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Shakeel Anarath actuellement en Turquie : «Ena enn laper ki pe regner ici»

En Turquie, les récents tremblements de terre ont contraint des dizaines de milliers de personnes à se déplacer. De nombreux autres sont obligés de vivre sous des tentes par des températures allant jusqu’à moins 4 degrés. Tous craignent les répliques. C’est ce que confie le directeur de l’organisation mauricienne Al-Ihsaan Islamic & Funeral Centre, Shakeel Anarath qui est actuellement en Turquie. 

La tristesse et le chagrin peuvent se lire sur le visage des enfants sinistrés.
La tristesse et le chagrin peuvent se lire sur le visage des enfants sinistrés.

Avec Ajmal Hoosan Baksh, un de ses collaborateurs, il s’est rendu là-bas dans le cadre des aides humanitaires. Les deux hommes sont dans la région de Hatay, où les tremblements de terre ont été particulièrement meurtriers. Shakeel Anarath parle d’une scène de désolation. « Malgré le froid, nous voyons des personnes qui sont assises devant les décombres. L’air triste et les larmes aux yeux, ils ont encore l’espoir de retrouver des membres de leur famille toujours portés manquants,  vivants ou morts », indique-t-il. 

D’autres victimes, munies de sacs poubelle, fouillent les décombres afin de retrouver des effets personnels qu’ils espèrent pouvoir toujours utiliser. « C’est une situation chaotique. Leker dechire pu gete dan ki kondisyon ca tranbleman de ter la finn laiss ca ban dimun la. Zot finn retrouve zot a zero », ajoute notre compatriote.

Shakeel Anarath prêtant main forte à une équipe de secouristes.
Shakeel Anarath prêtant main forte à une équipe de secouristes.
Le directeur d’Al Ihsaan est en Turquie depuis le 13 février.
Le directeur d’Al Ihsaan est en Turquie depuis le 13 février.

Certes, le séisme est survenu dans la nuit du 5 au 6 février, toutefois, les sauveteurs espèrent toujours retrouver des survivants. « Sur des sites, les équipes de secours qui interviennent parviennent à entendre des voix, bien que parfois très faibles. D’ailleurs, au neuvième jour, Ajmal Hoosan Baksh et moi avons assisté au sauvetage d’un rescapé qui était resté sous les décombres », confie notre interlocuteur. 

Au vu de la situation, de nombreuses personnes, surtout celles qui ont les moyens, sont en train de quitter la région, malgré le fait qu’elles n’ont pas subi de plein fouet les tremblements de terre. Shakeel Anarath relate : « Ena enn laper ki pe regner ici. Encor pe gagne bann tranbleman, ban replik qui nou ressenti 4 à 6 fwa par zour. Mo mem personelman merkredi swar, mo lili finn bouze dan lasam ver 1 er di matin a 4 repriz ».

De leur côté, les autorités essayent tant bien que mal d’aider les sinistrés. « Les secours travaillent d’arrache-pied, nuit et jour, afin de pouvoir soulager les sinistrés. Ces derniers reçoivent des  tentes, des matelas et des appareils de chauffage. De plus, des repas chauds sont distribués tous les jours. Toutefois, les autorités turques ont besoin d’aide, d’où l’importance de la présence des ONG, venues des quatre coins du monde dans les zones impactées », fait remarquer le Mauricien. Ce dernier indique que les besoins immédiats des sinistrés varient d’une région à une autre : « Pour ceux qui ont perdu leur maison, en sus de trois repas chauds quotidiennement, il leur faut aussi des tentes, des matelas et des couvertures. Cependant, par endroit, il fait jusqu’à moins 4 degrés et les couvertures ne suffissent pas. Il leur faut alors des appareils de chauffage ».

Des bâtiments complètement effondrés, d’autres ne sont plus habitables.
Des bâtiments complètement effondrés, d’autres ne sont plus habitables.

Shakeel Anarath exhorte les Mauriciens à faire preuve de générosité en contribuant, à travers l’ONG Al Ihsaan (MCB : 000 446 244 767). Il leur demande aussi de prier en faveur des sinistrés. 

 

 

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