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Sondage Afrobarometer : pour six Mauriciens sur dix, la corruption a empiré

Photo d'illustration.

La corruption à Maurice est un fléau qui va en s’aggravant. C’est du moins l’avis de 61 % de nos compatriotes interrogés dans le cadre d’un sondage effectué par Afrobarometer.

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Ce résultat démontre que l’indice de perception de la corruption a augmenté en un an. Mais il indique aussi que les chiffres sont moins alarmants que ceux recueillis en 2014 où 69 % des sondés estimaient que la corruption avait pris l’ascenseur. « L’immense majorité des Mauriciens croient qu’au moins quelques officiels du gouvernement, de la police ainsi que des parlementaires, des élus locaux et des employés du Bureau du Premier ministre, sont impliqués dans des actes de corruption », peut-on lire dans le rapport délivré par Afrobarometer jeudi.

86 % des personnes interrogées pensent que la police est corrompue et 82 % sont d’avis que des officiels du gouvernement sont trempés dans des magouilles. Huit Mauriciens sur 10 pensent que des parlementaires le sont aussi. Pour ce qui est du Premier ministre et de son bureau, 77 % des personnes approchées pensent qu’il y a également des actes de corruption à ce niveau.

Même la Présidente et son bureau n’y échappent pas avec une perception de corruption de 67 %. Pour ce qui est du judiciaire et de la magistrature, 64 % des Mauriciens sont d’avis que la corruption est une pratique assez courante. Les dirigeants religieux sont pointés du doigt par 59 % et les ONG par 67 %.

Et pour une majorité de Mauriciens, le citoyen lambda risque gros s’il rapporte des actes de corruption à la police. En d’autres mots, le message est : « circulez, il n’y a rien à voir ». 47 % des sondés pensent que le citoyen ordinaire peut combattre la corruption. C’est une baisse conséquente par rapport à 2014 ou 56 % pensaient que le citoyen pouvait à son niveau combattre le fléau.

Qu’en est-il des corrupteurs ? Pour 66 % des quelques 1 200 adultes sondés dans des face-à-face en octobre dernier, une personne riche pourrait payer ou utiliser des connections personnelles pour éviter de payer la taxe. 62 % pensent que des riches peuvent payer des bakchich pour éviter de se présenter en Cour et 61 % pensent que des gens aisés peuvent se livrer à la corruption pour que des terres qui ne les appartiennent pas soient enregistrées à leurs noms.

Le 6 février, un premier pan de l’étude Afrobarometer a été rendu public. Il indiquait une perte de confiance dans les institutions qui doivent représenter ou protéger la démocratie, selon le dernier sondage de Straconsult. Si 72 % et 67 % des personnes interrogées faisaient confiance aux cours de justice et à la Commission électorale, respectivement, en 2014, ces chiffres sont revus à la baisse, soit à 51 % et 45 %

L’équipe qui effectue les sondages Afrobarometer à Maurice est menée par StraConsult. Afrobarometer est un réseau de recherche panafricain apolitique qui mène des études sur la démocratie, la gouvernance et les conditions économiques, entre autres.

 

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