Les Casernes centrales ont une patate chaude entre les mains. Le nombre de policiers prenant trop de congés maladie est en hausse.
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Le mal-être et les malaises des gens en uniformes prennent les Casernes centrales à la gorge. Près de 100 policiers ayant largement dépassé leur quota de congés maladie ont dû se soumettre à un examen devant un board médical l’an dernier. Le but premier étant de déterminer s’ils sont encore aptes à servir au sein des forces de l’ordre et, de l’autre, d’établir s’ils n’ont pas eu recours à des certificats médicaux factices pour se soustraire à leurs responsabilités.
Ce phénomène prend de l’ampleur depuis quelques temps déjà et une quinzaine d’agents se sont retrouvés face à ces comités médicaux depuis le début de l’année. Le 5 avril prochain, une constable affecté dans un poste de police de l’Est devra se présenter de nouveau devant un board médical à l’hôpital de Flacq car elle a pris 57 jours de congés maladie entre janvier et août 2017, ce qui pousse sa hiérarchie à se poser des questions quant à ses aptitudes à servir le pays.
La policière en question a été entendue une première fois quant à ses maux de ventre récurrents et les différents certificats médicaux qu’elle a brandis pour justifier ses absences au travail. En prime, elle a obtenu 30 jours de congé maladie pour mieux s’expliquer… sur sa maladie. « Un agent de police doit être physiquement préparé à affronter n’importe quel type d’événement : émeutes, inondations ou autres. S’il est dans un état maladif, ça pose un problème », explique un haut gradé.
Cette source fait ressortir que seuls 16 jours de congés maladie sur 21 sont payés et que les contribuables ne peuvent payer le salaire de personnes qui ne sont pas « fit for duty ». C’est ce qui explique pourquoi la Disciplined Forces Service Commission (DFSC) contemple l’idée de mener des examens médicaux tout au long de la carrière des policiers. Un règlement est en voie de finalisation pour que cet exercice puisse voir le jour.
Test antidrogue
A l’instar de leurs collègues postés dans les unités spécialisées tel que le Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM) ou le Marine Commandos (Marcos), les policiers devront se soumettre à des tests médicaux pour démontrer qu’ils sont physiquement capables de servir le pays. De tels examens seront également de rigueur pour tout officier contemplant une promotion. Certains devront donc lâcher la bouteille et se mettre aux exercices physiques pour garder la forme.
Si un agent ou un officier ne répondent plus aux critères établis au sein de la force policière, la DFSC devra alors prendre la décision qui s’impose. La DFSC va aussi prendre de nouvelles mesures pour éviter que les brebis galeuses n’intègrent les rangs de la police. Toute nouvelle recrue sera désormais soumise à un test antidrogue. Ces examens antidrogue suivront des Alcotests qui seront aussi menés à n’importe quel moment sur les agents en exercice.
« Un congé maladie pose problème dans l’organisation. Auparavant, lorsqu’un jeune intégrait la force policière, c’est parce que c’était un moyen de sortir de la misère, d’aider sa famille et d’avoir un statut. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes ne sont que des enfants gâtés qui disposent de tout ce qu’ils souhaitent. Aller au travail ou pas ne change rien pour eux. Ils sont encore dépendants de leurs parents », analyse un surintendant.
Il évoque des cas où de jeunes agents refusaient, de sortir pour une opération à cause d’un véhicule dont l’air conditionné est en panne. « Les mentalités ont changé », déplore cet officier. Il estime aussi que c’est le montant payé aux jeunes recrues qui les poussent à prendre des congés maladie car nombre d’entre eux font des petits boulots, même si c’est strictement interdit par la DFSC, pour arrondir leurs fins de mois.
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