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Son histoire a fait le Buzz sur Radio-Plus mercredi - Lovelesh Sullick : «J’ai étudié dans des conditions  très difficiles»

La toiture tombe peu à peu en lambeaux. L’adolescent doit recouvrir sa table de travail quand il pleut, car le toit fuit.

Son histoire a ému toute l’île Maurice. Intervenant sur Radio Plus mercredi dans au Coeur de l’info, Lovelesh Sullick, 16 ans, a raconté sa vie qui est loin d’être un long fleuve tranquille. Il a pris part aux examens du School Certificate, mais il n’a décroché que quatre Credits, ce qui le rend inéligible à passer en Grade 12. Mais cela n’entame en rien sa soif de réussite, car son vœu le plus cher est d’offrir une vie meilleure à sa maman. 

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Reculer pour mieux sauter. Cet adage ne pourrait pas mieux s’appliquer qu’à Lovelesh Sullick, 16 ans. Ayant récemment pris part aux examens du School Certificate (SC), il n’a pas pu décrocher les cinq Credits requis pour passer en Grade 12. Il en faut plus pour le décourager. Il est plus déterminé que jamais à travailler plus dur. « Je n’ai pas de regrets, car je sais que j’ai fait de mon mieux avec les moyens du bord et en étudiant dans des conditions difficiles. Ma maman aussi sait que j’ai tout donné », confie l’adolescent qui fréquente le collège d’État de Triolet. 

Enfant unique, l’habitant de Pointe-aux-Piments vit avec sa mère. Ses parents se sont séparés alors qu’il n’avait que six ans. « Nous habitons une maison de deux pièces chez ma grand-mère. Ma maman travaille comme Cleaner. Elle lutte jour et nuit pour que nous puissions survivre avec son maigre salaire », témoigne-t-il. 

Il ajoute qu’elle fait tout pour lui et qu’elle le soutient. « Très jeune, elle m’a appris qu’il ne fallait pas dépenser de l’argent pour rien. Des jeunes de mon âge achètent ce qu’ils veulent à manger, moi non. Je mange ce que me donne ma maman », raconte-t-il. 

L’adolescent fait ressortir qu’autrefois sa maman travaillait dans un spa avant de perdre son emploi et de décrocher le poste de Cleaner. « Parfois nous n’avions rien à nous mettre sous la dent. Nous sautions un repas ou alors nous buvions uniquement de l’eau, mais nous avons persévéré. J’ai pu passer en Grade 11 malgré les difficultés », explique-t-il. 

Il le doit à sa persévérance. Autodidacte, il a beaucoup appris par lui-même. « Je n’ai pas pu prendre de leçons particulières sachant que ma maman ne pourrait pas les payer, car cela coûte cher. J’ai beaucoup fait de self-study », poursuit-il. Il se dit également reconnaissant envers sa grand-mère qui essaie d’aider tant bien que mal. Ses remerciements vont aussi à la société de Pointe-aux-Piments. 

En 2019, Lovelesh Sullick se prépare pour les examens du SC quand la COVID-19 vient jouer les trouble-fête. Il n’arrive pas à suivre les cours en ligne car il n’a pas de portable. Quand les classes reprennent quelques mois plus tard, il peine à rattraper le retard accumulé, n’ayant pas toutes les explications des enseignants. « J’ai aussi manqué des classes car je souffre de crises d’asthme. À la reprise, des enseignants n’ont pas pris en compte le fait que des enfants ont manqué les cours en ligne. Ils ont poursuivi avec le cursus », dit-il.

Des jeunes de mon âge achètent ce qu’ils veulent à manger, moi non. Je mange ce que me donne ma maman»

Il avoue qu’un camarade de classe l’aidait dans ses révisions. Cependant, il déplore le fait qu’il n’ait même pas eu accès à des Past Papers. « Je lisais mes livres de classe et les notes que j’avais. Pour certaines matières, j’ai préparé mes propres notes. Il y en a que je ne pouvais pas pratiquer, comme la comptabilité, l’informatique et les mathématiques, qui sont mes points faibles », raconte-t-il avant d’ajouter : « Je n’ai ni ordinateur, ni calculatrice. »

Il dit avoir fait de son mieux, mais il regrette que cela n’ait pas suffi. « Je n’ai pas pu décrocher de Credits dans ces trois matières. J’étais près du but, mais je suis tombé », se désole-t-il. N’ayant d’autre choix que de reprendre part aux examens du SC, Lovelish Sullick se dit prêt à redoubler d’efforts. Il a repris les classes. 

L’adolescent indique que sa maman tente de contracter un emprunt pour payer les frais d’examens. Elle souhaite aussi l’inscrire dans un établissement privé pour qu’il bénéficie d’un meilleur encadrement afin qu’il réussisse. « D’ailleurs, c’est mon souhait le plus cher, car je veux offrir une vie meilleure à ma maman », espère-t-il. 

Lovelish Sullick avoue également que la pièce dans laquelle il étudie n’est pas en bon état. « La toiture tombe peu à peu en lambeaux. Quand il pleut, l’eau envahit la pièce. Je suis obligé de mettre du plastique pour couvrir ma table ou alors je change la place de ma table pour être à l’abri », dit-il. 

Pourquoi ne pas abandonner les études et suivre des cours dans des instituts polytechniques ? L’adolescent concède que c’est un choix qui s’offre à lui. Mais il est hors de question pour lui de baisser les armes. Il est déterminé à redoubler d’efforts pour décrocher les cinq Credits qui lui permettront d’accéder en Higher School Certificate. 

« La vie n’est pas facile, mais nous ne nous décourageons pas même si nous sommes pauvres. Je veux réaliser le rêve de ma maman qui est de me voir aller à l’université », espère-t-il. Car la finalité de tout cela, pour lui, est qu’un jour, il puisse lancer sa propre affaire. 

Pluie de soutiens à l’adolescent 

Depuis son témoignage à la radio, les témoignages de soutien à l’égard de Lovelesh Sullick se multiplient. Certains auditeurs sont prêts à l’aider en lui offrant des Past Papers. D’autres en lui donnant l’encadrement nécessaire pour reprendre part aux examens.

 

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