Drame à Résidences Bethléem, à Rose-Belle, vers 23 heures, le samedi 12 octobre. Six des sept occupants d’une minifourgonnette de location ont perdu la vie, après une sortie de route. Le véhicule a percuté la façade du showroom de Mauritius Telecom, avant de terminer sa course contre le mur du poste de police de Rose-Belle. Cet événement a bouleversé trois familles. L’accident porte à 107 le nombre de morts sur nos routes depuis le début de 2019.
L es morts sont : Jacques Désiré Nadal (46 ans), son fils Ryan Nadal (14 ans), les cousins Jean Rudy Catherine (20 ans) et Jean Nathaniel Adel Catherine (18 ans), et les frères Ezéchiel Jude Sabine (17 ans) et Ismaël Daniel Sabine (15 ans).
Elizey Dorkiska, 18 ans, le seul rescapé, est admis à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. « Nou finn suplie sofer la arete me linn kontinie ale mem », lâche-t-il sur son lit d’hôpital. Certains des occupants voulaient descendre du véhicule quelques minutes avant la collision. Ils se rendaient à une boîte de nuit à Coromandel, quand le drame s’est produit.
Vers 23 heures, le véhicule de la marque Hyundai a quitté une station-service, où les occupants s’étaient approvisionné en boissons alcoolisées. La voiture, dans un premier temps, a renversé une bicyclette, qui était appuyée contre un mur. Jacques Desiré Nadal était au volant, alors qu’il ne détenait pas de permis. Arrivé à hauteur du poste de police de Rose-Belle, il aurait perdu le contrôle du véhicule et a percuté le mur de clôture du poste.
L’autopsie a attribué le décès des six personnes à de multiples blessures. L’enquête policière a été confiée à la police de Rose-Belle et le véhicule accidenté sera examiné par les experts scientifiques, ce lundi 14 octobre. Les enquêteurs devraient aussi recueillir la version d’Elisey Dorkiska, pour faire la lumière sur les circonstances de l’accident.
Le drame raconté par l’unique rescapé…
Elisey Dorkiska explique au Défi Quotidien qu’il se trouvait à bord d’une minifourgonnette conduite par le père de son ami. Dans un premier temps, ils se seraient rendus à une station-service. Ensuite, il a eu un trou de mémoire.
« Mo pa pe reysi kone kouma noun tape, kan monn leve gramatin monn trouv mwa lor lili lopital ». Elisey explique qu’on lui a informé qu’il avait été blessé dans un accident de la route. Le jeune homme avance avoir des blessures à la jambe.
Revenant sur l’accident, il raconte que le père de son ami avait emprunté la minifourgonnette. « Premie fwa monn roul ar li e ti ena mo bann kouzin osi. Li ti pe roul mari vit ». Elisey explique qu’ils revenaient d’une station-service, lorsque l’accident s’est produit. Il explique que lui et son cousin avaient demandé, en vain, au conducteur de s’arrêter pour leur permettre de quitter le véhicule.
« Li ti pe roul tro vit. » Il lance un message aux automobilistes : « Kan bwar pa kondir. Ou mett lavi dimounn an danze. ».
Graduellement, le jeune homme dit se remémorer le fil des événements, mais il arrivait difficilement à se souvenir de l’endroit de l’accident.
Pravind Jugnauth visite les familles des défunts
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, accompagné des trois candidats de la circonscription et de ses collaborateurs, dont son conseiller Ken Arian, ont fait le déplacement aux domiciles des victimes, dans l’après-midi du dimanche 13 octobre. Mahen Seeruttun, Naveena Ramyad et Teenah Jutton, candidats de l’Alliance Morisien ont rencontré les proches des victimes. Le Premier ministre a présenté ses sympathies aux familles affligées.
Bilan meurtrier sur nos routes - Janvier à octobre 2019 – 107 victimes de la route enregistrées
De janvier à juin 2019, le nombre d’accidents de la route a augmenté de 16,2 %, pour atteindre 17 001 contre 14 634 au cours de la période correspondante en 2018. De janvier à octobre 2019, le nombre de personnes ayant trouvé la mort sur nos routes est de 107.
