Situation de crise - Casinos de Maurice : le syndicat lance un ultimatum à la SIC

Les représentants syndicaux des employés des Casinos de Maurice, qui manifestent depuis lundi, ont rencontré des officiers du ministère du Travail le vendredi 14 décembre. « Insatisfaits » de la rencontre, ils menacent de se mettre en grève de la faim si « aucune décision n’est prise d’ici le 20 décembre ». L’exécutif de la Casino Employees Union se réunira en urgence ce dimanche.

Les Casinos de Maurice, l’une des entités de la State Investment Corporation (SIC), est au bord de la crise. Les représentants syndicaux des employés ont brandi la menace d’une grève de la faim. « Le ministère du Travail veut à tout prix désamorcer cette crise », indiquent nos recoupements. C’est d’ailleurs pour cette raison que des officiers du ministère du Travail ont rencontré les représentants syndicaux le vendredi 14 décembre.

À l'’issue de cette réunion, aucun consensus n’a pu être trouvé, car les représentants de la SIC auraient boudé la rencontre. Des sources au sein des Casinos de Maurice avancent que « le torchon brûle entre l’union syndicale et la direction depuis environ deux mois ».

Nos sources déplorent le fait qu’une quarantaine de croupiers n’aient pas été confirmés, alors que l’exercice devait se faire en octobre. Elles décrient également « l’opacité » dans les procédures liées à la confection d’uniformes, « qui devaient être distribués depuis l’année dernière ». Ces sources parlent « d’agissements frauduleux ».

Une affaire remontant à environ deux semaines, concernant les agissements d’un haut cadre de la SIC envers une employée des Casinos de Maurice, aurait mis le feu aux poudres. Il est accusé d’abus de pouvoir et d’ingérence. Les représentants syndicaux réclament la révocation de ce haut cadre de la SIC.

Si Eddy Benoit, secrétaire de la Casinos Employees Union (CEU), déplore « le non-respect » des termes du Collective and Procedural Agreement signé le 6 août 2018, Brady Ponnusami, le président du syndicat, va plus loin dans ses propos. « Lors de notre rencontre avec les officiers du ministère du Travail, nous avons relevé plusieurs anomalies au sein de la SIC. Il y a un manque de transparence dans diverses prises de décision au sein de la direction. Nous entamerons une grève de la faim si aucune décision n’est prise d’ici le 20 décembre », prévient Brady Ponnusami.

La SIC contre-attaque

Prem Beejane, Managing Director de la SIC, déplore la manière de faire des représentants syndicaux. « L’union a écrit aux autorités, alléguant qu’il y a des fraudes concernant la confection des uniformes. Mais ce sont de graves accusations. Toutes les étapes ont été respectées. J’ai moi-même supervisé l’exercice et la livraison démarrera à la fin de l’année », explique Prem Beejane.

Concernant « le manque de transparence » entourant les exercices de promotion, le Managing Director de la SIC répond que « 26 personnes occupant divers postes ont été promues » durant l’année. « On doit suivre les procédures », dit-il. Prem Beejane concède toutefois que « le rapport n’aborde pas la situation des 40 croupiers ». Il n’a toutefois pas voulu commenter la demande des représentants syndicaux de révoquer le haut cadre de la SIC. « Nous sommes en pleine réorganisation de la direction. Les membres de la CEU doivent avoir une raison valable pour prendre des actions. Pa akoz enn dimounn fer lagrev, nou met enn dimounn deor », a conclu Prem Beejane.