Fraîchement nommé président du conseil d’administration de la Private Secondary School Authority (PSSA), Serge Ng Tat Cheung est attendu pour son expérience dans l’enseignement secondaire, où les cartes ont été redistribuées avec l’introduction du Nine-year Schooling. Cette étape de transition historique vient à un moment où les collèges sont devenus une espace menacée par diverses formes de délinquance.
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Il se retrouve à la tête d’un secteur qui ne cesse de faire débat. Serge Ng Tat Cheung est le nouveau chairman de la PSSA, depuis la semaine dernière. L’homme compte une longue carrière dans le secteur de l’enseignement secondaire et en est là aujourd’hui à force de travail et de persévérance. Aîné d’une fratrie de neuf enfants, il a grandi dans un milieu très modeste, avec un père cordonnier et une mère femme au foyer.
Mais le petit Serge se révélera un enfant doué pour les études, d’abord à l’école Saint Jean Bosco puis au collège Saint Joseph. Après le Higher School Certificate, il part enseigner le français, le General Paper et les mathématiques au collège Eden. Puis à la faveur d’une bourse, il s’envole pour la France passer une double maîtrise en lettres et en droit, puis ressort diplômé en études supérieures de l’école de la rue du Bac.
De retour à Maurice, il fera un bref passage à l’express, avant de rejoindre le collège Saint-Joseph. À Curepipe, à partir de 1977, il gravit tous les échelons, passant de directeur-adjoint de Daniel Koenig, jusqu’au poste de directeur qu’il assumera jusqu’en 2012, année où il prend sa retraite. Il reste sans doute l’un des directeurs d’un établissement secondaire privé le plus interpellé par la presse, tant pour sa disponibilité, sa gentillesse mais surtout pour son sens aigu de la réflexion.
À ce titre, il reconnaît que le collège reste un véritable microcosme pour observer les mutations par lesquelles passe l’adolescent, de surcroît dans un environnement remis en question par le nouvel ordre économique, qui bouleverse le socle familial. « Je suis le premier à reconnaître cet état de fait, mais en même temps, je dis qu’on a une obligation de trouver des réponses à cette situation. L’école ou le collège, et les enseignants ne peuvent pas à eux seuls trouver des solutions qui sont hors de leur cahier des charges », dit-il.
Aussi renvoie-t-il ces interrogations aux parents d’élèves qui doivent s’impliquer davantage dans les réunions où se rencontrent enseignants, travailleurs sociaux et forces de l’ordre. « Etre parent, c’est un métier à prendre au sérieux, quitte à faire des sacrifices puis qu’il s’agit de l’avenir des enfants et du pays. C’est aux parents qu’il revient d’inculquer les bonnes manières à leurs enfants, ils sont leurs premiers éducateurs et leurs modèles. Cette responsabilité est devenue encore plus exigeante à un moment où les jeunes sont tentés par certaines tendances extrêmes véhiculées par Internet et les réseaux sociaux. »
Aujourd’hui, bien que le système éducatif ait toujours pour mission de former des adultes avec un sens des responsabilités, il n’en reste pas moins que la poursuite de ces objectifs est contrariée par des fléaux sociaux, dont la drogue, la petite délinquance, mais aussi la défiance des autorités. « Ce sont là les défis qu’il faut affronter sans tarder. Il faut réactualiser notre méthodologie car le monde a changé. Les valeurs d’hier ne sont pas forcément les mêmes qu’aujourd’hui. Il faut s’attaquer au mal, pas aux symptômes », fait valoir Serge Ng Tat Cheung.
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