Serge Clair : «Pour une présence régulière du chef commissaire au conseil des ministres»

Le leader de l’Organisation du peuple rodriguais et chef commissaire sortant nous a reçus à son bureau à Port-Mathurin, le vendredi 10 février soit à deux jours des élections prévues dimanche. Serge Clair est d’avis « qu’il y a des ministres qui n’ont pas compris la notion de l’autonomie rodriguaise ».

Quel est le message que vous véhiculez pour les élections prévues ce dimanche ?
Nous disons aux Rodriguais qu’il faut continuer le bon travail déjà commencé en 2012. Nous voulons être au service du peuple. Le pouvoir c’est pour servir. Nous avons un bilan en termes de construction des écoles, les aménagements effectués au niveau des hôpitaux, les routes construites et nous voulons avoir une administration performante. Nous avons créé l’Organisation du peuple rodriguais (OPR) en 1976 pour les Rodriguais, parce qu’ils sont des gens capables de réaliser le développement de leur île. Aujourd’hui, certains sont devenus médecins. Nous sommes pour la formation des Rodriguais. Il n’y a pas de la misère ici. Certains politiciens ont associé le travail de terre à l’esclavage. L’autonomie, c’est travailler pour être mieux indépendant de l’île Maurice. Nous sommes pour la promotion d’un label rodriguais.

Quelles sont vos relations avec le gouvernement central ?
J’ai toujours dit que Maurice doit avoir une politique des îles. Nous travaillons avec ceux au pouvoir sans aucune association politique pour les guider vers le développement de Rodrigues. Je félicite Sir Anerood Jugnauth qui a compris notre combat pour l’autonomie. SAJ avait dit que les rodriguais connaissent leurs priorités et il revient à eux de démontrer de quoi ils sont capables. Ce n’est pas à un ministre qui ne connait pas les réalités de Rodrigues de décider des développements à y être effectués. Certains ministres ne comprennent pas l’autonomie. Les Rodriguais ont aussi des choses à apprendre aux Mauriciens. Rodrigues est aussi un exemple dans la république de Maurice et dans l’océan Indien.

Avez-vous eu des discussions avec le Premier ministre Pravind Jugnauth depuis qu’il s’est installé au Bâtiment du Trésor ?
Non, pas encore. À la suite de ces élections, je vais rendre visite au Premier ministre. C’est intéressant que SAJ ait conservé le portefeuille ministériel de Rodrigues. Il défendra nos intérêts au Conseil des ministres. J’étais là pour la passation du pouvoir et j’ai félicité Pravind Jugnuath. La loi prévoit des consultations avec le Premier ministre, surtout pour la nomination du Island Chief Executive et que le chef commissaire assiste aux réunions du conseil des ministres. Nous sommes pour une présence régulière du chef commissaire à ces réunions.

Vos détracteurs ou l’opposition Mouvement rodriguais (MR)/Front Patriotique Rodriguais (FPR) déplorent la situation de fourniture d’eau et de connectivité ?
En 2006, nous avions un grand projet de dessalement à Mourouk. Mais deux transfuges ont rejoint les rangs du MR. Nous n’avions pas fait les cinq ans de l’autonomie. Nous aurions réglé le problème d’eau. Il ne pleut pas beaucoup à Rodrigues. Mon gros regret est que ce projet de Mourouk ne soit pas allé de l’avant. Là, nous allons mettre quatre unités de dessalement. Au niveau d’Internet, nous avons fait pousser jusqu’à 100 mégabits. Le projet des câbles optiques est déjà lancé. L’appel d’offres est activé.