La pénurie d’œufs sur le marché continue de susciter des appréhensions chez les consommateurs, malgré les assurances répétées des grandes surfaces et des fournisseurs quant à la disponibilité des stocks. Les prix grimpent et les ménages peinent à se procurer ce produit de première nécessité. Alors, que se passe-t-il réellement ? Voici un état des lieux de cette crise persistante.
Producteurs, fournisseurs et grandes surfaces assurent qu’il y a des stocks d’œufs disponibles. Ils affirment que la situation est sous contrôle. « Les stocks sont suffisants pour répondre à la demande. Il n’y a pas lieu de s’alarmer », soutient un responsable de Winner’s. « Des livraisons régulières sont effectuées et des mesures ont été prises pour garantir un approvisionnement stable », indiquent les fournisseurs.
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Pourtant, la réalité vécue par les consommateurs, qui sont en première ligne, est tout autre. Les rayons des supermarchés sont souvent désertés et lorsqu’il y a des œufs disponibles, les prix ont grimpé de manière significative. Cette disparité entre les assurances répétées des grandes surfaces et la réalité sur le terrain suscite confusion et frustration.
Des photos en circulation sur les réseaux sociaux montrent des étagères vides dans un supermarché du Nord, ce qui ne fait qu’alimenter les interrogations. Certains consommateurs attribuent cette pénurie à une demande accrue en raison des fêtes comme l’Assomption, durant lesquelles les pâtissiers achètent en grande quantité pour leurs créations.
D’autres soupçonnent une stratégie délibérée des commerces pour faire monter les prix. « Dans certains magasins, on ne peut même plus acheter des œufs en barquettes. On doit les prendre en petit sachet, ce qui limite les quantités », déplore une consommatrice. Un autre utilisateur rapporte avoir payé jusqu’à Rs 14 voire Rs 15 pour un œuf.
Pourquoi cette discordance entre les assurances des commerces et la situation réelle ? Les fournisseurs expliquent que la demande pour les œufs a augmenté ces derniers mois, ce qui peut expliquer en partie la pénurie.
Toutefois, la spéculation sur les prix joue également un rôle non négligeable. Certains revendeurs, en particulier dans les petits commerces, profitent de la situation pour augmenter les prix, même si les stocks ne sont pas aussi bas qu’ils le prétendent.
« Cette pratique exacerbe la perception d’une pénurie », souligne Assad Peerbux, manager chez Intermart. Il ajoute que certains consommateurs achètent en grande quantité, remplissant leurs caddies de barquettes d’œufs, ce qui aggrave encore la situation. « Nous ne pouvons pas limiter les achats car aucun quota n’a été imposé par le ministère du Commerce », précise-t-il. Alors que la crise perdure, les consommateurs, eux, continuent à se poser cette question : à quand un retour à la normale ?
Panagora Marketing : une hausse des volumes livrés jusqu’à 60 %
Alors que la pénurie de poulet frais semble se propager aux grandes surfaces, Panagora Marketing, l’un des principaux fournisseurs sur le marché, affirme au contraire une augmentation significative des volumes livrés. Yovan Jankee, Sustainability & Communication Manager de l’entreprise, assure qu’il n’y a pas de pénurie chez eux.
« Nous livrons désormais des volumes plus importants à un plus grand nombre de clients. Certains commerces ont commencé à se fournir chez nous récemment alors qu’ils ne le faisaient pas auparavant », précise-t-il.
Selon Yovan Jankee, Panagora observe une augmentation des volumes livrés allant de 20 % à 60 % depuis le début du mois, selon les segments de marché. Il souligne également qu’il n’y a eu aucun changement de prix de la part de Panagora. « Nous approvisionnons au maximum de notre capacité. Panagora n’est qu’un acteur parmi tant d’autres qui fournissent le marché », ajoute-t-il.
De son côté, Innodis partage un constat similaire. Sonny Wong, Chief Operating Officer, insiste sur le fait qu’il n’y a pas de pénurie de poulet dans les supermarchés. « Nos unités de production fonctionnent à plein régime pour satisfaire la demande de tous les clients. Nous disposons également de stocks de poulet surgelé pour environ deux mois de consommation », précise-t-il.
Jusqu’à Rs 15 pour un oeuf
Alors qu’un œuf coûte normalement entre Rs 8 et Rs 9, certains commerces profitent de la pénurie persistante pour pratiquer des prix exorbitants. Dans la région de l’Est, une consommatrice a rapporté avoir payé jusqu’à Rs 15 pour un œuf dans une petite boutique. « Je sais que le prix est élevé, mais je n’avais pas d’autre choix », confie-t-elle, déplorant le manque d’options à des prix raisonnables. Cette flambée des prix illustre les défis que rencontrent les consommateurs dans un contexte de pénurie sur le marché.
La pénurie du poulet frais s’étend aux supermarchés
Après la crise des œufs, une nouvelle pénurie frappe le marché mauricien : celle du poulet frais. Ce phénomène, qui touchait jusqu’à récemment principalement le marché central de Port-Louis, les « cold storages » et les petits commerces, se propage désormais aux grandes surfaces.
Dans les supermarchés, tels qu’Intermart Beau Bassin, la rareté du poulet frais est devenue palpable. Assad Peerbux, manager de l’enseigne, indique que seulement 50 % de la commande habituelle de poulet frais a été livrée cette semaine. « Nous n’avons pas eu d’explication sur cette révision à la baisse des volumes livrés », déclare-t-il.
Même constat chez SaveMax. Nitish Ramsahye, Head of Marketing & Communication de l’enseigne, observe une forte demande de poulet frais, exacerbée par la hausse des prix des autres viandes. « Mais nous ne recevons pas la quantité nécessaire de nos fournisseurs pour répondre à cette demande croissante », explique-t-il. Malgré cette pénurie, les prix du poulet frais n’ont pas encore été augmentés, selon les responsables des supermarchés.
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