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Situation économique : les opérateurs du privé comptent sur l’appui du gouvernement pour attaquer 2025

Les opérateurs du secteur privé font part de leurs attentes pour 2025. Certes, celles-ci divergent à cause de la spécificité des différents secteurs. Mais certaines attentes sont similaires. La collaboration public-privé est souhaitée dans une bonne partie des propositions.

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Dr Drishtysingh Ramdenee, secrétaire général de la MCCI : « L’amélioration du climat des affaires représente une priorité »

Dr Drishtysingh Ramdenee2025 doit marquer le renforcement de la compétitivité des entreprises mauriciennes pour soutenir une croissance productive et inclusive. Cette ambition nécessite, selon le Dr Drishtysingh Ramdenee, une synergie entre les secteurs public et privé autour de plusieurs axes prioritaires.

Le secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie (MCCI) considère l’amélioration du climat des affaires comme une priorité. Il préconise « une réduction des coûts opérationnels, une simplification des procédures administratives pour l’obtention des permis, ainsi qu’une optimisation de l’accès à la main-d’œuvre, notamment par la mise en place d’un plan national de formation adapté aux besoins des entreprises ».

La consolidation des secteurs stratégiques, particulièrement la logistique et la connectivité, reste au cœur des préoccupations de la MCCI. La chambre salue les initiatives gouvernementales pour l’amélioration de la compétitivité du secteur portuaire. « Nous souhaitons maintenir cette collaboration étroite », ajoute le Dr Drishtysingh Ramdenee. Il espère que la stabilité économique marquera l’année 2025. Il souhaite un environnement propice à une dynamique ouverte et équilibrée. 

D’autre part, 2025 devrait être l’année de la diversification économique. La MCCI instaurera un comité de réindustrialisation focalisé sur l’amélioration du climat des affaires, la réingénierie des processus et la diversification sectorielle. « Notre commission des services accompagnera parallèlement la diversification du secteur de l’enseignement supérieur », ajoute-t-il. 

Mesures

  • Les mécanismes naturels du marché, dans leur pluralité et leur efficacité, doivent jouer pleinement leurs rôles, en permettant à l’offre et à la demande de déterminer de manière optimale les coûts des entrants et des sortants.  
  • Une approche qui valorise la souplesse des dynamiques concurrentielles s’inscrit comme un fondement stratégique pour une économie durable, résiliente et tournée vers l’avenir.
  • Une « Regulatory Impact Assessment » s’avère indispensable pour évaluer rigoureusement l’impact des réformes et garantir une consultation inclusive des parties prenantes. Dans un contexte économique dynamique, l’évolution législative doit s’aligner sur les opportunités du marché.

Bruno Lebreux, président de l’AIOM : « Prendre des décisions nationales d’une façon collégiale pour l’intérêt du secteur dans son ensemble »

Bruno LebreuxLe secteur touristique devrait faire l’objet d’un état des lieux secteurs public-privé dans le but de déterminer les difficultés du moment. Le président de l’Association of Inbound Operators of Mauritius (AIOM) concède que les hôtels n’étaient pas remplis durant la période festive. Il faut, selon lui, savoir pourquoi. Est-ce le prix des avions ? La cherté des hôtels ? Est-ce un ralentissement venant des marchés émetteurs ? « On sait que beaucoup de touristes ne viennent pas en janvier. Il serait bon de savoir que faire », dit-il.  

Les autorités du pays ont pris place depuis deux mois environ. L’AIOM estime qu’il est temps de mettre en place la structure appropriée. Cependant, le temps que cette démarche se fasse, Bruno Lebreux déplore que la destination mauricienne perde en visibilité et en crédibilité. Et ce n’est pas bon pour un secteur qui contribue à approximativement 23 % du PIB. « On n’est pas en train d’attaquer ces défis de manière efficace. Il y a une érosion de clients sur la destination. Le nombre de visiteurs n’est pas important contrairement aux revenus », argue-t-il.  

L’aspect environnemental devrait également avoir une place importante dans le développement du secteur touristique. Pour cause, avance Bruno Lebreux, c’est un facteur considérable pour les partenaires étrangers. « Il est grand temps de se mettre au travail. On ne dit pas que tout ce qui a été fait avant n’est pas bon. On retient les bonnes mesures et on les améliore. Il faut prendre des décisions nationales d’une façon collégiale pour l’intérêt du secteur dans son ensemble. Tout le monde veut le bien de Maurice et les décisions doivent être prises en fonction », déclare-t-il. 


Shahed Hoolash, Managing Director de Vistra : « Augmenter la visibilité du secteur »

Shahed Hoolash Le secteur financier requiert un plan de promotion afin de lui permettre de gagner en visibilité. La raison évoquée par Shahed Hoolash est que le plan d’action doit être retravaillé pour voir les axes prioritaires. « Il faudrait tenir compte de la validité du Blueprint qui date de quelques années. Le monde a évolué depuis », dit le Managing Director de Vistra. 

