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Services de santé publique : un manque d’intérêt noté pour le métier de sage-femme

Le ministère de la Santé est à la recherche de sages-femmes à la retraite. Selon nos informations, seules un peu plus de 200 sont en activité actuellement dans les divers établissements de santé publique.

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«Il y a un manque aigu de sages-femmes dans les établissements de santé publique. En raison de l’absence de mesures incitatives, ce service n’attire pas de nombreuses postulantes et certaines qui ont été formées quittent la profession au bout de quelque temps pour aller travailler comme infirmière ». Tel est le constat décrit par un membre du personnel de la Santé qui n’a pas souhaité être cité. Notre interlocutrice fait ressortir que le métier de sage-femme n’est pas perçu comme « assez valorisant » pour certaines, d’autant plus qu’il n’y a pas de grandes possibilités de gravir les échelons. Les rémunérations en comparaison à d’autres postes tels que « Nursing Officer » sont un autre point qui est pris en considération, affirme notre source.

« Il y a un intérêt pour la formation en tant que sage-femme. Mais, dès qu’une opportunité se présente, certaines préfèrent aller travailler en tant qu’infirmière afin de pouvoir rapidement gravir les échelons et occuper de hautes fonctions en lien avec leurs qualifications et temps de service », ajoute notre interlocutrice. Selon elle, les perspectives d’évolution de carrière sont nettement plus avantageuses pour les infirmières que les sages-femmes. Ces dernières, au bout de deux ans de formation, n’obtiennent qu’un certificat. En comparaison, les infirmières peuvent faire leur « Diploma » et opter si elles le souhaitent de poursuivre avec un « BSc in Nursing ».

Nous avons cependant appris qu’un groupe de 80 sages-femmes ont pu suivre le « Diploma in Nursing » à travers Polytechnics Mauritius et ont passé leurs examens l’année dernière. Elles devraient recevoir leur diplôme dans les semaines à venir. Ce qui devrait entraîner un rehaussement de leur salaire par la suite.

Notre interlocutrice déplore le manque d’intérêt pour le métier de sage-femme, qui requiert d’avoir une vocation. Elle regrette qu’il n’y ait aucune mesure incitative pour retenir celles qui choisissent de changer de filière après leur formation. « Il y a également un gros souci au niveau de la formation, car il n’y a pas de « Midwife Educator », selon notre interlocutrice.

Recrutement annuel selon le ministre de la Santé 

Interrogé quant au manque de personnel dans les services de santé publique, le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal a fait comprendre qu’il y a des recrutements qui se font chaque année dans le sillage de la présentation du Budget. « Nous avons besoin d’un nombre suffisant, mais aussi de la qualité et la formation joue un grand rôle à ce niveau. Cela ne vient pas d’un coup, mais petit à petit. Et nous devons continuer à former le personnel et l’adapter au service que nous dispensons », a-t-il déclaré. 

Les grades pour les postes de sage-femme et infirmière

Les différents grades pour les sages-femmes sont : « Student Midwife », « Qualified Midwife », « Senior Midwife », « Principal Midwife » et « Chief Midwife ». Quant aux infirmières, elles commencent en tant que « Nursing Officer », pour passer successivement à « Charge Nurse », « Ward Manager », « Nursing Supervisor », « Nursing Administrator », « Regional Nursing Administrator » et « Director Nursing ». Avec le nombre d’hôpitaux et de salles, il est plus facile pour les infirmières de gravir les échelons que les sages-femmes, selon nos sources.

210 sages-femmes

Selon le Registrar du Nursing Council, Persand Dhanrajsingh, il y a 210 sages-femmes qui sont enregistrées auprès de cette instance. Il explique que la formation dure deux ans. Les infirmières générales doivent suivre une année de formation pour être qualifiée comme Post Basic Midwife afin de pourvoir être en charge d’une salle au département concerné.  

Afin de pallier le manque de personnel, le ministère de la Santé souhaite recruter des sages-femmes à la retraite sur une base contractuelle. Celles qui ont les qualifications requises et qui n’ont pas plus de 70 ans, ont jusqu’au 26 septembre pour postuler. Elles travailleront quatre heures par jour pour une rémunération de Rs 770.

Manque de Post Basic Midwifery 

Outre le manque de sages-femmes dans le service public, il y a aussi un manque de « Post Basic Midwifery » pour assurer les postes de responsabilité au département de maternité et prénatal, post-natal et labour ward. Ces fonctions sont généralement occupées par des infirmières générales qui ont suivi la formation en « Post Basic Midwifery ». Or, il se trouve que des formations n’ont pas été offertes dans ce domaine depuis ces dernières années. Ce qui fait que dans certains hôpitaux, il y a des infirmières générales qui exercent avec les sages-femmes dans ces départements.

 

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