Une rencontre virtuelle tourne au vinaigre pour un comptable de 29 ans. Cet habitant du Nord aurait été victime de sextorsion le mercredi 21 mars. Une jeune femme, dont il a accepté l’invitation sur Badoo, lui aurait demandé 500 euros en menaçant de publier une vidéo intime de lui. Le jeune homme a porté plainte à la police.
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«C’est une expérience traumatisante », lance David. Il est sur Badoo, un site de rencontres, pour chatter et flirter, et il aurait été trompé par une jeune femme. Il est inscrit sur ce site depuis six mois. Il se serait connecté sur son compte mercredi matin et il aurait reçu l’invitation de cette femme. Séduit par la photo de profil de sa nouvelle amie : un selfie d’une blonde au teint clair, vêtue en noir devant un miroir, il accepte sa demande.
La jeune femme se prénommerait Aurélie et serait âgée de 22 ans. Elle aurait confié au jeune homme qu’elle est fleuriste au Caudan. Ensuite, David s’est déconnecté et c’est vers les 23 h 50 qu’il se connecte à nouveau pour chatter avec sa nouvelle amie.
Après avoir échangé quelques messages, Aurélie aurait demandé à David de faire un vidéo call. David accepte l’offre. Selon lui, Aurélie se trouvait dans une chambre et elle portait seulement ses sous-vêtements. À un moment donné, elle aurait été nue et se serait caressée. Elle aurait ensuite demandé à David de lui montrer ses parties intimes. David lui a montré son sexe. Quelques secondes après, Aurélie aurait éteint sa caméra et ils auraient continué à chatter.
Après quelques minutes, la jeune femme aurait envoyé à David une vidéo dans laquelle il montre ses parties intimes. David était choqué et la femme lui aurait dit qu’elle avait enregistré tous ses gestes. Aurélie aurait menacé de publier la vidéo sur plusieurs sites de réseaux sociaux.
Dans sa plainte, le comptable explique qu’Aurélie lui a demandé une somme de 500 euros, soit Rs 20 000, pour qu’elle finance l’opération de sa sœur qui se trouve au Mali, en Afrique.
« Elle m’a dit que si je lui refusais cette somme, elle diffuserait la vidéo. Je lui ai dit que je n’ai pas 500 euros et que je pourrais lui remettre seulement 250 euros. Elle a accepté et elle m’a dit de lui transférer l’argent par Western Union. Elle m’a dit qu’elle effacerait la vidéo quand elle recevrait l’argent », explique David.
Ce dossier sera transféré à la Cybercrime Unit. David dit qu’il a été piégé. « Cette personne veut me pourrir la vie et je regrette amèrement ce que j’ai fait. En voyant la femme, j’ai été tenté. Il n’y avait pas de communication, sauf des images. J’ignorais que c’était une scammer. Je ne m’attendais pas à ce que cette affaire prenne cette tournure. C’est un coup monté et j’ai eu une leçon. Je demande aux autres utilisateurs d’être plus prudents, afin de ne pas tomber dans des pièges. J’étais très stressé et j’ai informé la police. On m’a dit de désactiver tous mes comptes, afin d’éviter tout contact avec cette personne », indique-t-il.
Il explique qu’il est allé au Caudan pour voir Aurélie et que selon ses recherches elle n’existe pas. « J’étais choqué et j’ai informé la police. Les policiers m’ont dit que l’arnaqueuse n’est pas à Maurice, mais à l’étranger. On m’a dit que c’est difficile de la retracer, mais qu’ils feront leur possible pour m’aider », dit-il.
Ce qui dit la loi sur la sextorsion
Me Mooroongapillay : « La personne peut encourir cinq ans de prison »
L’avocat Rouben Mooroongapillay explique au Défi Quotidien ce que risque la personne qui fait de la sextorsion. « Selon la loi, toute personne ayant utilisé un service d’information et de communication ou faisant obstacle à un service de communication pour la transmission ou la réception d’un message qui est grossièrement offensant ou d’un caractère obscène ou menaçant, est passible de poursuite. La personne peut encourir un maximum de cinq ans de prison et une amende ne dépassant pas Rs 1 million », indique-t-il.
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