout autant, l’on retrouve la diaspora mauricienne et l’immigration, entre autres. Depuis qu’elle a repris son poste de directrice au MGI l’an dernier, Soorya Gayan a des projets pleins la tête. « Le calendrier culturel sera très étoffé cette année. Deux grands rendez-vous culturels sont prévus plus tard cette année. Je ne peux vous en dire davantage pour le moment », annonce-t-elle. Sur le plan personnel, l’organisation des deux ballets demeurent toutefois sa priorité. Tout un programme donc pour l’année 2016.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !