Malgré ses contraintes professionnelles, surtout en cette période de pandémie, le Dr Mita Ballysing prend la peine, depuis le début de cette crise sanitaire, de sensibiliser le public sur les gestes barrières et les bonnes pratiques à adopter pour contrecarrer la Covid-19. Dans une communication fluide, celle qui compte 35 ans de carrière, ne manque pas de partager ses connaissances.
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Epuisée, à bout de souffle, Mita Ballysing, vient de terminer une de ses très longues journées à son cabinet. à peine est-elle rentrée que son portable ne cesse de sonner : des amis, des patients, des proches l’appellent pour lui demander des conseils. Généreuse, elle ne se lasse pas de leur en prodiguer, les rappelant aussi au passage qu’elle a posté une vidéo sur sa page Facebook avec des conseils pratiques. Elle sait que le pays a besoin d’elle, comme de tous les médecins du pays. Ainsi, elle a fait de son cheval de bataille, depuis 2020, la sensibilisation du public en général sur l’importance des gestes barrières pour lutter ensemble contre le virus.
En toute humilité, le Dr Mita Ballysing, ne souhaite pas que l’on parle d’elle. « Ce n’est pas le moment », dit-elle. « Et pour vous dire franchement, je ne sais pas ce qui me motive à faire tout cela. Je ressens simplement le besoin de le faire, c’est une mission quotidienne en tant que médecin de faire en sorte que des gens ne meurent pas. » Elle se dit très inquiète surtout face au comportement des citoyens et fait malheureusement un constat accablant de la situation : « Il y a eu un relâchement depuis quelques mois, puis avec l’ouverture des frontières, mais ces derniers jours fériés ont été effrayants. Nous n’avons pas encore atteint le pic et j’appréhende les conséquences. » Elle explique qu’elle a fait cette vidéo en l’absence d’un protocole bien établi de la part des autorités. « Les gens paniquent et courent vers les hôpitaux, quand ils sont testés positifs au lieu d’être en isolement, la hotline étant saturée, ce qui met en danger la population. » Elle note aussi que chaque médecin du privé opère avec son propre protocole, car il n’y a eu peu de communication de la part des autorités. « Les gens achètent aussi beaucoup de médicaments over the counter dans les pharmacies, à l’instar de l’ivermectine, non-reconnus par l’OMS », fait ressortir le Dr Ballysing.
Selon elle, les gens n’ont pas compris ce que veut dire « apprendre à vivre avec le virus ou The New normal. » « Or, cela ne veut pas dire de ne pas respecter les gestes barrières. au contraire, cela veut dire apprendre à respecter ces gestes. De la même manière, il y a eu une mauvaise interprétation du slogan ‘Sel solision vaksinasion’. à aucun moment cela ne veut dire que si vous être vaccinés, vous n’êtes plus en danger. » Elle précise que si vous êtes vaccinés, il y a moins de chances d’avoir la forme sévère de la maladie, surtout dans une population qui a beaucoup de commodités, dont le diabète. « Il faut la sensibilisation de tout le monde, des petits commerçants également, dans les villes comme dans les villages, à travers les médias, les panneaux publicitaires et insignes lumineux dans les différentes institutions privées et publiques, soit une meilleure sensibilisation. C’est malheureux de le dire, mais les gens ont besoin d’avoir des policiers sur leur dos pour respecter les consignes. Elle met l’accent sur l’urgence sanitaire, qui demande à ce que toutes les personnes soient soudées, responsables et respectueuses des consignes pour s’en sortir, car c’est l’affaire de tous. » fait-elle ressortir.
Comment mieux se protéger ?
- Le port du masque correctement est impératif (pas sous le nez, ni sous le menton)
- Évitez les espaces confinés, les foules (par exemple, choisir les endroits où vous pouvez bien respirer et où il n’y a pas beaucoup de personnes, comme les parcs naturels)
- La vaccination est nécessaire, car le variant Delta est dangereux. Faites aussi le vaccin booster.
- Avoir une bonne hygiène de vie (Renforcer son système immunitaire en prenant les vitamines C et D, du zinc, un sommeil récupérateur, réapprendre à respirer pour aider nos bronches, pour diminuer les risques de développer une pneumonie, se réhydrater, donc boire beaucoup d’eau, manger équilibré, à des heures régulières, ne pas se surmener).
Que faire si vous avez des symptômes de grippe ?
- Dans un contexte de pandémie, comme c’est le cas à Maurice, maintenant, tout symptôme de grippe, par exemple, écoulement de nez, courbatures, fièvre, fatigue et toux est suspect de la Covid-19, que vous ayez été testé positif ou pas.
- Isolez-vous immédiatement (même si vous êtes en contact avec une personne testée positive).
« Les médecins font d’énormes sacrifices en ce moment »
Le Dr Mita Ballysing estime que le public vit dans le déni et ne réalise pas que le personnel de santé est mis à rude épreuve. « Être autant exposés à des cas positifs par jour fragilise tout être humain physiquement et mentalement. On met notre vie en danger et aussi celle de nos proches. Avec le nombre croissant de patients positifs tous les jours, je suis obligée de faire un test rapide tous les deux jours pour protéger les autres clients, ainsi que ma famille. Les médecins font d’énormes sacrifices en ce moment et croyez-moi, cela nous peine de voir comment nous travaillons sous pression en ce moment, que ce soit dans le public ou dans le privé. Mettez-vous à la place de ces médecins qui travaillent avec la peur au ventre de rentrer à la maison et de ramener le virus chez eux, de ces médecins qui doivent tous les jours entuber des patients et pire, qui les voient mourir. Ces médecins sont démoralisés de voir la nonchalance des gens par rapport aux gestes sanitaires. »
« Les campagnes antivaccin font beaucoup de mal »
Si, depuis le début de ses vidéos, elle s’est faite à plusieurs reprises rabrouer pour ses propos, elle continue ses campagnes de sensibilisation. « Je parle en tant que médecin. je lis beaucoup, je continue à en apprendre davantage sur la maladie tous les jours dans les autres pays et aussi avec ma fille, qui a été frontliner en Irlande lors de la première vague. Je partage mes connaissances avec le public pour qu’il n’y ait pas de vagues importantes dans le pays « as science is not finished until it’s communicated ». Effectivement, cela à certaines personnes, quand j’encourage les citoyens à faire le vaccin, mais je ne m’arrêterai pas pour autant », dit-elle.
« Je trouve que faire une campagne contre le vaccin et contredire les membres de la profession médicale internationale est absurde. Je connais la campagne My body My choice en faveur de l’avortement. le problème, c’est que ce genre de campagne, on le fait pour respecter un choix personnel. Or, avec la pandémie, c’est plus qu’un choix personnel. Lorsque vous choisissez de ne pas vous faire vacciner, vous devenez un danger pour vos proches et pour les gens autour de vous. Nous avons une responsabilité collective et je continuerai à le dire. »
Les conseils pour ceux qui sont positifs
- S’isoler. (Surtout si les autres membres le sont et que vous avez des symptômes).
- Ne paniquez pas. La panique augmente le niveau de stress et le système immunitaire se fragilise. Gardez votre calme.
- Prendre des médicaments comme des panadol.
- Contactez un médecin pour savoir quel médicament prendre et à quel moment le prendre, car il a plusieurs étapes de la maladie.
- Continuez à booster le système immunitaire avec les vitamines C, D et du zinc.
- Il est bon d’avoir un oxymètre, en vente dans la pharmacie. cela nous donne des indications au sujet de la saturation d’oxygène dans le corps. Si la saturation est moins de 95, on peut alors s’inquiéter.
- Des exercices sont aussi recommandés pour améliorer sa respiration (inspirer, puis expirer bien fort) pour éviter des complications comme la pneumonie. (Un ballon peut être utilisé pour encourager les enfants à expirer).
- Dormez sur le ventre pour aider les bronches.
- Ce n’est pas nécessaire d’aller directement à l’hôpital.
À quel moment faut-il appeler les urgences ?
Si, malgré tous les exercices respiratoires, la saturation est de moins de 95, la fièvre ne chute pas, la toux persiste et devient beaucoup plus conséquente, n’hésitez pas à appeler les médecins ou la hotline du ministère de la santé.
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