Questions à... Venna Pavaday-Noonaram (Founding Partner de VERDE) : «Les diplômés devront s’adapter pour devenir employables»
Quelles sont les principales conclusions de ce sondage ?
Il y a des diplômes que les employeurs recherchent, mais trop d’étudiants s’inscrivent pour ces formations. Par exemple, les employeurs recherchent toujours des compétences dans les domaines bancaire et financier ou encore l’économie. Cependant, il y a tellement d'étudiants qui suivent ces cours que les employeurs ne pensent pas que ces profils seront nécessaires à l’avenir. Cette situation amène souvent les personnes ayant des profils académiques spécifiques à prendre de l’emploi dans d’autres domaines, car le marché du travail recherche les profils qui sont les plus nécessaires. Dans un tel cas de figure, les étudiants et les jeunes diplômés doivent s’adapter pour devenir employables.
Dans quels secteurs le déséquilibre entre l’offre et la demande est-il le plus important ? Et pour quelles raisons ?
Le déséquilibre est surtout visible pour les formations en comptabilité, administration et droit. C’est dû à l’inscription élevée pour ces cours ces dix dernières années. Par ailleurs, les jeunes diplômés en ressources humaines, en développement de logiciels et en web/numérique sont très recherchés par un certain nombre d’employeurs. À ce stade, il est très important de revoir le système et d’aligner les exigences des employeurs avec ce que les étudiants choisissent. D’ailleurs, une étude que nous avons effectuée en 2016 sur le déséquilibre entre l’offre et la demande révèle que les sondés sont d’avis qu’une meilleure collaboration entre les employeurs, les universités et les autorités en termes d’offres et de demande aura un impact considérable sur l'employabilité des diplômés.
Dans quelle mesure, ce déséquilibre affecte-t-il les entreprises qui ont été interrogées dans le cadre de cette étude ?
Les entreprises qui ont participé à l’enquête ont parlé de leurs besoins de recrutement en 2018 et 2019. Lorsque ces résultats ont été comparés aux inscriptions dans les universités, on constate une disparité dans de nombreuses filières d’études, avec une étendue variable. Cela implique que, dans un proche avenir, les entreprises devront soit recruter des personnes ayant plus d’expérience, soit recruter des diplômés dans d’autres spécialités et leur offrir une formation. Cette étude vise à atténuer l’inadéquation entre l’offre et la demande au cours des prochaines années grâce à la diffusion continue des données obtenues auprès des diplômés et des employeurs.
Ce sondage a été effectué entre le 18 octobre et le 8 décembre dernier par la société de veille économique VERDE en collaboration avec CareerHub. 83 entreprises du secteur privé ont participé à cette étude.
À l’heure où plusieurs milliers de jeunes détenteurs du HSC souhaitent poursuivre des études tertiaires, quels sont les secteurs où l’on compte le plus d’opportunités d’emplois et ceux où il y aurait une saturation. Dans un sondage intitulé « Mismatch by field of study », rendu public cette semaine, la société de veille économique VERDE, en collaboration avec CareerHub.mu, fait le point sur la question.
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