Marie Virginie, dont le compagnon est incarcéré pour importation d’héroïne, ne sait plus où donner de la tête. Cette habitante de Ste-Croix se retrouve seule à élever son bébé d’à peine trois mois. Sauf qu’elle n’a pas de revenus.
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La date du mercredi 7 novembre 2018 est à marquer d’une pierre noire pour Marie Virginie. C’est ce jour-là que son concubin Joseph est intercepté par la police à sa descente d’avion, à son retour de Madagascar, après qu’il a transité par l’île de La Réunion. Il a alors ingurgité des boulettes d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 3 millions. Arrêté par les services des douanes et l’Anti-Drug and Smuggling Unit, Joseph se retrouve derrière les barreaux. Il laisse deux enfants à la charge de leurs mamans. Marie Virginie, 42 ans, est l’une d’elles. Autrefois cuisinière dans un snack situé à Terre-Rouge, elle a abandonné son job à la naissance du petit.
Marie Virginie a accouché d’un garçon en décembre 2018. N’étant pas l’épouse légitime du père, elle a des difficultés à obtenir une aide de la Sécurité sociale. « Mon concubin est toujours marié à sa femme et un enfant est né de cette union. L’enfant a 11 ans. Joseph s’est séparé de son épouse depuis trois ans. Cela n’a jamais posé de problème dans nos relations. Cela fait deux ans que Joseph et moi habitons ensemble. Et nous avons fait ce beau bébé », dit la mère en berçant le petit endormi dans ses bras.
Lorsque son compagnon a été arrêté, elle dit avoir reçu un appel téléphonique du ministère de la Sécurité sociale. « On m’a informée que j’étais éligible à une allocation sociale par rapport à mon enfant. Je ne connaissais rien aux démarches. J’ai suivi les consignes de l’officier », raconte-t-elle. Marie Virginie dit avoir reçu environ Rs 4 300 d’allocation pour son bébé pour décembre 2018. « Or, en janvier dernier, quand je me suis rendue à la Sécurité sociale, une responsable m’a annoncé que le paiement de l’allocation a été suspendu, car je ne suis pas la femme légitime de Joseph. Vu que mon concubin a un enfant avec son épouse, la Sécurité sociale ne peut venir en aide à deux enfants nés de mères différentes. »
Marie Virginie relate avoir contesté cette décision. Commencent alors les allers-retours pour trouver une solution. « Je ne sais plus combien de fois je me suis rendue à la Sécurité sociale pour exposer ma situation. Je veux simplement savoir si mon enfant est éligible à cette allocation sociale. »
La rédaction a sollicité le ministère de la Sécurité sociale. Un officier nous a fourni l’explication suivante : « Marie Virginie avait réclamé une aide sociale le 17 décembre 2018, après l’emprisonnement de son partenaire. Pour la période du 1er décembre au 18 décembre 2018, conformément à la note des services pénitentiaires, elle a reçu Rs 2 175, plus le même montant en boni, soit au total Rs 4 350. Récemment, elle a produit une note des services pénitentiaires pour la période du 8 janvier au 29 janvier 2019. Le 22 février 2019, elle doit recevoir Rs 2 749. Pour la période du 19 décembre 2018 au 7 janvier 2019, aucune note de prison n’a été produite. Du coup, aucun paiement pour ladite période n’a été fait. » L’aide sociale est donc versée à l’enfant de Marie Virginie au fur et à mesure qu’elle produit une note des services pénitentiaires relative à la détention provisoire de son compagnon.
Quid du motif de la suspension de l’allocation ? « Suivant une enquête ouverte après la plainte formulée par l’épouse légitime de Joseph, l’aide sociale a été suspendue le temps que l’affaire soit réglée », a répondu l’officier.
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