En 2018, 132 accidents ont été mortels contre 152 l’année précédente (2017), soit une baisse de 13,2 %.
2017 : 152
2018 : 132
2019 - Janvier à Octobre : 107
Sylvinette, la mère de Jean Rudy Catherine : «Zot finn ale e apre sinq minit aksidan»
La consternation et l’incompréhension règnent chez les familles endeuillées. Sylvinette Augustin, la mère de Jean Rudy Catherine, 20 ans, est encore sous le choc. « Zot finn ale e apre sinq minit aksidan. Linn dir mwa li la mem la. Li pe bwar la byer kot so granmer. Apre mo pa kone ki ler zot inn pran loto zot in ale. Et cinq minutes plus tard, j’ai appris la nouvelle qu’un accident de la route est survenu non loin. Je me suis précipitée sur les lieux. Là-bas, on m’a informée que mon fils a été tué sur le coup. Mo gardien lakaz sa… », confie-t-elle en larmes.
« C’est dur, car Rudy avait pour habitude d’inviter ses amis à prendre un pot à la maison ».
F;ashback
Le 25 avril 1995
Huit personnes avaient trouvé la mort lors d’un accident à Bell-Village survenu entre un autobus de la National Transport Corporation (NTC) et un camion-citerne vers 14h30. L’autobus, qui transportait une vingtaine de passagers, sortait de Vacoas et se dirigeait vers Port-Louis. Le drame eut lieu lorsque le chauffeur de l’autobus prit l’ancienne route à Bell-Village pour rallier le centre-ville. S’étant engagé sur la même voie, le camion-citerne s’était accroché à l’autobus. Les deux véhicules avaient terminé leur course sur un terrain vague en bordure de route. L’impact était émouvant. Huit personnes avaient péri, dont parmi des étudiants de l’université, le receveur de l’autobus, un fonctionnaire, un habitant de Vallée-Pitot et une femme de 52 ans.
Le 3 mai 2013
Dix morts et une quarantaine de blessés lors de l’obscur accident survenu à hauteur du virage de Sorèze, dans la matinée du 3 mai 2013. Au volant d’un autobus de la NTC, le chauffeur avait pour trajet Vacoas/Port-Louis. Il était aux environs de 9h10, lorsqu’il remarqua que les freins de son véhicule avaient lâché. Étant donné que le bus était rempli, le chauffeur tenta de garder son sang-froid, pensant qu’il valait mieux emprunter la route circulaire que de heurter d’autres véhicules. Malheureusement, après avoir heurté un gros drain, l’autobus avait fait plusieurs tonneaux. Dix personnes sont décédées dans cet accident, tandis qu’une quarantaine sont blessées. Les victimes étaient âgées entre 21 et 52 ans.
Le lundi 21 décembre 2015
Six jeunes avaient perdu la vie, à bord d’un 4x4, le lundi 21 décembre 2015, lors d’un accident survenu à Beaux-Songes. Aux alentours de 5 heures, le 4x4 et un autobus de la NTC étaient entrés en collision. Âgés entre 17 et 24 ans, les quatre hommes et deux femmes revenaient d’une fête à Flic-en-Flac. Le chauffeur du bus avait été admis aux soins intensifs. Il était seul dans le véhicule au moment de la collision.
Le mardi 15 janvier 2019
Quatre jeunes, âgés entre 22 et 25 ans, sont morts asphyxiés, à bord d’une BMW impliquée dans un accident de la route dans la soirée du mardi 15 janvier, à Mapou. Ayant fait une sortie de route, la voiture a terminé sa course contre un arbre avant de prendre feu. Se retrouvant coincés à l’intérieur de la voiture, les quatre jeunes sont morts carbonisés. Ce sont trois jeunes hommes, habitant Bois-Mangues, Plaine-des-Papayes, Pointe-aux-Canonniers et une jeune habitante de Vallée-Pitot.
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