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Sinistrés de Cité Longère : au cœur de ces familles frappées par le sort

Joanne Bavastro Joanne Bavastro, ses six enfants et deux petits-enfants se retrouvent au centre communautaire de Baie-du-Tombeau.
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L’incendie qui s’est déclaré le mercredi 20 novembre 2019 à Cité Longère, Baie-du-Tombeau, a ravagé douze maisons et en a endommagé douze autres. Les 135 personnes touchées ont été relogées dans trois centres communautaires. Le Défi Quotidien a rencontré les familles sinistrées.

24 maisons en bois et tôle, dont 12 complètement détruites, ont été la proie des flammes la semaine dernière à Cité Longère, Baie-du-Tombeau. Plusieurs familles se sont retrouvées du jour au lendemain sans toit, avec la plupart de leurs effets personnels partis en fumée ou abîmés. Loin du confort de leur maison, elles se retrouvent à devoir vivre au jour le jour en hébergement d’urgence dans trois centres sociaux à Baie-du-Tombeau, St-Malo et Riche-Terre.

Alors que les dons de nourriture et de vêtements affluent vers eux pour les soulager, ces familles doivent toutefois se plier aux conditions de vie incommodantes, dont principalement le manque d’intimité. La situation ne s’arrange pas avec la forte chaleur qui s’est fait ressentir ces derniers jours et les matelas posés à même le sol qui font office de lit. Malgré tout, les familles gardent l’espoir d’avoir très vite leur petit chez-soi et que ce malheur qui les a frappés sera bientôt chose du passé.

Nous nous dirigeons en premier au centre communautaire de Baie-du-Tombeau. Nous rencontrons Joanne Bavastro, 35 ans, mère célibataire de six enfants et grand-mère de deux petits-enfants, âgés d’un an et demi et de deux mois. Elle nous confie qu’elle habite à Cité Longère depuis presque 20 ans. « Ma maison à Cité Vallijee avait été détruite par le cyclone Dina en 2002. J’ai été logée temporairement à Cité Longère. Nous habitions une maison construite avec de l’amiante et nous avons été relogés dans une de ces maisons en bois et tôle. J’y habite depuis avec mes enfants et petits-enfants », nous dit-elle.

Situation difficile

Ursula L’étourdi, avec son compagnon Kersley Bavastro et leur fille de deux ans.
Ursula L’étourdi, avec son compagnon Kersley Bavastro et leur fille de deux ans.

Elle explique que la situation est très difficile. « J’ai une fille qui prend part aux examens de la SC. Je souhaite qu’elle passe ses examens sans contrainte. C’est vrai que nous recevons des dons mais ce n’est pas facile car nous avons nos petites habitudes. Ce n’est pas non plus commode de se fier aux autres pour pouvoir faire des choses simples telles que notre thé le matin et de m’occuper de mes enfants comme à l’accoutumée ». Joanne, une autre sinistrée qui n’a pas d’emploi fixe, ne souhaite qu’une chose : avoir très vite une maison pour elle et ses enfants. « Nous gardons foi en Dieu que notre situation va s’améliorer », lance-t-elle.

Un peu plus loin, au centre communautaire de St-Malo, nous rencontrons la famille d’Ursula L’étourdi. En couple avec son compagnon Kersley, ils ont une petite fille de deux ans. Les deux n’étaient pas chez eux quand l’incendie s’est déclaré. « Nous étions tous les deux au travail et la petite était à la garderie. Quand on est arrivés sur place, on n’a pu faire grand-chose. Nos quelques effets personnels qui ont pu être sauvés ont toutefois été abîmés par la fumée et l’eau utilisée pour éteindre le feu », racontent-ils.

Ursula est employée d’usine et Kersley travaille comme maçon. Ils se disent inquiets pour les jours à venir : « Cette situation nous inquiète car nous devons rester encore dix jours ou plus au centre mais aussi reprendre le travail cette semaine. Nous ne savons pas si nous aurons encore des jours de congé car il y a beaucoup de travail pendant cette période de l’année. Mais nous avons besoin de temps pour nous occuper de nos affaires, faire un constat de ce que nous avons perdu, essayer de récupérer certaines choses dans la maison, entre autres ». Le couple garde quand même espoir que demain sera meilleur.


Julie Carpanen, 80 ans : « Le plus important c’est qu’on soit tous sains et saufs »

Grand-mère Julie Carpanen, 80 ans, et sa fille Sonia Carpanen.
Grand-mère Julie Carpanen, 80 ans, et sa fille Sonia Carpanen.

Au centre communautaire de Riche-Terre, aussi appelé Résidence Roma, où logent les familles dont les maisons ont été ravagées par les flammes, nous rencontrons la plus âgée des sinistrés. Grand-mère Julie Carpanen s’adapte à son nouvel environnement comme elle le peut. Après le décès de son époux à Rodrigues, elle est venue habiter chez ses enfants à Cité Longère.

« Mon mari est décédé en Janvier et mes enfants ne voulaient pas que je reste seule à Rodrigues. Je suis donc venue habiter chez ma fille Sonia, ses enfants et petits-enfants. Je me sentais très à l’aise dans cette maison et je passais des jours paisibles. Ce n’est pas facile de cohabiter avec tant de gens au centre. Je n’arrive pas à trouver le sommeil le soir et je me sens fatiguée. Ce feu a tout ravagé. Heureusement que je n’étais pas à la maison au moment des faits. Qui sait ce qui aurait pu arriver », nous confie celle qui vient de souffler ses 80 bougies le 16 novembre dernier, quelques jours avant l’incendie.

Très coquette à son âge, grand-mère Julie regrette d’avoir perdu ses bijoux et ses habits dans l’incendie. « J’ai une fille qui habite à l’étranger et elle m’offre toujours de beaux habits et des colliers. Pour mon anniversaire, elle m’avait offert tant de belles choses. Les flammes ont tout emporté. Mais le plus important c’est qu’on soit tous sains et saufs. Nous avons la foi en Notre Seigneur que tout va s’arranger », nous dit-elle.

 

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