Le groupe financier ACBM compte faire une demande de permis pour le Digital Assets Custodian, annonce Simon Tobelem, Group CEO d’ ACBM. Entretien.
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Maurice a-t-il le potentiel pour devenir le Fintech Hub de l’Afrique ?
Sur le plan international, Maurice est identifié comme une voie d’entrée privilégiée et efficace vers l’Afrique. Il peut s’imposer comme un choix évident pour implanter une nouvelle activité FinTech. D’autant que la Financial Services Commission (FSC) et le gouvernement ont eu une démarche positive en anticipant sur la mise en place d’une règlementation favorable depuis 2017. Des progrès sont nécessaires pour créer plusieurs pôles similaires à la CyberCité d’Ébène avec des infrastructures IT de pointe et des locaux adaptés. C’est pourquoi nous lancerons notre propre FinTech Hub, FAB45, qui sera adossé à ACBM et permettra aux jeunes pousses de bénéficier de l’écosystème que nous avons mis en place.
La numérisation est le maître-mot aujourd’hui. Parlez-nous des services que vous proposez à cet effet ?
ACBM est Native Digital qui garantit une agilité, une rapidité dans l’exécution de la transaction et une forte compétitivité dans les coûts. Nos services de banque d’investissement/banque d’affaires vont intégrer des robo-advisors utilisant l’Intelligence artificielle, ou encore la mise en place de services utilisant la Blockchain pour la gestion d’actifs digitaux.
Quelles sont les craintes exprimées sur la FinTech ?
D’abord, on assimile la montée de la FinTech avec l’augmentation du cyber-crime . La réalité est tout autre. La FinTech est sensible aux risques de cyber-attaque. En revanche, les systèmes traditionnels qui précèdent une numérisation partielle ou souvent « de façade » peinent à rendre hermétiques la connexion entre les systèmes obsolètes non-protégés et les nouveaux services digitaux. C’est cette juxtaposition contre-nature qui augmente les risques alors que notre solution purement digitale est pensée et construite pour les minimiser.
La seconde crainte concerne la solidité et la crédibilité des FinTech. Il est clair qu’il y a un effet de mode et que nous verrons une consolidation dans le secteur, en particulier auprès des acteurs qui subventionnent leurs clients en proposant des services gratuits. Tôt ou tard, cette aberration économique devra rentrer dans l’ordre. ACBM est née d’un groupe financier solide qui a fait ses preuves dans la Gestion d’Actifs, la Fusion-Acquisition, le Financement et le Capital Risque avec des implantations à Londres, Paris, Pékin, Tel-Aviv, Singapour et Los Angeles, en plus de notre activité mauricienne.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de mécanismes FinTech qu’on peut mettre en place ?
Je pense que le mécanisme FinTech le plus important, que nous verrons dans les trois prochaines années, sera l’avènement des monnaies digitales. Par monnaie digitale, je ne veux pas parler des crypto-currencies, qui ont eu le mérite d’ouvrir la voie mais elles sont bien trop imparfaites pour s’imposer dans leur nature actuelle. Je parle de monnaies digitales comme celles déjà utilisées par Tencent dans son application sociale WeChat et le nouveau coin émis par la plus grande banque au monde, JP Morgan. Si la FinTech achangé la façon d’aborder la distribution des services financiers, les monnaies digitales ont la capacité de modifier la façon dont la finance mondiale est structurée.
Avez-vous de nouveaux projets ?
Nous présenterons une demande de licence pour les Digital Assets Custodian et Regulatory Sandbox.
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