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Shakeel Mohamed : «Surpris d’apprendre qu’ils sont arrivés à un arrangement pour les municipales»

Le député du Parti travailliste, Shakeel Mohamed, veut impérativement connaître les tenants et aboutissants de la rencontre entre Paul Bérenger, Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval et Arvin Boolell. Des éclaircissements sont attendus.

Quel est votre sentiment au sujet de l’annonce d’Arvin Boolell concernant un arrangement entre le PTr, le MMM et le PMSD ?
À ce stade, je n’ai été informé de ces développements politique qu’à travers les journaux et la radio. J’ai donc uniquement pris note de la déclaration d’Arvin Boolell à la suite de la rencontre de mardi. Je ne peux pour l’heure me fier aux interprétations de X, Y ou Z. J’attends que les instances du Parti travailliste se rencontrent très bientôt afin d’avoir des éclaircissements.

Arvin Boolell a pourtant été très explicite dans sa déclaration….
Il n’a pas parlé d’alliance pour les élections générales, mais d’un arrangement pour des éventuelles municipales. S’il n’y a donc pas d’alliance pour les prochaines élections générales, la question de Ramgoolam comme Premier ministre n’est donc pas pertinente comme j’ai pu entendre la radio après. J’ai donc beaucoup d’interrogations, car je n’étais pas à cette réunion. Aussi, les instances du parti ne se sont pas encore rencontrées pour discuter de tout cela. Le but de la rencontre était initialement de discuter d’une marche, mais j’ai été surpris d’entendre qu’ils sont parvenus à un arrangement pour les prochaines élections municipales.

On note une certaine frustration dans votre ton par rapport à cet arrangement…
Non, ce n’est pas de la frustration. J’ai beaucoup de questions. Je dois aussi dire qu’il existe déjà une très bonne entente entre l’opposition au Parlement, mais je suis quelqu’un qui aime savoir et qui aime être informé. Quand je ne le suis pas, par déformation professionnel d’avocat, je me pose des questions. Je pense qu’il est nécessaire d’avoir un brief sur toute la question. Notre électorat est aussi en droit de savoir. On ne peut continuer à entendre Nando Bodha dire une chose. Je veux plus de clarté. Ce n’est pas de la frustration, car je crois dans l’unité de l’opposition. Il faut savoir ce qui a été discuté. Est-ce que le poste de leader d’opposition a-t-il été discuté ? C’est une bonne chose de travailler ensemble, mais je suis tout de même attristé quand je vois la position de Dev Sunnasy, de Rama Valayden, de José Moirt et de Bruneau Laurette. Ce sont des amis que j’apprécie. L’opposition ne peut se limiter seulement aux partis de l’Assemblée nationale. Il faut ouvrir les bras aux forces citoyennes et extraparlementaires. Là où le bât blesse, c’est qu’on soit en retard concernant notre programme visant à réformer tout le système. Je suis d’ailleurs d’avis que ce programme de réforme doit également prendre en compte tous les amoureux de la démocratie, y compris ceux qui sont au gouvernement. Oui, il y a des gens au gouvernement qui veulent voir une réforme.

Oui, il y a des gens au gouvernement qui veulent voir une réforme"

Nando Bodha parle aussi le même langage, car il veut mettre en place son projet de société. Le PTr veut-il bien de lui ?
C’est le système qui doit changer. Je me souviens qu’en 1995, Nando Bodha avait embobiné tout le monde, y compris moi avec un projet de société. Le terme projet de société ne m’inspire donc plus confiance, car je me suis moi-même laissé embobiner. Il faut avoir un changement fondamental au niveau de l’existence même de la présidence, des nominations, de la PSC et la LGSC. Il faut remettre en cause tout le système qui se dit méritant et transparent. Si cet accord avec le MMM et le PMSD ne met pas la méritocratie et la transparence au centre de tout, je ne vais pas être confortable.

Vous donnez la garantie que les ministres seront aussi transparents et mettront en avant la méritocratie lorsqu’il faudra recruter disons un attaché de presse ?
J’avais 42 ans lorsque je suis devenu ministre. Dans quelques jours, je vais avoir 54 ans. J’ai remporté deux autres élections. Et aujourd’hui, je suis en mesure de parler avec plus d’assurance et de conviction. Donc, si les choses ne changent pas même au niveau du recrutement d’un attaché de presse, je ne ferai pas partie de ce gouvernement. I will simply leave.

Vous avez parlé de votre souhait de réunir toute l’opposition. Y compris Roshi Bhadain ?
Dans le cas de Roshi Bhadain, il a décidé, de par ses délégués qui ont voté, de prendre cette position. C’est un droit. Roshi Bhadain et moi, nous nous disons des choses. Malgré nos différences, j’ai plus de respect pour quelqu'un qui me dit des choses en face. Je suis d’avis que ce n’est pas trop tard pour Roshi Bhadain ni pour Dev Sunnasy. Ils sont d’avis qu’on ne peut écrire une nouvelle page de notre démocratie avec Navin Ramgoolam comme leader, mais ce qu’il faut surtout comprendre, c’est que le problème central, ce n’est pas Ramgoolam, mais ce que nous pourrons réunir pour changer la gouvernance de ce pays.

 

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