Silo, la mère d’Andy Manikon : «Il était toujours prêt à aider son prochain»

• La victime piégée, cinq suspects appréhendés

Un drame s’est abattu sur la famille Manikon, domiciliée à Résidence Saint-Jean, Quatre-Bornes. Saviren Manikon, surnommé Andy, âgé de 33 ans, qui a été victime d’une agression brutale dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 septembre, n’a pas survécu aux coups de ses agresseurs. Le trentenaire avait quitté sa maison pour se rendre à la veillée funèbre de son ami Didier Hurrucksing. Cependant, il aurait été piégé par une bande de gros bras.

Enlevé, il a été sauvagement agressé avant d’être laissé pour mort à un abribus sur l’autoroute à Wooton.

Silo, la mère du jeune homme, est désemparée. « Il était toujours prêt à aider son prochain », déclare-t-elle en larmes. L’aîné de deux frères, Andy avait travaillé au port, il y a plusieurs années, avant de s’envoler pour la France. « Mon fils a passé quatre ans là-bas », confie sa mère. Il est rentré au pays, il y a six mois.

Un ami intime d’Andy Manikon confie que les choses « n’ont pas été faciles pour lui ». « Il avait deux enfants. Son ex-partenaire était partie en France avec eux. Andy avait donc pris la décision de partir lui aussi, dans l’espoir de se rapprocher de ses enfants. Malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et il est finalement rentré à Maurice », dit-il. Andy Manikon avait des projets pour l’avenir. Il avait entamé des démarches pour émigrer au Canada et attendait l’obtention de son certificat de caractère pour les finaliser, comme le révèle sa mère.

Dimanche soir, Andy Manikon a appris le décès de son ami Didier Hurrucksing, tué dans un accident de la route à Gros-Cailloux. Il avait informé sa mère de son intention de se rendre à la veillée funèbre. « Je lui avais conseillé de ne pas sortir cette nuit-là, mais il tenait à y aller. Il m’avait demandé de ne pas verrouiller la porte, car il comptait rentrer à la maison », se souvient Silo. 

Le trentenaire n’est jamais rentré chez lui. « Le lundi matin, j’ai essayé de le joindre au téléphone, mais il était injoignable. J’ai entendu aux informations qu’un corps avait été découvert à un arrêt d’autobus. J’ai immédiatement pensé à mon fils. Ce n’est que plus tard que j’ai appris qu’il s’agissait effectivement d’Andy », déclare Silo, submergée par l’émotion. L’autopsie pratiquée a révélé que le jeune homme avait été victime d’une agression et avait succombé à de multiples blessures. « Ce fut un choc pour nous tous. Il avait de grands projets », se remémore Doger, un ami d’Andy Manikon. « Il avait le cœur sur la main. »

Dans le sillage de ce meurtre, les enquêteurs tentent de reconstituer ce qui s’est passé. Cinq suspects ont jusqu’à présent été épinglés par la police. Il s’agit des frères Donovan et Wendy Manikion, de Jean Luc Daryl (Jovani) Quatre Bornes, un ami proche d’Andy Manikon suspecté d’être celui qui lui a tendu un piège, de Bryan Steven Sardes et d’un dénommé Jean Christophe. Ils sont tous été inculpés pour le meurtre d’Andy Manikon. Une de ses chaussures a été retrouvée sur un terrain boisé à Piton-du-Milieu. Les enquêteurs ont aussi saisi les cellulaires des suspects pour les analyser.