Des consultations seraient en cours entre les autorités et les acteurs de l’industrie. Jusqu’ici, rien n’a cependant été annoncé. Pour Shahed Hoolash, il est essentiel de travailler de pair avec les institutions pour accélérer la croissance du secteur. L’industrie fait face à des défis majeurs comme l’exode des talents. Il sera également nécessaire de voir comment faire progresser les chaînes de valeur et comment utiliser davantage l’intelligence artificielle dans le secteur. Le problème de la chaine de valeur pourrait être exacerbé en raison du challenge démographique. 

 


Georgina Ragaven, directrice de Star Connexxions : « Décidons ensemble quand nous pourrons augmenter les salaires et d’autres avantages au personnel »

Georgina RagavenLes micros et petites entreprises ont-elles les moyens de faciliter leur développement ? Georgina Ragaven répond par la négative. Les récentes augmentations de salaire et le coût des matières premières n’ont pas été sans conséquence. La question du financement est sur la table. « Pouvons-nous récupérer cette somme ? Combien devons-nous répercuter sur nos clients ? », s’interroge la directrice de Star Connexxions.

Avec les incertitudes qui planent, certaines micros et petites entreprises auraient déjà commencé à planifier pour la fin de l’année 2025 en espérant que les entreprises puissent survivre. « Décidons ensemble quand nous pourrons augmenter les salaires et les autres avantages du personnel. L’année dernière a été spéciale, très stressante pour beaucoup d’entre nous », affirme Georgina Ragaven. D’où, selon elle, la nécessité de permettre aux microentrepreneurs de faire entendre leur voix. Cette catégorie d’entreprises ne fait pas nécessairement partie d’organismes comme Business Mauritius. Pour 2025, il serait intéressant d’envisager une plus grande collaboration avec les microentrepreneurs, plus de marchés et de soutien financier pour les aider, estime Georgina Ragaven. 

Les matières premières, leur importation, l’exportation ont un impact sur le fonctionnement d’une entreprise commerciale. La situation est très difficile en ce moment, surtout pour les petites entreprises avec toutes les allocations, les coûts plus élevés. « Pour certains, le plus grand défi consiste à faire face à toutes les dépenses tout en continuant à payer équitablement les employés et à assurer le bon fonctionnement de l’entreprise. Il n’est pas facile de tenir le coup », fait-elle observer. 

Elle lance un appel aux autorités pour qu’elles viennent en aide aux petites entreprises. Un soutien financier, par exemple, est nécessaire.  

« Une personne qui devient entrepreneur prend un risque. Elle est déterminée à survivre. Et elle a besoin d’incitations fiscales. Des conseils d’experts, des mentorats, un soutien pour la rédaction de plans d’affaires, pour la préparation à des rencontres avec des banques ou d’autres organismes en vue d’obtenir un financement sont très utiles », ajoute-t-elle. Des structures adéquates doivent être mises en place.


Ajay Beedassy, président des SME Chambers : « Les dettes consenties par les PME sous le GWAS pourraient être rayées »

Ajay BeedassyLes PME portent une lourde croix depuis la pandémie : c’est la dette. À cela s’est ajouté le poids du paiement du 14emois. Les PME souhaitent que le gouvernement maintienne la CSG Allowance au-delà du mois de juin. L’endettement consenti par les PME sous le Governement Wage Assistance Scheme (GWAS) pourrait être enlevé si le gouvernement parvient à récupérer une partie de l’argent de la Mauritius Investment Corporation (MIC). Au cas contraire, Ajay Beedassy suggère que la période de remboursement soit étendue. Il déplore que les PME paient de l’intérêt pour rembourser le GWAS. 

Le président des SME Chambers préconise également que d’un grant pour l’achat de machines soit accordé aux PME. Pour cause, la production a été affectée et ce grant sera un moyen de financer l’achat d’équipements dernier cri. Les machines seront une réponse à la baisse de la production tout en réduisant la main-d’œuvre. « Ce sont des aspects essentiels pour une efficience dans la production. Une mesure pour réduire la facture d’électricité est aussi souhaitable », argumente-t-il. Les entreprises paient les factures de services publics comme l’eau et l’électricité pour les travailleurs étrangers. Il demande que le même traitement soit accordé à la main-d’œuvre étrangère et mauricienne.  


Pamela Bussier, CEO de Jubilee Mauritius : « Nous espérons que le secteur de l’assurance restera résilient face à l’incertitude économique »

Pamela BussierLe secteur de l’assurance croise les doigts pour que 2025 soit une année d’innovation, de résilience et d’orientation client. Ce qui marche de pair avec l’adoption des avancées technologiques pour améliorer l’efficacité et l’expérience des clients. Il faut aussi développer des produits innovants pour faire face aux risques émergents. « Nous espérons que le secteur de l’assurance restera résilient face à l’incertitude économique et qu’il s’adaptera à l’évolution des besoins de ses clients », indique Pamela Bussier. La CEO de Jubilee Mauritius ajoute que le travail est en cours pour l’introduction de nouveaux produits qui prendront en compte les changements des conditions climatiques et les risques émergents comme la cybersécurité. Ils assureront une meilleure protection aux clients.


 

  • defimoteur

     

 

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