Sithanen : «Il faut être pragmatique pour comprendre les défis de la main-d’œuvre»

La pénurie de capital humain dans le secteur des services financiers préoccupe les opérateurs. Ce problème, qualifié de structurel par l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, peut être résolu par des solutions concrètes.

Parmi les propostitions avancées par Rama Sithanen, figure le continent africain, qui, selon l’ancien ministre des Finances, est un réservoir de talents qui doit être exploité. D'autres pays à travers le monde connaissent également un problème démographique. « Nous devons essayer d'attirer ceux qui souhaitent travailler à Maurice, et non ceux qui sont tentés par des expériences dans d'autres juridictions », a-t-il argumenté. L’ancien ministre des Finances a également souligné l’apport que pourrait offrir la technologie, notamment l’automatisation ou la robotisation, ainsi que la nécessité de réintégrer ceux qui sont en dehors du marché de l’emploi. « Si vous ne pouvez pas envoyer les gens au travail, envoyez le travail aux gens. Le travail temporaire peut aussi être une option », a-t-il ajouté.

Pour comprendre les problèmes liés à la main-d’œuvre, Rama Sithanen est d’avis qu’il « faut être pragmatique ». Il est indéniable, comme l’a indiqué Michael Ho Wan Kau, Human Capital Partner chez PwC Mauritius, que certains talents mauriciens se dirigent vers des juridictions attractives telles que le Luxembourg, Malte ou encore le Royaume-Uni. Le salaire serait sans aucun doute un élément persuasif dans ce choix. C'est pourquoi, selon Michael Ho Wan Kau, il est nécessaire de « rendre les salaires plus compétitifs ».

Les données d’un rapport initié par Mauritius Finance et réalisé par Kantar Mauritius sur les salaires pratiqués par les sociétés de gestion et les cabinets d'audit à Maurice ont été révélées le 22 septembre au Hennessy Hotel à Ebène. Le sondage rassemble des informations provenant de 43 entreprises, dont 37 sociétés de gestion et 6 sociétés d'audit. Il est surprenant de constater que certaines grandes organisations proposent, dans certains cas, des rémunérations inférieures au salaire minimum à des « school leavers ».

La Mauritius Finance a organisé une table ronde autour de la question du manque de main-d'œuvre dans l'industrie du secteur financier mauricien. Shahed Hoolash, Managing Director de Vistra, a fait comprendre que la pandémie n'a pas été sans conséquences sur la manière dont les employés opèrent dans ce secteur. « Les personnes se sentent responsabilisées, valorisées et en confiance », a-t-il dit.