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Situation à la National Insurance Company - Sudhir Sesungkur : «Pas de panique»

La situation à la National Insurance Company n’est pas idéale, mais il n’y a pas lieu de céder à la panique. Le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance réagit aux craintes exprimés par Paul Bérenger et rassure les épargnants.

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La National Insurance Company (NIC) nage en eaux troubles. C’est ce qu’a confirmé le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance Sudhir Sesungkur, sollicité par Le Dimanche/ L’Hebdo après la conférence de presse du MMM samedi. Sudhir Sesungkur concède que la situation à la compagnie d’État, créée en 2015 pour reprendre la clientèle de l’ex-BAI, n’est pas idéale. « Mais elle n’est pas non plus alarmante. Il n’y a pas lieu de céder à la panique », a-t-il précisé. Il donne ainsi la réplique à Paul Bérenger qui a exprimé des craintes par rapport à l’argent des 135 283 épargnants de la BAI qui a été transféré à la NIC. « Nous sommes en train de trouver une solution. Nous travaillons dur pour cela », a-t-il soutenu.

«C’est positif»

Ceux qui ont une assurance-vie doivent-ils craindre de ne pas recevoir leur argent une fois leur police arrivée à maturation ? Non, affirme le ministre. « La NIC a respecté toutes ses obligations jusqu’ici. Elle a déjà payé Rs 1,1 milliard pour des polices d’assurance arrivées à maturité. La NIC est en mesure d’honorer ses engagements. D’ailleurs, ses parts de marché augmentent. C’est positif », a avancé Sudhir Sesungkur.

Depuis sa création, la NIC compte 18 000 nouveaux clients. Elle affiche même un profit de Rs 58,4 millions pour l’année financière se terminant au 30 juin 2016. Sauf que l’auditeur Ernst & Young, qui devait avaliser les comptes en septembre dernier, refuse de le faire.

Le hic, explique le ministre, c’est qu’il y a des chiffres que la NIC n’arrive pas à expliquer. « Plusieurs centaines de millions de roupies ont été inscrites comme étant des passifs. La firme n’arrive pas à l’expliquer. Je dois rappeler que ce sont des chiffres provenant de l’ex-BAI qui ont été inscrits dans les comptes de la BAI. Nous travaillons sur ce dossier. Je ne suis pas content des comptes qu’ils ont présentés. Je pense que la situation est meilleure que ce qui est affiché dans les comptes. Je leur ai demandé de corriger cela », a indiqué Sudhir Sesungkur.

Selon le ministre, il y a une divergence dans la valeur qu’il faut attribuer aux actifs et au patrimoine de la compagnie. Le montant inscrit sous le chapitre de la somme d’argent qu’il faudrait débourser dans le futur pour les polices d’assurance arrivées à maturation serait surévalué, tout comme le patrimoine de l’ex-BAI que la NIC a repris.

« Il faut corriger tout cela pour avoir une idée plus claire de la situation », a martelé Sudhir Sesungkur, avant de concéder qu’il « faudra restructurer la compagnie pour la rendre plus viable ». L’équation, a-t-il fait ressortir, n’est pas facile à résoudre. « Il ne faut pas oublier que la NIC a repris toutes les polices d’assurance de la défunte BAI et que cette dernière a fait banqueroute avec un énorme trou dans ses finances », a-t-il souligné.

Réagissant à la demande de Paul Bérenger pour qu’un actuaire de rénommée internationale soit engagé, Sudhir Sesungkur soutient que tel est déjà le cas.


Paul Bérenger : «L’argent des épargnants est à risque»

Paul Bérenger en est convaincu : d’ici fin juin, la National Insurance Company (NIC), qui a repris le business de la défunte BAI, accumulera plus de Rs 500 millions de pertes. C’est du moins ce qu’il a laissé entendre à la conférence de presse hebdomadaire du Mouvement militant mauricien (MMM) samedi, à l’hôtel Hennessy Park, à Ébène. Pour lui, le placement effectué par 135 283 épargnants dans le fonds de la NIC est à risque.

Ces derniers avaient placé de l’argent dans le fonds de pension de la BAI. La clientèle de ce fonds a été reprise par la NIC, dont le gouvernement est actionnaire majoritaire. « De nouveaux clients sont aussi entrés dans ce fonds, mais celui-ci est utilisé pour financer les dépenses courantes.

« L’emprunt de Rs 3,5 milliards contracté auprès de la Banque de Maurice n’a pas encore été remboursé »

D’ici fin juin, cette nouvelle compagnie accumulera plus de Rs 500 millions de pertes. Et la situation continue à se détériorer », a expliqué le leader des mauves. Il a précisé qu’Ernst & Young, l’auditeur de la NIC « a refusé de certifier les comptes de fin juin 2015, car ce fonds de pension n’est pas soutenable ».

Le leader du MMM estime que la responsabilité de la Financial Services Commission (FSC) « est énorme » dans cette affaire. « Il faudra injecter des milliards de roupies pour rendre ce fonds profitable et pour sauver la NIC, mais je ne fais pas confiance à la FSC », a-t-il dit. Paul Bérenger a lancé un appel, au nom de tous les épargnants, pour que la NIC engage, sans tarder, les services d’un actuaire de renommée mondiale pour l’épauler. Sinon, a-t-il ajouté, « il y aura un trou énorme de plusieurs milliards de roupies ». Il demande aussi au gouvernement de « donner la garantie que ces pauves malheureux (les épargants ; NdlR) ne perdront pas leur argent ».

Faisant référence à la séance parlementaire de mardi, le leader des mauves a rappelé que le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, avait déclaré que 5 000 personnes ayant souscrit au Super Cash Back Gold de la défunte BAI n’ont pas encore été remboursées et que cette somme représente Rs 7,6 milliards. Sans compter les Rs 1,4 milliard qu’il faut reverser à ceux qui avaient souscrit à la Bramer Assets Management. Ce qui inquiète aussi Paul Bérenger, c’est le fait que « le ministre Sesungkur a confirmé que l’emprunt de Rs 3,5 milliards contracté auprès de la Banque de Maurice n’a pas encore été remboursé ». Ce sont donc Rs 12,5 milliards qu’il faudra trouver, en sus de « plusieurs milliards de roupies pour sauver la NIC ».

Pour Paul Bérenger, outre l’ex-ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, ce sont l’ex-Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, et l’ex-ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui « ont déclenché cela » en provoquant l’implosion de la BAI « par vengeance politique ».

 

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