- 57 % des sondés n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance en le Premier ministre
- 63 % des personnes interrogées font peu ou pas du tout confiance à l’opposition
Le dernier sondage d’Afrobarometer, présenté le lundi 12 août, révèle un manque de confiance du public dans les principales institutions démocratiques et les dirigeants élus de Maurice. Pour les besoins de l’exercice, 1 200 Mauriciens ont été interrogés.
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Les principales observations
- La majorité des sondés expriment « peu de confiance » voire « aucune confiance » envers plusieurs institutions politiques du pays, notamment les conseils municipaux et de district (66 %), le parti au pouvoir et l’opposition politique (63 % chacun) et l’Assemblée nationale (61 %).
- Le Premier ministre bénéficie d’un taux de confiance supérieur à celui de son parti (41 % contre 35 %).
- Environ 61 % des personnes interrogées estiment que le niveau de corruption dans le pays a « quelque peu » ou « beaucoup » augmenté au cours de l’année écoulée.
- Pour 30 % des sondés, « la plupart » ou « tous » les membres de l’Assemblée nationale, les dirigeants d’entreprises (28 %) et les responsables du bureau du Premier ministre (28 %) sont corrompus, tandis qu’une large majorité perçoit au moins « quelque » corruption au sein de toutes les principales institutions publiques et parmi les dirigeants mentionnés dans le sondage.
Performance des élus
Premier ministre
49 % approuvent ou approuvent fortement sa performance
43 % désapprouvent ou désapprouvent fortement sa performance
Élus municipaux et des conseils de district
44 % approuvent ou approuvent fortement leur performance
48 % désapprouvent ou désapprouvent fortement leur performance
Élus de l’Assemblée nationale
42 % approuvent ou approuvent fortement leur performance
49 % désapprouvent ou désapprouvent fortement leur performance
Confiance dans les institutions
Judiciaire :
42 % des sondés n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
56 % des personnes interrogées ont beaucoup ou quelque peu confiance
Ministère de la Santé
43 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
55 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Police
47 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
52 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Commission électorale
43 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
49 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Premier ministre
57 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
41 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Assemblée nationale
61 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
36 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Parti au pouvoir
63 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
35 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Partis de l’opposition
63 % n’ont aucune ou pratiquement aucune confiance
26 % ont beaucoup ou quelque peu confiance
Corruption
Une préoccupation en déclin parmi les Mauriciens
Contrairement aux années précédentes, de moins en moins de Mauriciens considèrent la corruption comme le principal problème du pays. En 2024, seulement 11 % des Mauriciens sondés estimaient que la corruption faisait partie des plus gros problèmes du pays, contre 19 % en 2020. De plus, en 2024, 42 % pensaient que la corruption avait beaucoup augmenté, contre 50 % en 2022 qui partageaient cette même perception.
Perception sur la lutte contre la corruption
63 % estiment que le gouvernement est inefficace
29 % jugent les efforts du gouvernement efficaces
Risques perçus pour dénoncer la corruption
67 % craignent des représailles
28 % peuvent dénoncer sans crainte
Assemblée nationale
- Près 78 % des personnes interrogées estiment que l’Assemblée nationale devrait s’assurer que le Premier ministre explique régulièrement comment son gouvernement dépense l’argent des contribuables.
- 53 % affirment que le Premier ministre « n’ignore jamais » ou « rarement » l’Assemblée nationale et les tribunaux.
Limitation de mandats pour le poste de Premier ministre:
- 64 % estiment que la Constitution devrait limiter le mandat du Premier ministre à un maximum de deux, soit une augmentation de 3 points de pourcentage par rapport au dernier sondage de 2022 (61 %).
Opinion
L’enjeu du n°18
Avec le choix de La Louise comme lieu du premier meeting préélectoral de l’alliance PTr-MMM-Nouveaux Démocrates et les acerbes critiques exprimées à l’encontre de Xavier-Luc Duval, il est clair que la circonscription Belle-Rose/Quatre-Bornes (18) dispose d’un poids certain dans la lutte pour le pouvoir.
Côté gouvernement aussi, on a placé beaucoup d’espoir sur un apport éventuel de Xavier-Luc Duval dans cette circonscription et ailleurs. On a aussi noté la multiplication des initiatives prises par des ministres au niveau de cette ville. Le n°18 reste pour le MSM, réuni avec PMSD dans une éventuelle alliance, l’une des circonscriptions urbaines où il pourrait théoriquement enlever des sièges. Du moment que le fiston Adrien Duval a planté sa bannière dans une circonscription rurale et qu’il participe à des cérémonies « socioculturelles », on pourrait en conclure que le petit coq ne serait pas appelé à chanter en ville.
L’alliance PTr-MMM-ND a été la première formation à présenter ses trois candidats au n°18. Il s’agit d’Arvin Boolell, Veda Baloomoody et du néophyte Sydney Pierre.
Pour cette alliance de l’opposition, un mythe aurait été construit autour le poids réel du leader du PMSD au n°18. On explique qu’aux dernières élections, Xavier-Luc Duval s’est fait élire en troisième position. Sans le soutien de l’électorat travailliste, il aurait été battu. Déjà en 2017, lors de la partielle au n°18, le poulain de Duval allait perdre sa caution et avait été devancé par Jack Bizlall. C’est dire comment l’apport des Travaillistes a été déterminant pour l’élection de Xavier-Luc Duval en 2019.
Côté alliance MSM-PMSD, inévitablement Xavier-Luc Duval sera appelé à jouer le rôle de locomotive et on alignera évidemment Kavy Ramano. Quid du troisième candidat ? On cite le non de Bobby Hurreeram ces temps-ci. Car le ministre bagarreur a été vu à plusieurs reprises au n°18. Ce qui indique une stratégie de réplique « castéiste » au chef de file des Rouges dans la circonscription, à savoir Arvin Boolell.
Puisqu’on parle de stratégie castéiste ou « communale », il ne faut pas exclure un débarquement pur et simple de Kavy Ramano, permettant ainsi au MSM de monter une autre stratégie pour contrer l’effet Baloomoody. Ou encore voir le MSM investir dans un autre plan castéiste en réalignant le brillant mais discret professionnel Vikash Peerun battu en 2019.
Si Xavier-Luc Duval sera appelé à occuper le poste de Deputy Prime Minister en cas de sa propre victoire et celle de son allié, une défaite viendra tout compromettre dans les calculs politiques du Sun Trust. Les nouveaux contours du n°18 pourraient poser problème à Duval. En 1987, une nouvelle délimitation de la circonscription au n° 18 avait vu la défaite de Paul Bérenger qui ne parvint même pas à se qualifier comme best-loser. Un tel rezilta lor rezilta pour le leader du PMSD serait loin d’être une partie de plaisir.
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