Le ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille est montré du doigt dans l’affaire du bébé malade à L’Oiseau du Paradis et par rapport à la situation dans ce « shelter ».
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« Je suis peiné par tout ce que je vois et ce que j’entends. » Déclaration d’un membre du conseil d’administration du National Children Council (NCC). Il avance que ce qui est publié dans les médias au sujet du nourrisson du Shelter L’Oiseau du Paradis qui a été hospitalisé est faux.
Il dit ne pas comprendre cet acharnement. « Tou dimounn kapav ena enn bebe ki malad kot li. Ena pa pe konsantre lor sa zanfan la so lasante me pe fer politik lor so latet parski zot ena enn ‘grudge’ kont gouvernnma. Nou bizin o kontrer priye pou li », explique-t-il. Ce qui le pousse à se demander ce qu’est la priorité en ce moment. « N’est-ce pas la santé de cet enfant ? » s’interroge-t-il.
Il estime qu’il faut surtout se pencher sur la problématique des parents qui abandonnent leurs enfants. « Ti bizin koz lor la plito pou responsabiliz bann paran. Personn pann anvi sa zanfan la. Nou finn pran li pou okip li. Aster la li pe gagn enn tretma ‘high-class’. Monn al get li toulezour. Minis inn al rann li vizit », avance le membre du Board du NCC.
Mais L’Oiseau du Paradis, situé à Cap-Malheureux, était-il le lieu le plus adapté pour ce bébé malade ? « Donnez-moi un lieu spécialisé qui puisse accueillir les enfants malades abandonnés. Il n’y en a pas ! », répond-il. À la question de savoir pourquoi ils n’ont pas laissé le nourrisson à l’hôpital, soit là où il a été abandonné la première fois, il rétorque : « Akoz li ti bien. Nous l’avons emmené deux fois à l’hôpital. Il allait bien par la suite. » Il refusera cependant de commenter le départ du Shelter Manager de L’Oiseau du Paradis qui a démissionné le lundi 31 octobre 2022 (voir encadré). Il n’en dira pas davantage non plus sur les allégations faites par quelques employés au sujet de leurs conditions de travail. « Zot pe les zot anbobine par politisien », s’écrie-t-il. Le membre du conseil d’administration précise toutefois que le bébé va bien : « Son état de santé s’est nettement amélioré. »
Le nourrisson avait été hospitalisé à la suite de complications de santé. Sur sa page Facebook, Bruneau Laurette avait publié un extrait de l’Occurrence Book de l’abri pour enfants. Il déplorait le manque d’assistance envers ce bébé, estimant que le personnel n’est pas assez qualifié.
Me Lovena Sowkhee : « Quel est le mandat du National Children Council ? »
Me Lovena Sowkhee ne mâche pas ses mots. Elle utilise les termes « maison de l’horreur » pour qualifier l’abri pour enfants L’Oiseau du Paradis. Elle allègue qu’il s’y passe des choses graves et que les employés eux-mêmes ne peuvent plus se taire.
L’avocate parle de favoritisme au niveau des heures supplémentaires mais aussi et surtout du manque d’expérience de certains employés. « Ne pas donner à boire à un bébé depuis 19 heures jusqu’au lendemain matin est un acte barbare. Ce sont des criminels », s’insurge-t-elle.
Pour elle, la formation dont auraient bénéficié ces personnes, comme évoqué par la ministre, « est une honte ». « Comment pouvez-vous êtes qualifiés pour vous occuper d’enfants à problèmes après seulement quelques heures de cours ? D’ailleurs, qui a donné ces cours ? Cette formation est-elle au moins reconnue par la Mauritius Qualifications Authority ? Quel est le mandat du National Children Council ? » Elle se demande comment c’est possible que les employés concernés par l’affaire du nourrisson malade soient toujours en poste après ce qui s’est passé.
Un autre bébé, atteint d’une hernie ombilicale, hospitalisé
Un autre enfant du Shelter a dû être hospitalisé. Il s’agit d’une fillette âgée d’un an qui souffre d’une hernie ombilicale. C’est à la suite des dénonciations de la députée Stéphanie Anquetil que l’enfant a immédiatement été conduit à l’hôpital. Son état de santé est désormais stable.
Quant au bébé J. qui avait lui aussi été hospitalisé, il va mieux. Il a pu retourner à l’abri pour enfants, selon nos informations. Le nourrisson par qui toute l’affaire a commencé est, lui, malheureusement toujours à l’hôpital.
Shimal Tupsy, le Shelter Manager, démissionne
Shimal Tupsy, Shelter Manager de L’Oiseau du Paradis, a remis sa lettre de démission au NCC le lundi 31 octobre 2022. A-t-il subi des pressions ? Le principal intéressé est resté injoignable. Personne non plus ne veut évoquer les raisons de cette démission.
D’aucuns s’interrogent toutefois sur ses qualifications mais aussi et surtout sur son expérience en tant que manager. Sur son profil LinkedIn, on peut lire qu’il est manager au National Children Council.
Mais aucune autre expérience liée à un travail similaire n’est mentionnée. Il est indiqué sur ce profil qu’il a été Business Sales, Sales and Marketing Consultant, Operations Manager ou encore Marketing Consultant. Il aurait occupé chacun de ces postes pendant environ un an.
Certains employés lui reprochent aussi d’avoir souvent balancé : « Zot pa pou kapav fer mwa nanye. Mo fami ar minis-la mwa. » Cette question a été posée par la députée rouge Stéphanie Anquetil à la ministre, laquelle a répondu que ce n’était pas le cas.
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