Situation économique - Roshi Bhadain : «Nous courons le risque de finir comme le Sri Lanka» 

La dépréciation de la roupie, la hausse du coût de la vie, la dette publique… Ce sont quelques-uns des sujets commentés par Roshi Bhadain le vendredi 15 avril 2022. Il était l’invité d’Ashna Nuckcheddy et de Jugdish Joypaul dans l’émission « Au cœur de l’info ». 

Le leader du Reform Party a parlé de la dette publique qui a dépassé le taux de 100 %. « Selon les estimations, la dette publique atteindra les 106 % d’ici juin. Nous courons le risque de finir comme le Sri Lanka », a-t-il soutenu. 

Il considère aussi que ses prévisions étaient justes. Il a parlé du fait qu’en trois occasions, environ Rs 160 milliards au total ont été puisées des réserves de la Banque de Maurice (BoM). Il a précisé que cela a placé l’institution dans une position où elle ne pouvait plus défendre la roupie qui se dépréciait. 

Une autre conséquence, selon lui, est que les importations coûtent plus cher. « J’avais prédit que certaines marques de produits disparaîtraient des étagères. Ce qui est le cas. Le consommateur n’a plus les moyens de se les payer depuis la hausse des prix. Les importateurs cessent de faire venir ces produits. » 

L’avocat est d’avis que l’injection de USD 200 millions de la BoM sur le marché des devises avec l’objectif de stabiliser la roupie pourrait avoir un effet boomerang. Selon lui, ils seraient nombreux à se précipiter pour acheter ces devises. « Ils savent que le dollar s’appréciera de nouveau. Ils espèrent ainsi faire des profits. Il y a un réel risque de hoarding (stockage excessif ; NdlR). » 

Commentant le report des élections municipales, Roshi Bhadain se dit persuadé que le gouvernement « fuit ». Pour lui, la situation sanitaire invoquée comme raison ne tient pas la route. La véritable cause, selon lui, serait la « synergie » entre les partis de l’Entente de l’Espoir. « Il (Pravind Jugnauth ; NdlR) s’attendait à ce que les partis de l’opposition ne trouvent pas de terrain d’entente. Mais quand nous avons annoncé notre programme, il a décidé de renvoyer les élections. »