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Série noire sur nos routes : des pertes de vies humaines endeuillent ce début de juillet

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Les routes se sont avérées meurtrières en ce début de mois. En l’espace de six jours, quatre nouvelles personnes, dont Christophe Ivane Villars, 31 ans, Poomantee Dusoo, 62 ans, et Jayraj Govind, 61 ans, ont perdu la vie dans des accidents. La quatrième victime, percutée sur l’autoroute à Riche-Terre mardi soir, n’a pas encore été identifiée. Un bilan qui porte à 71 le nombre de victimes d’accidents mortels depuis le début de l’année. 

Sortie de route mortelle pour Ivane Villars - «Mo pou mor avan twa» : ses dernières paroles à sa grand-mère

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Ivane Villars a fait une sortie de route lundi.

Papa d’un garçon de huit ans, Christophe Ivane Villars, 31 ans, n’aura pas la chance de le voir grandir. Cet habitant de Résidence Argy, connu pour sa gentillesse, sa bonne humeur et son sens de l’entraide, a fait une sortie de route à Argy, lundi après-midi, en regagnant son domicile. Pompier à la caserne de Flacq, il n’a pas survécu à l’impact, qui a été d’une rare violence. 

Sa tante Jenna est encore sous le choc. « J’ai été le premier membre de la famille à me rendre sur place lorsque j’ai appris qu’il avait eu un accident. Mais une fois sur les lieux, j’ai eu un choc. Je ne m’attendais pas du tout à le découvrir de la sorte », explique-t-elle.

Nadette, 65 ans, la grand-mère maternelle de Christophe Ivane Villars, est inconsolable. Elle souffre d’un cancer et son petit-fils était constamment à son chevet. « Il me frottait les pieds, me préparait à manger, faisait le ménage pour moi. Il me disait que je n’avais qu’à me reposer », raconte-t-elle les larmes aux yeux.

Son petit-fils passait la voir tous les jours. La dernière conversation qu’elle a eue avec Ivane l’a beaucoup marquée. « Le jour de son accident, j’avais rendez-vous avec le médecin pour un traitement à 16 heures. Il était en congé et était passé me voir un peu plus tôt. Nous avons beaucoup parlé. Il se rendait à Flacq. Il devait revenir pour m’accompagner chez le médecin », se souvient la sexagénaire. « Linn dir mwa “Adette, nou ale”. Mo dir “mo pa pou al ar twa, asize nou koze”. Mo dir li “deza mo pre pou mor la”. Li dir mwa “mwasi mo pou mor, selman avan twa. Ler to mor nou ava mont dan lesiel ek nou koze ansam” », relate-t-elle. Ensuite, il est sorti. Après ce drame, en se rappelant ses paroles, Nadette s’est effondrée en larmes. « Il avait prédit sa mort », dit-elle, la voix nouée par l’émotion.

L’identité du piéton renversé à Riche-Terre demeure inconnue

La police de Terre-Rouge poursuit son enquête pour confirmer l’identité de l’homme mortellement renversé sur l’autoroute à Riche-Terre, mardi soir. Ce dernier marchait en zigzaguant sur la chaussée. Plusieurs véhicules se dirigeant vers la capitale avaient pu l’éviter. Mais une voiture a fini par le percuter, le projetant sur plusieurs mètres sur l’asphalte. Le Samu, une fois sur place, n’a pu que constater son décès. La victime n’avait aucune carte d’identité sur elle. Le conducteur de la voiture a été conduit dans une clinique pour des soins. Il a été admis en attendant son inculpation pour homicide involontaire.

Jayraj Govind décède dans une collision avec une fourgonnette - Sharmila : «Après la mort de mon époux, mon père a veillé sur moi» 

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Jayraj Govind préparait les fiançailles de sa petite-fille.

La famille Govind, à Dubreuil, fait également face à une terrible tragédie. Le jeudi 4 juillet, Jayraj, âgé de 62 ans, est sorti à motocyclette pour se rendre à son travail à Wooton. En cours de route, le malheur a frappé. Alors qu’il se trouvait sur la route La Chartreuse à Dubreuil, ce père de famille a heurté une fourgonnette qui était stationnée sur le côté gauche de la route. À l’arrivée des ambulanciers sur place, il avait déjà rendu son dernier souffle.

