Il y a un manque d’infirmiers dans les hôpitaux régionaux. Cela a engendré de la frustration et pousse certains à s’absenter régulièrement en raison du nombre d’heures cumulées de travail. Ce qui n’est pas sans conséquence.
Publicité
C’est le ras le bol parmi certains infirmiers et particulièrement les infirmières du service de santé public. Ils se plaignent du manque de personnel. Ceux qui sont en service se voient souvent contraints de cumuler le nombre de travail, ce qui est loin d’être une partie de plaisir en dépit des allocations pour les heures supplémentaires. « Se retrouver seule ou à deux pour assurer le service dans une salle où il doit avoir au moins quatre personnes, ce n’est pas évident », martèle une infirmière sous le couvert de l’anonymat. Las de cette situation, certains ont fini par s’absenter, car pour eux cette situation est insupportable. Le problème est plus prononcé du côté des infirmières que des infirmiers, selon nos interlocuteurs.
Si pratiquement tous les hôpitaux régionaux souffrent du même problème de manque d’infirmiers, la situation serait plus grave à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, selon nos interlocuteurs. Le secrétaire de la Nurses’ Union, Bholanath Jeewuth, affirme que la situation était « catastrophique » durant la période festive. Le passage de la forte dépression tropicale Calvinia n’a pas arrangé les choses. « Certains ont commencé le service le 30 décembre, mais ce n’est que le 1er janvier 2020 qu’ils ont pu rentrer chez eux », affirme-t-il. Il y a, dit-il, « un manque aigu » de personnel dans les divers hôpitaux ce qui fait que certains sont contraints de doubler, voire tripler, leur service. « Pour ne pas devoir subir cela une nouvelle fois, certains préfèrent s’absenter », ajoute-t-il. Pour pallier à la situation, l’établissement doit parfois procéder à un redéploiement. Mais cette situation n’a que trop duré, le ministère doit trouver une solution, déclare un infirmier.
Interrogé à ce sujet lors de sa visite sur le site pour la construction du nouvel hôpital de Flacq, le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal, a affirmé que le recrutement prend du temps, car il y a des procédures à respecter. Selon lui, le service de santé public a plus de 15 000 employés et il y aura toujours des départs à la retraite. « Nous suivons toutes les procédures quand il y a des infirmières qui se retirent du service. Mais il se trouve qu’il y a plusieurs qui partent à la retraite presque en même temps. » Il a affirmé au Défi Quotidien que la Public Service Commission en est informée quand il y a des recrutements à faire afin qu’elle puisse entamer les procédures. « C’est un processus continu et à n’importe quel moment il se peut qu’il y a un manque de personnel. Mais si nous trouvons un moyen pour diminuer cela nous allons franchir une étape. Mais cela va dépendre aussi du ministère de la Fonction publique et de la PSC », explique-t-il.
Pour nos interlocuteurs, cumuler les heures de travail, souvent avec un personnel réduit, n’est guère motivant même si cela va leur permettre d’arrondir leur fin de mois avec le « Bank Nurse Scheme ». Sous ce plan, un infirmier peut doubler son shift ou ne pas prendre son jour de congé afin d’assurer la continuité du service. Cependant, eu égard de la situation qui perdure depuis trop longtemps, plusieurs infirmiers avancent que cela va nuire à leur santé et n’ont plus le temps pour consacrer à leur famille.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !