Mahima Naomi Ganga a été mortellement poignardée par son grand-père, Dhananjaye Toolooa, jeudi soir à Camp-de-Masque. Le drame s’est produit dans la maison familiale, au terme d’une énième dispute entre les deux protagonistes. Indira, l’épouse du meurtrier présumé, et Michael, le compagnon de la victime, ont assisté impuissants à ce dénouement tragique.
C’est la consternation au domicile des Toolooa à Camp-de-Masque, après le drame survenu jeudi soir. Dhananjaye Toolooa, 72 ans, a mortellement poignardé sa petite-fille, Mahima Naomi Ganga, 19 ans, mère d’un enfant en bas âge. Arrêté juste après les faits, le retraité a comparu ce vendredi devant le tribunal de Flacq. Il fait l’objet d’une accusation provisoire de meurtre et est maintenu en détention policière.
Hier après-midi, la famille se préparait aux funérailles de la jeune femme. Les sentiments étaient confus. Dans le même temps, on pleurait la disparition de Mahima et l’on s’inquiétait du sort qui sera réservé à son grand-père, en partie paralysé depuis qu’il a été victime d’une attaque il y a cinq ans. Indira, 64 ans, l’épouse de Dhananjaye, a pu lui parler un instant quand elle lui a apporté des effets personnels au poste de police un peu plus tôt. « Linn dir mwa li pa ti anvi ariv sa », confie-t-elle.
La scène s’est déroulée dans la maison familiale, sous les yeux de la sexagénaire et du compagnon de Mahima, Michael Maroudan, âgé de 19 ans. Vers 20h30, une dispute a éclaté entre Dhananjaye et sa petite-fille. « Sous l’effet de la colère, Mahima s’est mise à casser les vitres d’une fenêtre et elle disait qu’elle allait tuer son grand-père », relate Indira. Les deux protagonistes, précise-t-elle, avaient « le sang chaud ».
Entre eux, les disputes étaient fréquentes depuis que Mahima était revenue vivre sous leur toit avec son concubin. « Toulezour diskision pou bann rezon banal. »
Michael confirme que leur hôte n’appréciait pas sa présence et reprochait sans cesse à Mahima son mode de vie. Ce soir-là, le jeune couple se trouvait dans sa chambre avec l’enfant quand Dhananjaye a été importuné par les pleurs du bébé, explique-t-il. « Fer zanfan la aret fer tapaz, sa pe deranz dimoun », aurait-il crié. Le ton est vite monté entre la petite-fille et son grand-père, jusqu’à ce que les échanges deviennent violents.
Indira raconte qu’elle n’a pas pu s’interposer entre eux. Les événements se sont enchaînés trop rapidement. Mahima s’est saisie d’un gourdin et a frappé Dhananjaye. Fou de rage, le septuagénaire s’est rué dans la cuisine, a attrapé un couteau et en a infligé un coup à la jeune femme. L’acte a été fatal. Mahima s’est écroulée sur le sol. La famille a alors alerté la police.
L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, a attribué la cause du décès à une blessure au cœur provoquée par un coup de couteau. L’arme du crime a été envoyée au Forensic Science Laboratory. Le gourdin utilisé par la victime a aussi été mis sous scellés.
Durant le week-end, Dhananjaye Toolooa sera examiné par un médecin de la police pour les besoins de l’enquête. Celle-ci a été confiée à la Criminal Investigation Division de Brisée-Verdière, sous la responsabilité du Detective Inspector Ruddy Appadoo. Quatre témoins ont confirmé la version fournie par le meurtrier présumé. Les enquêteurs comptent poursuivre son interrogatoire avant de procéder à une reconstitution des faits dans les prochains jours.
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