Sa subite disparition laisse un grand vide. Ses deux fils, sa fille et son épouse sont accablés. Sharmila, sa fille, ne peut cacher la peine qui l’afflige. En trois ans, c’est le second drame qui secoue la famille. « Il y a trois ans, j’ai perdu mon époux », confie-t-elle. Malgré cette douloureuse perte, elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur son père. « Lorsque je suis devenue veuve, c’est mon père qui a veillé sur moi et mes quatre enfants », dit-elle le cœur en peine. 

À 62 ans, Jayraj travaillait encore. « Il exerçait comme agent de sécurité », nous dit-elle. Il aidait sa fille aux préparatifs des fiançailles de sa petite-fille. « Ma fille devait se fiancer ce samedi (6 juillet). Jeudi, mon père a passé toute la journée avec elle et mes autres enfants. Ils sont partis faire du shopping et ont déjeuné ensemble. Ce fut une belle journée. Puis, une fois à la maison, mon père s’est reposé et, dans la soirée, il s’est préparé pour prendre son service de nuit. Nous devions poursuivre les préparatifs vendredi, et il avait pris un jour de congé pour passer la journée ensemble », raconte-t-elle. Nul n’aurait pu imaginer qu’au lieu des fiançailles, ce sont à des obsèques qu’ils assisteraient.

« C’était un père attentionné et un homme très populaire dans la région. C’est une partie de moi qui s’en est allée », révèle Sharmila. Les funérailles de la victime ont eu lieu vendredi après-midi. 

Poomantee Dusoo succombe après deux semaines d’hospitalisation - Arvin : «Ma mère était ma reine…»

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Poomantee Dusoo était connue pour sa joie de vivre.

Les proches de Poomantee Dusoo, 62 ans, aussi connue sous le nom d’Anita, gardaient espoir qu’elle s’en sortirait, mais le destin en a décidé autrement. Le 17 juin dernier, de retour d’un mariage en compagnie de son fils, leur voiture a fait une violente sortie de route à Belle-Rive. Le véhicule a fini sa course contre un poteau. La sexagénaire, mère de deux fils, gravement atteinte à la colonne vertébrale, s’est retrouvée en soins intensifs de l’hôpital Victoria, à Candos. Dans la nuit du 4 juillet, elle a succombé à ses blessures.

À Melrose, au domicile de la victime, ses fils et son époux sont dévastés. Arvin, son fils cadet, parle d’une dame au grand cœur et toujours souriante. « Ma mère avait à cœur sa famille. L’année dernière, notre père est tombé malade et c’est maman qui s’est occupée de lui. Elle gardait toujours le sourire », dit-il. Un lien très fort unissait mère et fils. « Elle était ma reine, mon bras droit. J’exerce dans l’événementiel et elle m’aidait beaucoup dans mon travail. Même mes amis la connaissaient. Ils l’appelaient ‘tantinn’, ‘chachi’… »

Poomantee Dusoo avait une simplicité et une joie de vivre. Le jeune homme révèle que dès qu’il y avait un événement familial, sa mère aimait se mettre sur son trente-et-un. « Elle adorait mettre de beaux vêtements. » Le 17 juin dernier, elle s’était apprêtée pour se rendre au mariage de l’une de ses nièces. « Ce n’est pas souvent que nous fêtons de tels événements dans la famille. Ce jour-là, elle s’était fait une joie de s’y rendre. Mon père, en raison de sa santé fragile, avait préféré rester à la maison », relate-t-il.

Arvin s’est rendu au mariage en compagnie de sa mère et d’un cousin. Mais dans la soirée, alors qu’ils rentraient chez eux, ils ont eu ce terrible accident à Belle-Rive. Depuis, le quotidien de la famille a été chamboulé. « Nous nous rendions tous les jours à l’hôpital pour voir ma mère. C’était dur. Nous avions été surpris de la voir tout sourire et parler avec tout le monde au quatrième jour de son admission. Elle prenait des nouvelles de nous tous, alors qu’elle-même était hospitalisée. Nous pensions qu’elle s’en sortirait », raconte Arvin, qui gardait espoir de la revoir sur pied. 

Mais au fil des jours, son état s’est aggravé jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus parler. « Nous la voyions mourir petit à petit… » Puis, au bout de plus de deux semaines, elle est décédée le jeudi 4 juillet, plongeant sa famille dans une profonde tristesse.

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