Shakeel Mohamed : «La Constitution donne trop de pouvoirs au Premier ministre»

La comparution en Cour du ministre Yogida Sawmynaden, le leadership au Parti Travailliste et les élections municipales ont été les trois thèmes sur lesquels le député travailliste Shakeel Mohamed a été interrogé sur Radio Plus.

Le député du Parti Travailliste, Shakeel Mohamed était l’invité du journaliste Terence O’Neill le jeudi 7 janvier 2021 dans l’émission Au Cœur de l’Info. Il a longuement évoqué la comparution en Cour du ministre de l’Industrie, du Commerce et de la protection des consommateurs, Yogida Sawmynaden le même jour dans l’affaire alléguée d’emploi fictif. Shakeel Mohamed a d’abord évoqué la fermeture des rues aux abords de la Cour de Port-Louis.

« Ce n’est que la veille qu’on a eu le communiqué des déviations routières à Port-Louis. Quand je suis arrivé dans la capitale, j’ai vu tant de véhicules blindés que cela m’a rappelé la comparution en Cour d’un trafiquant de drogue notoire. Pourquoi un tel déploiement ? J’ai un grand respect pour la force policière qui doit agir de manière indépendante, mais quand on voit ce qui s’est passé lors de l’arrestation de Navin Ramgoolam en 2015, on constate qu’il y a deux poids et deux mesures. Il aurait été plus raisonnable de faire entrer le ministre par le parking souterrain. Vous rendez-vous compte du coût de cette opération ? », a indiqué Shakeel Mohamed.

Le député rouge regrette que la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) ne couvre pas suffisamment la comparution en Cour d’un membre du gouvernement. De plus, il estime que la télévision nationale doit être privatisée. « Je peux dire aujourd’hui que je ne suis pas fier de la couverture médiatique qu’accordait la MBC au Parti Travailliste quand il était au pouvoir », lâche-t-il.

Revenant sur l’indépendance des institutions telles que l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) et le bureau du Commissaire de police, Shakeel Mohamed déclare qu’il fait partie de ceux qui pensent que « la Constitution donne trop de pouvoirs au Premier ministre. Le système donne la perception qu’il est propriétaire de l’ICAC, du Commissaire de police et du pays tout entier », précise-t-il. 

Shakeel Mohamed est désormais membre de l’équipe juridique qui défend Shakuntala Kistnen, la personne qui aurait été déclarée comme « constituency clerk » par Yogida Sawmynaden. C’est pourquoi il ne souhaite pas s’étaler sur cette affaire, toutefois, il fait ressortir qu’il n’y a pas de contrôle pour le paiement des « constituency clerks ». Shakeel Mohamed souhaite connaître comment le Parlement a géré cette affaire. « Est-ce que le paiement continue ou pas ? Est-ce qu’une enquête a été ouverte par le Parlement ? », s’interroge le député travailliste.

Leadership du Parti Travailliste : « Je suis Intéressé»

L’autre sujet majeur abordé par Terence O’Neil let son invité est le leadership du Parti Travailliste. Pour rappel, Navin Ramgoolam a évoqué la relève lors de son message du Nouvel An. « Je ne sais pas qui peut prendre la relève comme leader du parti, mais je ne cache pas le fait que je suis intéressé. Le Parti Travailliste a connu de grands moments de gloire, mais 52 ans après l’indépendance, nous avons un rôle majeur à jouer pour proposer un nouveau projet de société. Quand les médias résument le débat seulement au leader, ils insultent le reste de l’équipe. Si au MSM, la relève est une histoire de famille, le seul parti qui a été dirigé par des leaders qui ne sont pas forcément de la même famille est le Parti Travailliste. […] Le sujet de la relève de Navin Ramgoolam comme leader du Parti Travailliste n’est pas d’actualité », soutient Shakeel Mohameds.

Élections municipales

Shakeel Mohamed est confiant que le Parti Travailliste se dirige vers une victoire aux élections municipales. « Des membres du gouvernement ont déjà intériorisé leur défaite lors des prochaines élections municipales. Le Parti Travailliste est suffisamment ancré pour remporter les élections municipales, mais avec le soutien de nos alliés, la victoire sera encore plus importante », dit-il.