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Sonu, 18 ans, et Kelen, 20 ans, périssent dans un accident de moto : deux jeunes passionnés de musique arrachés à la vie

Kelen était en croupe au moment de l'accident mardi soir. Sonu Gohee gardait toujours le sourire.

Trop jeunes pour mourir. Ils avaient des projets plein la tête. En une fraction de seconde, leur rêve a été évanoui. Dhiraj Gohee, 18 ans, et son ami Kelen Vencatasamy, 20 ans, ont péri dans un accident de motocyclette dans la soirée du mardi 30 novembre. Percutant de plein fouet une voiture, les deux natifs de l’Éspérance Trébuchet sont morts sur le coup. Ils laissent un grand vide derrière eux.

Ce double drame afflige le village de l’Ésperance Trébuchet. Dhiraj Gohee laisse sa mère Luxmee Devi, 42 ans, dans une profonde tristesse. Depuis la disparition de son unique fils, elle ne cesse de se remémorer des moments passés aux côtés de son enfant qu’elle qualifie d’exemplaire. Les rires et taquineries de Dhiraj, qu’elle appelait affectueusement Sonu, lui manqueront désormais. « Il a toujours été un fils attentif et n’a jamais manqué de respect à personne. Il aimait me taquiner, mais au moins je savais qu’il était avec moi », pleure chaudement sa mère.

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Il y a trois ans, un grand malheur a frappé cette famille. « Mon époux avait des soucis. Il a fini par commettre l’irréparable », nous raconte Luxmee Devi qui ne peut contenir sa peine. Cette tragédie l’avait beaucoup affectée de même que son fils Sonu qui n’avait que 15 ans. Du jour au lendemain, Luxmee Devi s’est retrouvée seule à élever son jeune fils. 

Cette dernière souligne que son père était prévoyant. « Il avait beaucoup de projets pour Sonu. Il voulait entre autres agrandir la maison pour notre fils et avait mis un peu d’argent de côté pour ses études. Il voulait aussi lui acheter une voiture », poursuit la veuve désemparée. Des rêves qui ne se réaliseront jamais. Cette mère se souvient que lorsque son fils était au collège, elle veillait toujours à ce qu’il ne manque de rien. Le jeune homme a pu surmonter cette douloureuse épreuve tant bien que mal et a étudié jusqu'au School Certificate.

Passionné de musique, le jeune Sonu s’y impliquait à fond. « C’était une de ses passions. Il se produisait lors des fêtes et autres cérémonies. Il était connu comme Dj Sound Love », nous rappelle un de ses cousins. « Il voulait avoir un appareil de sonorisation pour pouvoir jouer lors des mariages », rajoute sa mère en larmes. 

Cette activité l’a fait avoir un grand réseau d’amis. Il était aussi un grand fan de jeux vidéos et s’est connecté au jeu PUBG sur son cellulaire. Il jouait en ligne. « Li kontan sa zoue la. Zot tou kone ki li pass so letan lorla. Li kapav pa dormi. Li zoue ek bann dimounn lot pei », nous explique sa mère Luxmee. Jeu où il s’était également fait une renommée.

Cette dernière confie qu’elle était rassurée lorsque son fils Sonu était à la maison. « Mo kontan kan mo garson rant lakaz boner », nous dit-elle. Mais par moment ses amis venaient le voir et il sortait pour les rencontrer. « Kan li al avek zot, li zouer ek li pa get ler, li rant tar », poursuit sa mère. Attitude que Luxmee Devi n’appréciait guère. « Gramatin tanto zot apel li. J’ai déjà parlé avec quelques-uns de ses amis. Je leur ai dit de laisser mon fils tranquille, mais ils ne m’écoutent pas », explique Luxmee Devi.

Cela fait environ quatre mois depuis que Sonu s’est offert une motocyclette. « J’aurais aimé que ce soit une voiture une fois qu’il décroche son permis de conduire. Récemment, un policier lui avait conseillé de prendre un rendez-vous en ligne pour son ‘learner’ », nous dit-elle. 

Cette mère avoue qu’elle s’inquiétait toujours lorsque son fils sortait à moto. « Nou finn deza gagn problem ar vwazin. Zot dir pa mont dan semin akoz zanfan. Mo garson inn ekoute. Li pouss motosiklet la ziska lor granrout lerla li ale. » 

Mardi soir, son fils est sorti. Avant de quitter la maison, il avait assuré sa mère que son absence ne prendrait que quelques minutes. « Linn dire mwa donn li 10 minit. » Sa mère ne pouvait imaginer que c’étaient les dernières paroles de Sonu. « Mo pann kapav get li enn dernier fwa. »

Luxmee Devi dit connaitre Kelen Vencatasamy, l’autre jeune homme qui était en compagnie de Sonu. « Il avait l’habitude de venir voir mon fils », déclare-t-elle. 

Chez les proches de Kelen Vencatasamy, la tristesse est tout aussi palpable. Kelen était le cadet de sa famille. Ayant les larmes aux yeux, son frère Adilen a du mal à s’exprimer. « Actuellement je travaille depuis la maison. Mardi soir je l’ai vu sortir. Il avait faim et voulait acheter du pain » lâche-t-il en sanglot. 

Sonu et Kelen, les deux amis complices étaient des passionnés de musique et de jeux videos. « Kelen était ‘disk jockey’ », nous explique son oncle Ganessen. De nature timide, il se vouait à la musique lors de ses temps libres. « Kelen et Sonu se sont connus au collège. Kelen aspirait à reprendre les rênes du métier de son père dans la fabrication des ouvertures en aluminium. C’est très dur de perdre mon neveu de la sorte. Mardi, je l’ai simplement aperçu lorsqu’il est sorti. Nous n’avons pu nous parler », regrette Ganessen. 

Qui aurait pu imaginer que les deux jeunes avaient rendez-vous avec la mort lors de leur dernière sortie. L’impact avec la voiture a été d’une si rare violence que les deux jeunes n’ont pas survécu. D’ailleurs, l’autopsie pratiquée dans la matinée de mercredi a conclu que leur mort était due à de multiples blessures. 

Inculpé pour homicide involontaire, le conducteur de la voiture a expliqué aux policiers que les jeunes gens roulaient à vive allure dans le sens opposé. Et que leur motocyclette était dépourvue de phare. 


 

 

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