À l’âge où il avait l’ambition de construire un avenir, Pooven, 23 ans, s’est retrouvé du côté obscur de la vie, basculant à tout jamais dans le désespoir et la démotivation. Il a même tenté de se suicider dans un moment de désespoir en tentant de s’ouvrir les veines. Pooven est terrassé par une maladie incurable, le HIV, et, rejeté par ses proches par crainte d’une contamination, il se retrouve seul face à son destin sans aucun soutien et vit ses jours comme un Sans Domicile Fixe (SDF). Il dort chaque soir près de la poste de Rose-Hill.
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Issu d’une famille de trois enfants mais dont les parents sont séparés, Pooven est le benjamin de la famille. Abandonnés par leur mère quand ils étaient encore très jeunes, les enfants sont élevés par leur père. à l’âge de 12 ans, Pooven abandonne l’école au niveau du CPE pour commencer à entamer des petits boulots : aide-maçon, helper, il suit même des cours de pâtisserie mais, faute de moyens, il doit une fois de plus abandonner. à 15 ans, alors qu’il travaille comme marchand ambulant, commence sa descente aux enfers. Il touche à la drogue et du gandia, il passe rapidement à la drogue dure. A 18 ans, il se retrouve six mois en prison, condamné pour une affaire de vol. Il récidive en raison de son addiction à la drogue et, à 20 ans, il est à nouveau condamné, mais à trois ans de prison.
La prison le déstabilise à tel point qu’il aimerait remonter le temps. Pooven aurait alors fait le bon choix pour sa vie et n’aurait jamais touché à la drogue ni approché des prostituées. En effet, une fois incarcéré, un dépistage du sida lui apprend sa séropositivité alors qu’il n’a que 20 ans. Aussitôt mis sous traitement, il suit une réhabilitation pendant laquelle il apprend qu'on ne meurt plus du SIDA si on suit avant tout son traitement antirétroviral bien comme il faut. De plus, les personnes vivant avec le VIH ne transmettent plus le virus s'ils adhèrent à leur traitement et ont une charge virale (quantité de virus présent dans le sang) indétectable et un suivi régulier.
Pooven en profite pour changer sa vie et ne se drogue plus ; il n’a même pas besoin d’une cure de désintoxication. Désormais, son seul combat est de mener une vie normale à sa sortie de prison, de travailler comme tous les jeunes et, bien qu’il n’ait reçu que rarement des visites à la prison, il reçoit le soutien de sa famille…
Le 2 juillet 2019, il est libéré après avoir purgé sa peine. Il retourne chez son père et ensemble ils mettent les autres au courant de sa séropositivité. Il commence à travailler comme aide-maçon avec un proche. Cependant, il explique que même son père et son frère semblent garder leur distance par peur de sa maladie. «Mo ena mo bane petit nièce et neveu parfois kan mo prend zot mo joue ek zot, parents dire moi pas prend zot a koze attention zot gagne l’infection a koze mo maladie. Mo senti moi frustré et rejeté. Zot fine même fer moi arrête travaille avec zot», dit-il.
Depuis sa sortie de prison, Pooven occupe un garage qu’il a aménagé en achetant un lit, une armoire et même une télé, déterminé enfin à reprendre sa vie en main. Mais un nouveau drame s’abat sur lui lorsque ses proches décident de le chasser de la maison. « Zot fine dire moi zot pas oule mo reste la et zot fine oblige moi kitte la caz, dire moi ale rode ene l’autre place », déclare-t-il. Sans emploi et sans toit depuis deux semaines, Pooven est devenu SDF et, le soir, de 18h00 à 20h00, il loge juste à côté de la poste de Rose-Hill puis part s’asseoir devant le Pallagames faire la manche pour, ensuite, retourner dormir devant la poste. Il lance un appel à tous ceux qui pourraient l’aider à trouver à manger et surtout à lui offrir un emploi, même comme cleaner ou aide-maçon. On peut le retrouver la nuit à Rose-Hill. Tout près de la poste…
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