Pour beaucoup, Mare-Chicose est synonyme de dépôt de déchets. Cependant, cette localité compte des habitants. Incursion dans la vie de ceux-ci.
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Dans quelles conditions les habitants de Mare-Chicose vivent-ils ? À Mare-Chicose, l’air est irrespirable, c’est un fait. Mais, il n’y a pas que ça. Il y a d’autres problèmes : boisement, isolement, manque de transport, d’eau, de pain, d’école maternelle, etc.
« En 2010, le gouvernement d’alors avait promis de nous reloger à Marie-Jeanne. Sept ans se sont écoulés et nous sommes toujours là »
À cause de cela, les habitants ont vraiment le sentiment d’habiter dans un coin perdu. Ils aspirent donc à aller vivre ailleurs. Pour comprendre leurs attentes, rencontre avec trois habitantes de cette localité : Varuna, Roshni et Breenda. Trois mères de famille. Trois battantes.
Relogement
D’abord, Varuna, 30 ans, attend que les autorités tiennent leur promesse. « En 2010, le gouvernement d’alors avait promis de nous reloger à Marie-Jeanne. Sept ans se sont écoulés et nous sommes toujours là. On nous a dit que la loi devrait d’abord être votée à l’Assemblée nationale pour que les terres nous soient vendues (six perches par famille à raison de Rs 33 000/perche). Puis, en 2016, on nous a dit que les terres ne seraient pas vendues, mais qu’elles nous seraient accordées à bail », explique-t-elle.
Isolement et insécurité
Laissée à elle-même, la végétation a pris le dessus. Du coup, l’endroit est devenu boisé, ce qui a résulté en l’isolement des habitats. Les maisons ne sont pas très proches à Mare-Chicose.
« J’ai peur. Je me sens en danger », dit Breenda, 49 ans. Elle raconte que des intrus ont voulu forcer sa serrure en deux occasions. Elle est veuve et elle n’a que son fils de 26 ans sur qui compter.
Transport
Mare-Chicose est desservi par la Corporation nationale de transport et des bus individuels (ligne 87). « Le transport est un gros problème ici. Tous les bus s’arrêtent sur la route principale. Ils n’entrent pas dans le village, quand ils viennent de Riche-en-Eau. Nous devons faire 1,5 km à 2 km à pied pour prendre le bus. Il n’y a pas de maisons sur le trajet et nous les femmes nous avons peur », témoigne Roshni, 34 ans.
Elle ajoute que depuis janvier, sa fille, qui fréquente le collège Hindu Girls, est arrivée en retard plus d’une trentaine de fois. En d’autres occasions, elle a dû s’absenter de l’école pour n’avoir pas eu de transport à temps.
Roshini est mère de deux enfants âgés de 14 et de 9 ans. Elle travaillait à l’usine Compagnie mauricienne de textile, mais elle a dû arrêter pour veiller sur ses enfants. Son mari est laboureur.
« Nous devons faire 1,5 km à 2 km à pied pour prendre le bus. Il n’y a pas de maisons sur le trajet et nous les femmes nous avons peur »
Varuna aussi est affectée par ce problème. « Mon fils est en Form I à la Mahatma Gandhi SSS. Il est arrivé à l’école en retard en cinq occasions. Des fois, quand il est trop en retard, il reste à la maison », explique-t-elle. Elle ajoute que le problème a été abordé avec la National Transport Authority (NTA). « Un préposé m’a dit qu’il fallait rapporter le problème tous les jours en personne à la NTA, en fournissant des preuves. C’est aberrant ! »
Varuna est mère de trois enfants âgés de 11, 10 et 2 ans. Elle était caissière, mais ne travaille plus. Son mari est laboureur. Elle souhaite aller habiter dans un endroit où le transport public soit plus disponible.
Entre-temps, elle voit déjà arriver un autre problème. Elle devra trouver une école maternelle. Et elle devra trouver Rs 3 000 par mois rien que pour le transport de son enfant. Car il n’y a pas d’école à Mare-Chicose.
Roshni ajoute que les dimanches, quand les habitants sortent, ils doivent rentrer au plus tard à 14 heures.
Manque d’eau
La fourniture en eau est un autre souci à Mare-Chicose. « Le jour de la fête des Mères, l’alimentation en eau a été interrompue à 8 heures et a repris vers 16 h 30. Nous sommes restées toute une journée sans eau », fait ressortir Varuna.
Le pain
Le pain aussi est rare à Mare-Chicose. « Le marchand qui approvisionne l’endroit ne vient pas les week-ends. Pour aller acheter du pain, nous devons nous rendre à New Grove, mais le problème, c’est qu’il n’y a pas de bus ! », explique Roshni.
Varuna, Roshni et Breenda disent qu’elles ne peuvent plus vivre dans de pareilles conditions. Elles lancent un appel aux autorités concernées.
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