Gilbert Bablee et Deven Anacootee, les deux animateurs de l’émission thématique, ont accueilli le jeudi 14 juin deux invités : Ismet Dawood Ismael Nawoor, Regional Health Director à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo et le Dr Fadil Khodabacus, Senior Community Physician.
Services offerts dans les dispensaires
Fadil Khodabaccus, Senior Community Physician, exerce dans le domaine de la santé depuis 21 ans. Il explique que, dans un dispensaire, des soins englobant les ‘common diseases & injuries’ sont offerts : « Ces soins sont offerts aux citoyens pour des maladies pas compliquées, telles que la grippe, la fièvre, entre autres. Il s’agit là de consultations générales.» Les dispensaires, aussi appelés les Community Health Centres (CHC), sont ouverts de 8 heures à 16 heures. Les Area Health Centres sont ouverts de 8 heures à 21 heures dans certains endroits, précise le Senior Community Physician. Des séances de vaccination ont aussi lieu dans les Area Health Centres, une fois par semaine et 2 à 3 fois par mois dans les CHC à travers l’île. « Nous offrons aussi des services aux femmes enceintes, qui sont prises en charge par des sages-femmes ». Certains dispensaires sont dotés d’appareils à rayons X. Nous avons l’intention de décentraliser les services de radiographie pour décongestionner les hôpitaux. Les services offerts dans les dispensaires sont un moyen d’éviter que les patients affluent vers les hôpitaux de l’île.
Différence entre Area Health Centre et Community Centre
Les deux types de centres de santé offrent quasiment les mêmes services. La seule différence, c’est la présence d’une clinique dentaire dans l’enceinte de l’Area Health Centre, précise le Senior Community Physician. « Il y a toujours la présence d’un médecin dans ce centre pour des soins entre 8 heures et 16 heures. Dans les Community Health Centres, le fonctionnement n’est pas le même : il y a une heure établie pour la présence d’un docteur et donc, les docteurs ne sont pas présents en permanence.»
Rôle du Regional Health Director
Ismet Dawood Ismael Nawoor explique ses fonctions. « Je suis le responsable de la région n°1. L’île Maurice est divisée en 5 grandes régions où sont placées les plus grands hôpitaux. J’ai sous ma juridiction l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, l’établissement psychiatrique de Brown-Séquard, l’hôpital des yeux de Moka, une médiclinique située à Plaine-Verte, cinq Area Health Centres et environ 25 Community Health Centres. La zone s’étend de Baie-du-Tombeau jusqu’à Quartier-Militaire. Cela représente une population d’environ 316 000 personnes. C’est toute une équipe de surintendants, d’infirmier et d’infirmières, de ‘nursing administrators’, entre autres, que je chapeaute, soit environ 2 500 à 3 000 personnes qui travaillent dans cette zone », souligne le docteur Nawoor.
Rôle du Casualty & Emergency de l’hôpital
Le service des urgences est le premier service offert aux patients. Ces derniers sont obligés de passer par ce service, placé à l’entrée de tous les hôpitaux de l’île. C’est le premier contact qu’aura le patient avec les docteurs. Ce service est mis en place pour permettre de les diriger vers les soins dont ils ont besoin en priorité. « Au service des ‘casualties’, nous avons du personnel qualifié, qui a cumulé beaucoup d’expérience.
Nous l’appelons aussi ‘zone de triage’ par rapport aux différents soins que nécessitent les patients. Le personnel soignant est qualifié pour déterminer les cas les plus urgents et administrer les soins appropriés. Pour ceux dont le cas n’est pas grave, le personnel remplira les documents requis pour qu’ils entrent dans la salle d’attente. Il y a en permanence des docteurs d’expérience pour s’occuper de cet autre groupe de patients », explique le Dr Ismet Dawood.
Critiques du service médical
Bien souvent, le service de santé public à Maurice est critiqué par rapport à l’approche qu’ont les médecins envers les patients. Sur ce point, le Regional Health Director explique que c’est un aspect difficile à changer. « Nous étudions ce dossier et faisons tout notre possible pour résoudre ce problème, mais c’est vraiment difficile, étant donné qu’il faut changer la mentalité de tout un chacun, y compris du public. Toutefois, au niveau du service offert, nous n’avons rien à envier aux autres pays. Nous disposons d’un bon service hospitalier à Maurice et il faut aussi savoir valoriser le travail accompli », soutient le Dr Ismet Nawoor.
Dossiers médicaux
« Nous commencerons à informatiser les dossiers des patients. Il est vrai que nous avons souvent noté que des dossiers se perdent. Tout est mis en œuvre pour informatiser les informations, cependant les procédures prennent énormément du temps », déplore le Regional Health Director. Il ajoute que « même si un dossier disparaît, on peut toujours reprendre les informations sur le patient, puisque c’est avec lui-même que nous obtiendrons les informations nécessaires. »
Questions des auditeurs
Greta de Beau-Bassin : « Dans les hôpitaux, il y a du personnel affecté au service des urgences, mais quand je m’y suis rendue, le personnel ne nous a pas aidés à donner des soins aux patients. Ils étaient sur leur téléphone portable »
«Dans des cas pareils, il y a un service mis en place pour résoudre ce genre de problèmes. Il faut les rapporter dans les plus brefs délais afin que des actions puissent être prises », insiste le Dr Ismael Nawoor.
Madub de Beau-Bassin : « Je me suis rendu au dispensaire de Beau-Bassin pour prendre mes médicaments, comme d’habitude. Ce jour-là, je ne me sentais pas en forme. J’en ai fait part au médecin, mais ce dernier ne m’a pas vraiment écouté pour découvrir la source de mon problème. Il m’a seulement dit de me rendre à l’hôpital ».
« Le devoir d’un médecin, c’est d’être à l’écoute du patient et de le conseiller à bon escient, même s’il ne peut procéder à une consultation », précise le Senior Community Physician Fadil Khodabaccus.
Marie-Ange de Floréal : « Quel accueil réservez-vous à une personne aveugle ? »
« Pour une personne en situation de handicap, le patient recevra une certaine priorité. Nous privilégions le côté humain du traitement. En général, nous repérons le patient et les autres acceptent généralement de lui céder la priorité pour les soins », indique le Dr Fadil Khodabaccus.
« Pourquoi le minimum de temps d’attente est de deux heures ? »
« C’est une règle qui a été mise en place pour que le patient soit informé. Mais bien évidemment, cela s’applique au cas où il y aurait beaucoup de patients. S’il n’y a pas beaucoup de patients, cela prendra moins de temps. »
Kissen de Ste-Croix : « J’ai un voisin qui est malade. Nous avons téléphoné au 114 pour obtenir une ambulance, mais on nous a répondu qu’il nous fallait trouver nous-mêmes un transport ».
Le SAMU a un fonctionnement précis. Les préposés analysent si le cas est une urgence ou pas. Si tel n’est pas le cas, ils redirigeront la personne vers l’hôpital pour trouver un transport. Nous avons un nombre limité d’ambulances et, dans certains cas, il vaut mieux se rendre à l’hôpital par ses propres moyens », indique le Regional Health Director.
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