SMEDA/SME Mauritius Ltd : les artisans sont dans le flou

Porte-parole improvisée de tous les artisans, Santa Nazeer, habitante de Triolet, s’inquiète de la décision prise dans le Budget 2017-2018 : la Small and Medium Enterprise Development Authority (SMEDA) sera remplacée par un autre organisme. Qu’adviendra-t-il de leurs commandes ?

Cela fait déjà vingt ans que cette activité artisanale est son gagne-pain. Santa Nazeer reçoit des commandes de la SMEDA, qui place ensuite ses produits dans les boutiques artisanales. Avec la ‘privatisation’ annoncée de la SMEDA, les artisans se demandent si les boutiques existeront toujours, car ils ont constaté une baisse dans les demandes de leurs produits. Aucune réunion n’a été convoquée pour éclairer les artisans sur ce point.

Le sort des entrepreneurs

Sollicité pour un commentaire à ce sujet, le ministre des Entreprises et des Coopératives, Soomilduth Bholah explique que cette décision a été prise afin d’améliorer le sort de tous les artisans et des personnes qui sont concernées par les petites et moyennes entreprises.

Il rassure Santa et les autres membres de la SMEDA : « Ils ne seront pas défavorisés par rapport à ce changement de statut et ils ne gagneront pas moins de revenus que ce qu’ils avaient l’habitude de gagner ». Le ministère de tutelle et la SMEDA ont signé un Memorandum Of Understanding (MOU) avec la Mauritius Duty Free Paradise Ltd (MDFP) afin que les produits des artisans soient placés dans les boutiques hors-taxes dans une zone principale. « Les produits locaux sont très prisés des touristes » indique le ministre, « nous viendrons avec un nouveau programme (scheme) afin d’améliorer le marché et donner plus d’opportunités aux artisans.

Soomilduth Bholah précise que «  l’un des plus gros problèmes des artisans est causé par le volume de produits d’artisanat qui sont  importés pour être écoulés sur le marché local. » Le ministère envisagerait de prendre les mesures nécessaires afin de réduire cette pratique et revaloriser l’artisanat mauricien.

Le ministre insiste également : il ne s’agit pas là de la privatisation de la SMEDA. « L’organisme fonctionnera telle une compagnie dont l’unique actionnaire sera le gouvernement. L’institution vient d’être mise sur pied. Nous voulons aller vite avec ce projet. L’objectif est d’être plus performant, afin de répondre à la demande de tous les entrepreneurs. Le ministère fournira plus d’informations au fur à mesure de l’avancement du projet.

Lundi 10 juillet, le ministre Bholah a rencontré les employés de la SMEDA. Il leur a donné la certitude qu’ils seront traités correctement. « Le nouvel organisme absorbera une bonne partie des employés. Il comptera plus de techniciens, car il faudra plus de monde sur le terrain. Le personnel administratif sera réduit. Ceux qui ne pourront intégrer le nouvel organigramme seront redéployés vers d’autres départements et corps paraétatiques. Sur la centaine de personnes concernées, certaines approchent l’âge de la retraite et seront incitées à prendre une ‘early retirement’».

 Najette Toorab