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Servansingh : «Le ministre ne peut pas faire baisser le prix de l’essence»

Il a été question des prix des carburants dans l’émission Au Cœur de l’Info, animée par Jean-Luc Émile hier. Une baisse est-elle envisageable ? C’est la question débattue avec les divers intervenants. Ils sont d’avis qu’il est possible de baisser les prix, surtout de l’essence. Un appel urgent est lancé dans ce sens. Le directeur de la State Trading Corporation (STC), Rajiv Servansingh, revient sur le règlement qui permet au ministre du Commerce d’empêcher une hausse. 

« Il ne peut pas faire baisser les prix. Aussi, les prix des carburants n’ont rien à voir avec le Price Stabilisation Account (PSA) », avance-t-il. Ce dernier précise que si on avait passé la hausse intégrale aux consommateurs, le prix de l’essence allait être de Rs 110 à Rs 120. Concernant la décision de réduire les tarifs des carburants, il affirme que « c’est le gouvernement qui décide ». Arnaud Goder, ancien membre du Petroleum Pricing Committee, est d’avis qu’ « il faut réexaminer la formule actuelle. Il y a des subsides à retirer et à revoir. Il faut connaître ses priorités ». Pour lui, le PSA est pour stabiliser les prix des carburants pendant un moment. Reza Uteem, président de la commission Économie du MMM, affirme que si le gouvernement veut faire baisser les prix, il suffit de venir avec une ‘regulation’. 

« Monsieur Callichurn, avec la bénédiction de Pravind Jugnauth, décide que les Mauriciens vont payer plus cher. Cela, même si on achète l’essence à 23 % et le diesel à 35 % moins cher », se désole-t-il. Selon lui, les prix des carburants sont « un moyen facile pour le gouvernement d’avoir de l’argent ». Il préconise une baisse des prix, qui est tout à fait possible avec les Rs 11 milliards recueillies à travers les taxes et autres sur les produits pétroliers, dont une partie peut être, selon lui, utilisée pour éponger le déficit de Rs 4,5 milliards du PSA. 

Bhim Sunasee, président de la Petrol Retailers Association, évoque, lui, la difficile situation des gérants de stations-essence, et le mark-up de Rs 2,70 qui n’est pas suffisant. Il mentionne une lettre en date de janvier 2020 en vue de réajuster la marge de profit. « Malheureusement, cet engagement n’a pas été respecté par le gouvernement », déplore-t-il. 

Le Dr Vishal Jaunky, économiste et expert en commerce international, parle, lui, de « paradoxe ». Il explique que les prix des carburants dans d’autres pays sont fixés selon le salaire minimum. « Il suffit de combler la dette et faire baisser les prix des carburants si le gouvernement veut corriger l’inflation », souligne-t-il. Le secrétaire général de l’ACIM estime, pour sa part, que le ministre du Commerce peut utiliser sa prérogative pour faire baisser les prix. 

« Si ce gouvernement reste au pouvoir, les prix ne vont jamais baisser. Puis, valeur du jour, la façon dont est calculé le prix moyen, le PSA restera déficitaire », fait ressortir Jayen Chellum. Le citoyen engagé Nishal Joyram déclare, lui, que les différentes autorités (gouvernement, STC et PPC) « se passent la balle ». « Je pense qu’il y a une caisse noire au sein de la STC. À plusieurs reprises, j’ai demandé des précisions, mais en vain », s’indigne notre interlocuteur. 

Les députés rouges, Ehsan Joomun et Ritesh Ramful, sont aussi intervenus. « Il faut une baisse immédiate de Rs 20 à Rs 25 sur l’essence et le diesel. J’espère que le bon sens va prévaloir », lance le premier. Ce, alors que le second soutient que le gouvernement « roule le pays sur la consommation ». « Il y a des contributions sur les prix qui sont ‘phasedout’, mais le gouvernement taxe intentionnellement la population », dénonce Ritesh Ramful.

 

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