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Son petit-fils grièvement brûlé : squatteuse, mère de six enfants et grand-mère, elle en appelle à la générosité des Mauriciens 

Christelle est une jeune grand-mère de deux petits-enfants et mère de six enfants.
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La Rodriguaise de 39 ans raconte l’accident qui a failli avoir de graves conséquences pour son petit-fils de 22 mois. Squatteuse d’une portion de terres de l’État à Cité La Cure, elle espérait une vie meilleure à Maurice.  

Christelle *(prénom modifié) est originaire de Rodrigues, de Grande- La-Fourche-Corail. Elle habite une case en bois sous tôle, sur un lopin de terrain au pied de la chaîne de montagne qui borde Cité La Cure, à Port-Louis. Mère célibataire, elle a six enfants et elle est déjà grand-mère. à 39 ans, elle a failli vivre un drame ce lundi. Son petit-fils de 22 mois s’est grièvement brûlé, alors qu’elle était en train de disposer de ses immondices.  
L’enfant jouait dans sa voiturette, lorsqu’il a trébuché et a atterri dans les flammes. Il a été admis à la Burns Unit de l’hôpital Victoria, à Candos. Une enquête a été enclenchée au niveau de la police et de la Child Development Unit (CDU) pour un suivi, ce qui fait craindre à Christelle que les autorités ne récupèrent l’enfant auprès de sa fille âgée de 18 ans. La trentenaire, arrivée à Maurice il y a quatre ans, ne sait plus à quel saint se vouer. 

« J’avais un compagnon, mais on était tous deux chômeurs. Quelques fois, il travaillait comme maçon. Mais l’argent qu’il gagnait ne suffisait pas pour faire bouillir la marmite. Malgré les sacrifices, on n’arrivait pas à joindre les deux bouts. C’était une vie difficile », raconte-t-elle, tout en se rappelant de sa vie à Rodrigues.   

christelle
La voiture sur laquelle se trouvait le petit-fils (22 mois) de Christelle, lorsqu’il a trébuché dans les flammes.

C’est ainsi qu’elle a pris la décision de mettre le cap sur Maurice, croyant que c’est un Eldorado. « Nous avons toujours entendu parler de la vie de nos compatriotes et des progrès auxquels on pouvait prétendre. J’ai été tenté de m’y rendre aussi. De plus, il y avait ma sœur, qui avait déjà fait le saut, et elle racontait que sa vie s’était beaucoup améliorée », raconte Christelle. 

Elle effectuera le voyage avec ses quatre enfants. Son compagnon les rejoint quelques mois plus tard. Au début, c’est à Palma, Quatre-Bornes, chez sa sœur qu’elle vit. « J’ai vite trouvé du travail dans une usine de plastique. C’étaient les premières fois que je recevais de l’argent mensuellement dans mes mains. Je me réjouissais et l’espoir se remplissait davantage en moi  », raconte-t-elle.  

Sauf que la situation se dégradait petit à petit pour Christelle. « Avec quatre enfants chez la famille de ma sœur, cela posait problème, car on était nombreux dans la maison », poursuit-elle. Christelle décide alors d’emménager à Cité La Cure. « Des amis m’ont approchée et m’ont dit que je pouvais occuper un lopin de terre ici, mais je ne m’attendais pas à ce que les jours deviendraient si pénibles », lâche-t-elle, avec la cadette de sa fille aînée dans les bras.  

Son compagnon l’ayant abandonné au début de l’année dernière, Christelle a dû revoir ses priorités. Elle a été contrainte de cesser de travailler pour élever ses enfants et elle a accouché de deux autres enfants. Avec l’aide d’amis et de bon Samaritains, Christelle a fait construire une case sur un terrain rocailleux. 

« Lorsqu’il pleut, il y a de la boue partout. Mais je fais avec et j’accepte ce que Dieu m’a donné », déclare la jeune grand-mère. Elle lance quand même un appel à l’aide : « Je ne peux pas travailler, car je dois m’occuper de mes enfants, quatre d’entre eux allant toujours à l’école. Mon aînée de 18 ans est mère de deux enfants et je veille sur eux. »  

« Elle m’aide, mais elle est encore jeune », dit Christelle. Elle souhaite obtenir des vêtements chauds pour ses enfants et petits-enfants, âgés entre 4 mois et 15 ans, quelques feuilles en tôle et surtout un lit convenable pour ses enfants âgés de 18, 12, 9, 7, 4 et 3 ans.  

Les malheurs de Christelle ne s’arrêtent pas. Le mercredi 28 juillet, alors qu’elle revenait de la National Empowerment Foundation (NEF), elle a constaté que sa maison était sens dessus-dessous. « De(s) cambrioleur(s) ont défoncé le cadenas de ma maison et ils ont tous emporté avec eux », soutient-elle.  

Christelle déclare n’avoir pas informé la police de ce vol. « Mo pa pou regagn mo bann zafer, degat la inn fini arive aster », explique-t-elle. Depuis cet incident, elle a élu domicile chez une amie avec sa tribu.

 

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