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Situation déficitaire de la STC : à qui la faute ? 

Pour plusieurs observateurs, certaines décisions politiques ont aussi contribué à la situation chaotique de la STC.

La situation déficitaire du Price Stabilisation Account de la State Trading Corporation a certes été influencée par la volatilité des prix des carburants à l’échelle internationale. Toutefois, une série de décisions politiques n’y serait pas étrangère.

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Comment le Price Stabilisation Account (PSA) de la State Trading Corporation (STC) s’est-il retrouvé déficitaire à hauteur de Rs 4,4 milliards ? C’est, en effet, la situation financière complexe de cet organisme qui s’est révélée être l’obstacle principal à une baisse des prix des carburants. Les raisons avancées par différents observateurs et économistes pour expliquer la situation chaotique du PSA sont diverses. 

S’exprimant sur la création du PSA, l’économiste Takesh Luckho avance que l’objectif premier était de stabiliser les prix des carburants, dans un contexte où ils étaient très volatils sur le marché international. « La loi a été votée pour que les consommateurs ne subissent pas une hausse supérieure à 10 %. Ainsi, lorsque le prix de l’essence a connu deux ou trois augmentations de plus de 10 %, le prix à la pompe a connu une majoration de 10 % uniquement et la différence a été absorbée par la STC », fait-il ressortir. 

De ce fait, selon Takesh Luckho, un des principaux facteurs ayant contribué à la situation dans laquelle se retrouve aujourd’hui la STC, a été la guerre en Ukraine qui a fait considérablement grimper le prix de l’essence en trois occasions. 

Cependant, ce déficit ne peut se résumer à la seule volatilité des prix des carburants. Outre la guerre en Ukraine, un facteur sur lequel les autorités mauriciennes n’ont aucun contrôle, Takesh Luckho ajoute que des décisions politiques, avec la résiliation du contrat de Betamax notamment, ont eu de sérieuses répercussions sur les comptes de la STC. 

« La situation financière de la STC était en eaux troubles bien avant la guerre en Ukraine et cela, largement en raison des Rs 5,5 milliards qu’elle a dû payer au propriétaire de Betamax. »

Pour l’économiste, il s’agissait d’« une très mauvaise décision politique ». Cela, « dans la mesure où le contrat entre Betamax et la STC avait été approuvé par le State Law Office ».

Les milliards de roupies qui ont été ponctionnées des caisses de la STC sont un autre facteur ayant massivement contribué à la situation déficitaire du PSA. Toutefois, dans ce cas précis, Takesh Luckho avance que d’autres organismes tels que le Central Electricity Board (CEB), ou encore Mauritius Telecom (MT) ont été appelés à verser des milliards de roupies dans le Consolidated Fund afin de permettre au gouvernement mauricien de financer ses dépenses fiscales. Un des arguments généralement mis en avant est que c’est ce fonds qui aide à financer divers projets d’intérêt public. 

Que des réserves de la STC aient été redirigées vers le Consolidated Fund choque le député du PTr, Ehsan Juman. 

« Je ne dis pas que le Consolidated Fund ne doit pas aider à financer des projets, mais je m’inquiète du manque de transparence qu’il y a concernant l’utilisation de l’argent qui se trouve dans ce fonds », souligne le député de la circonscription no3 (Port-Louis Maritime/Port-Louis Est).

Il soutient que « cette opacité nourrit les doutes ». « Qui nous dit, par exemple, que ce n’est pas l’argent provenant de ce fonds qui aidera à financer les promesses électorales du gouvernement lors d’une prochaine campagne électorale ? » s’interroge l’élu de l’opposition. 

Toujours sur ce même volet, Ehsan Juman avance que les réserves d’un organisme ne peuvent être utilisées à tort et à travers pour la réalisation de divers projets. « Les réserves doivent être gérées de manière responsable pour que cet argent puisse être utilisé en temps de crise. Les milliards de roupies qui ont été pompées des caisses de la STC auraient très bien pu être utilisées pour soulager les consommateurs à travers une baisse des prix des carburants », estime-t-il. 

Le député Juman reproche aussi à la direction de la STC d’avoir fait preuve de largesse dans sa gestion. « La visite officielle du General Manager de la STC et de plusieurs employés de l’organisme en Iran, pour laquelle des millions de roupies ont été dépensées, démontre clairement qu’il y a un problème de gestion. Il est tout simplement inconcevable que la STC se permette de telles folies quand ses réserves sont à sec », affirme-t-il.

 

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