Selon le dernier sondage Afrobarometer, moins de la moitié de la population mauricienne fait confiance à la police. Les avocats Yatin Varma et Ajay Daby commentent ce résultat.
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Me Yatin Varma n’est pas surpris par les résultats du sondage Afrobarometer portant sur l’image de la police à Maurice : « Les récents cas de torture et autres brutalités ont entaché l’image de la force policière. Les événements démontrent que l’institution en a pris un sale coup. Surtout depuis l’affaire de la déportation du Slovaque Peter Uricek. »
La direction de la police et le gouvernement, dit-il, doivent impérativement redonner à la force policière ses lettres de noblesse. C’est pourquoi Me Varma plaide en faveur de l’introduction d’une loi-cadre, la Police Criminal and Evidence Act, pour mieux réglementer le fonctionnement des forces de l’ordre : « Selon mes analyses, la promulgation d’une telle loi sera en faveur de la force policière. Toutefois, il y aura un long chemin à parcourir avant de récupérer la confiance du public. »
« Un wake-up call »
Pour l’avocat Ajay Daby, « comme Maurice n’a pas d’armée et que le pays dépend essentiellement de la police pour garantir l’équilibre, ce n’est pas dans l’intérêt de la société de wipe out sa force policière ». Cependant, il concède que l’institution a besoin d’évoluer.
« L’important est de s’assurer que nos policiers fonctionnent dans un cadre qui reflète notre société telle qu’elle est de nos jours. Maurice est un pays émergent. Il est vrai que certains incidents ont entaché l’image de la police. Mais c’est un wake-up call concernant un système qui doit être mis à l’écart une fois pour toutes. Des initiatives doivent être prises pour adapter la force policière à des moyens de fonctionnement qui ont pour but de refléter un pays sophistiqué et émergent », estime Me Daby.
Les résultats du sondage
- Moins de la moitié des Mauriciens disent avoir « quelque peu » (33 %) ou « beaucoup » (13 %) confiance en la force policière. Cette proportion a diminué de 13 points depuis 2014.
- Un quart des sondés (24 %) sont d’avis que la majorité des policiers sont corrompus, tandis que deux tiers (66 %) pensent que quelques-uns seulement pratiquent la corruption.
- Près de la moitié des personnes interrogées (45 %) estiment que les policiers mauriciens ont été impliqués dans des activités criminelles « quelques fois », « parfois » ou « souvent ».
- Pour la majorité des Mauriciens, les policiers arrêtent « parfois » les conducteurs sans raison valable et ont tendance à employer une force excessive dans la gestion des manifestations ou face aux criminels.
- Plus de six personnes sur 10 (63 %) pensent que la police favorise certaines personnes au lieu de travailler de façon neutre.
- 42 % des sondés sont d’avis que les policiers opèrent « souvent » ou « toujours » de manière professionnelle et dans le respect des droits des citoyens.
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