Navin Sepersad, 64 ans, est un homme effondré. Vendredi après-midi, alors qu’il vendait des cocos en compagnie de son épouse Roopwantee, 55 ans, à Bel-Ombre, celle-ci a été renversée par un motard qui participait à un rallye. Le motocycliste a pris la fuite après l’impact. La quinquagénaire, aimée et appréciée de tous, a rendu son dernier souffle dès son arrivée à l’hôpital. Ce drame effroyable s’est déroulé sous les yeux de son époux.
« Nous étions inséparables », lâche en pleurant Navin. Il réalise avec désespoir que son épouse Roopwantee n’est plus de ce monde. Marié depuis de nombreuses années, le sexagénaire explique qu’ils étaient solidaires au travail. « Nous avons quatre enfants, deux filles et deux garçons. Elle était femme au foyer », nous dit-il. Originaire de Chemin-Grenier, la victime s’est installée à Surinam pour être aux côtés de son époux.
« Kot mo pou ale, li pou ale. Zame li pa kit mwa », poursuit-il. C’est seulement lorsqu’elle se rend à son rendez-vous à l’hôpital qu’elle le laisse seul. Rampal Ramgoolam, 84 ans, le père de la victime, travaille sur la propriété de Bel-Ombre depuis l’âge de 15 ans. « J’ai commencé à préparer le thé et puis avec le temps, je me suis lancé dans la vente des cocos », nous dit le papa de Roopwantee. Travail qu’il a effectué durant de nombreuses années. Puis l’année dernière, par souci de santé, il a préféré arrêter. « J’ai décidé de laisser la place à mon gendre. C’est un retraité. Avec ma fille, ils ont repris le flambeau pour la vente des cocos à Bel- Ombre », ajoute le vieil homme.
« Nous nous y rendions seulement durant le week-end et les jours fériés », nous raconte Navin, l’époux. Il ne peut s’empêcher de se remémorer du dernier moment qu’a vécu sa chère et tendre épouse. Vendredi, depuis 10 heures, le couple s’est rendu sur place. « Tout se déroulait à merveille. Il y avait une bouteille sale, je lui ai dit que j’allais la nettoyer pour pouvoir mettre de l’eau de coco pour un client, mais elle m’a dit qu’elle avait déjà rempli une autre bouteille propre », se souvient-il. Alors qu’ils servaient des clients, des motards sont arrivés. « Ils étaient au moins une centaine, faisant beaucoup de bruit, et ils sont vite repartis », nous dit-il.
Envie pressante
La dame, prise d’une envie pressante, en a informé son époux et s’est rendue de l’autre côté de la route pour se soulager. « Sur le chemin du retour, deux motocyclistes en la voyant se sont arrêtés pour lui donner le temps de traverser la route, mais un troisième est arrivé à vive allure et a heurté de plein fouet mon épouse », raconte la souvient-il.
« Mo pann get motar la. Koma mo madam inn tombe monn pran li monn met dan bor. Ena motosiclet inn arete. Monn tap so lazou, linn ouver so lizie, linn get gos, drwat e linn referm so lizie », nous dit-il. La femme a été transportée à l’hôpital de Souillac et peu après, son décès a été constaté. Le pilote de la motocyclette a chuté après l’impact, mais a réussi à grimper dans un véhicule en emportant sa moto. Il a pris la fuite. L’autopsie a conclu qu’elle est morte des suites de multiples blessures.
La police, alertée, s’est mobilisée afin de mettre la main sur le suspect. C’est à l’hôpital Jeetoo qu’il a été appréhendé en début de soirée. Céderic Arekion, un jeune de 19 ans, a été placé en état d’arrestation et a passé la nuit en cellule policière.
La famille de Roopwantee est révoltée par ce drame. « Jesuis un conducteur avisée. Je suis avose. conducteur . Un jour, je me suis retrouvé dans une situation où j’ai dû éviter une personne. J’avais freiné à cet effet. Ce motard s’est sauvé. Je pense qu’il n’a pas de permis », lâche Navin en colère. « C’est une partie de moi-même qui a été anéantie. Je ne pourrais pardonner à ce garçon pour ce qu’il a fait », ajoute-t-il. Les funérailles de la victime ont eu lieu samedi après-midi.
Kishan Ramgoolam, frère de la victime et policier à la retraite, ne cache pas son indignation. « J’avais une seule sœur. Nous étions très proches. C’est terrible, la façon dont elle a perdu la vie », dit-il. Il a entendu une ambulance plus tôt qui partait.« Je ne pensais pas que c’était ma sœur qui était dans l’ambulance. J’avais même fait un emprunt pour aider à marier sa fille », pleure ce dernier.
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