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Shakeel Mohamed : «Maurice est devenu de plus en plus communal» 

Shakeel Mohamed était un des invités de Jean-Luc Émile.

Il a été question de l’épineuse question de l’attribution des tickets par les leaders des partis et de la liste des candidats dans l’émission Au cœur de l’info, animée par Jean-Luc Émile, le mardi 17 septembre. Le député Shakeel Mohamed concède que c’est un exercice délicat. 

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En vue des prochaines élections, l’attribution des tickets fait l’actualité, surtout qu'elle donne lieu souvent à de la colère, de la frustration et même des démissions au sein des partis.

Comment gérer cette crise juste avant les élections ? Les leaders cèdent-ils au chantage ? Jean-Luc Émile en a débattu avec ses invités. 

L’avocat et parlementaire, Shakeel Mohamed, affirme que cet exercice reste difficile avec des facteurs à prendre en compte : sang neuf, nouveaux visages et possibilité de se faire élire. « À la fin, ce qui importe, c'est de remporter les élections. Quand une personne n’obtient pas un ticket, il y a la colère », explique ce dernier. Il avoue que les leaders ont du pain sur la planche et que ce n’est pas « évident ». 

Il rappelle qu’en 2014, il a failli ne pas avoir un ticket, mais il a fait le choix d’aider son parti. Il a finalement été repêché à la dernière heure. « Je peux avoir des différends avec le parti, mais on reste des frères et une famille. La loyauté est importante. Si vous n’êtes pas loyal, pourquoi les personnes auraient-elles confiance en vous ? », demande Shakeel Mohamed. 

Selon le député rouge, le pays avait de grands rêves, sauf que « Maurice est devenu de plus en plus communal ». « Est-ce qu’on a pu construire un pays où les personnes sentent qu’il n’y a pas de discrimination ? Est-ce qu’il y a la méritocratie ? Le Mouvement socialiste militant  est doué en matière de castéisme, de communalisme et de division », avance-t-il. 

Yvan Martial, ancien rédacteur en chef et observateur politique, affirme que l’attribution des tickets devient « pli move, pli malang » au fil des élections. Il explique que c’est normal que les négociations aussi « délicates » ne puissent se faire en public. Il déplore toutefois que l’attention soit braquée sur cet exercice. « Les partis ne parlent pas du tout de leur programme électoral, ni de la planification à long terme ou de leurs visions pour le pays. Ils ne parlent que des tickets et qui deviendra ministre. C’est un langage de boutiquier et de marchand de bazar », évoque ce dernier. 

Yvan Martial ajoute qu’il y a un « vide politique » que les partis n’arrivent pas à remplir. « Il y a un vacuum politique, mais on n’arrive pas à trouver son leader », estime notre interlocuteur.

Kalyanee Juggoo, ancienne parlementaire, explique que chaque leader a ses « objectifs et ses priorités ». « Ils doivent reconnaître leurs personnes. Ils doivent faire la différence entre l’or, le diamant, le fer et le sable. S’ils ne comptent pas donner un ticket à une personne, il faut le lui dire pour qu’elle ne gaspille pas son énergie », avance-t-elle. 

Mohamed commente l’affaire concernant la mère de Steven Obeegadoo

Shakeel Mohamed est revenu sur la polémique par rapport à la mère de Steven Obeegadoo qui a obtenu un bail de 60 ans sur un terrain de l’État. Il parle de « gros scandale ». « Si c’est vrai, je me demande si Obeegadoo n’est pas victime d’une négociation de tickets. Xavier-Luc Duval s’associe au Mouvement socialiste militant. Quand on voit cette situation, on se demande quelle sera la place de Steven Obeegadoo dans le front bench ? », s’interroge le parlementaire.  Il se demande d’autre part si ce dossier confidentiel n’est pas sorti « volontairement ». « Dans cette bataille de négociations, est-ce que ce n’est pas pour dire à Obeegadoo tais-toi et ne dis rien ? Quelque part, il semble qu’on aurait voulu fuiter l’info », dit Shakeel Mohamed.

 

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