Plus d’un mois a passé depuis l’attaque de sa maison au cocktail Molotov. Depuis, Faeza, qui a subi de graves séquelles, ne peut plus travailler et subvenir aux besoins de sa famille. Auparavant, elle exerçait comme marchand ambulant.
Trente-huit jours depuis qu’elle a vécu l’horreur dans sa maison. Celle-ci a été la cible d’une attaque au cocktail Molotov au petit matin du mardi 6 juin. Depuis Faeza, 41 ans, une habitante de Cité Martial qui a huit enfants à sa charge, peine à se remettre. Brûlée au troisième degré, elle continue à souffrir de séquelles et est aujourd’hui dans l’incapacité de travailler. Conséquence : elle ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille.
« Mo marsan ambilan dan Porlwi, mo travay gramatin manze tanto pou mo fami », relate-elle. Faeza assume, en effet, le rôle de cheffe de famille. Sauf que depuis sa sortie de l’hôpital, elle se retrouve clouée sur une chaise. « Zame monn tal lame, 43 zour mo dan lakaz la, nepli ena kas pou aste medsinn », déplore la quadragénaire, qui a dû abandonner sa maison à Cité Martial, où elle vivait avec son fils, ses sœurs et leurs enfants, pour élire domicile chez un proche dans un faubourg de la capitale.
Aidez-moi s’il vous plaît à nourrir les enfants jusqu’à ce que je puisse recommencer à travailler»
Revenant sur l’attaque au cocktail Molotov, Faeza raconte que, plus tôt ce soir-là, elle avait mis un peu d’ordre dans la maison et s’était ensuite allongée sur le canapé dans le salon. « Mo ser ti pe dir mwa vinn dormi lor lili, mo dir li non, sofa em mo korek. » Faeza ne pouvait se douter de ce qui allait se passer.
Vers 23 heures ce soir-là, elle dit se souvenir avoir bu un peu de Coca-Cola, avant de s’endormir. « Vers 2h15 dimatin, mo nek trouv mwa pe pran dife… » relate-t-elle. « Zis monn kone inn fer ‘boom’, mo trouv dife partou lor mwa. Mo ti pe dekol mo lapo lor mwa », poursuit Faeza.
Hébétée par la situation et malgré la douleur qu’elle ressentait, la mère de famille soutient avoir pu mettre les enfants à l’abri dans une autre pièce épargnée par les flammes. Par la suite, elle a essayé d’éteindre le feu. « An mem tan dimoun pe eklat laport lakaz ar lapins, pa pe kone kifer ni ki bizin fer sa moman-la », confie Faeza.
Fodre pena leker pou fer sa travay-la, pou nanye inn bril mwa, ena zanfan dan lakaz la ti kav mor…»
Après trois jours à la Burns Unit de l’hôpital Victoria, à Candos, la quadragénaire a passé 19 jours dans une clinique privée. Elle remercie les volontaires qui l’ont aidée pour les frais médicaux. Faeza ne mâche pas ses mots à l’encontre des auteurs de cette attaque. « Fodre pena leker pou fer sa travay-la, pou nanye inn bril mwa, ena zanfan dan lakaz la ti kav mor… » s’insurge-t-elle.
Aujourd’hui totalement démunie, Faeza fait appel à la générosité des Mauriciens. « Aidez-moi s’il vous plaît à nourrir les enfants, jusqu’à ce que je puisse recommencer à travailler », implore-t-elle. Elle confie avoir dormi le ventre vide certains jours, faute de moyens depuis sa sortie de la clinique.
De plus, elle a perdu ses meubles dans l’incendie de la maison. Elle évoque notamment une armoire de seconde main qu’elle avait achetée quelques heures plus tôt, contre une somme de Rs 3 500, qui a été endommagée par les flammes. « Mo ti aste sa pou gard linz lekol ban zanfan. » Elle fait appel à la générosité des volontaires pour l’aider à surmonter cette étape difficile.
Deux pistes explorées par la police
Selon Faeza, cette attaque au cocktail Molotov aurait pour origine les démêlés de son fils avec un jeune du quartier, survenus plus tôt ce mardi-là. « Zot ti lager, mo garson ti donn li kalot. »
De plus, elle relate que cet « ami » de son fils, qui figure parmi les suspects qu’elle a dénoncés à la police, avait déjà fait état à ce dernier de la manière de préparer un cocktail Molotov. « Inpe avan li ti pe rakont mo garson kouma bizin fer enn cocktail Molotov, li konn sa bann zafer la li… » Ainsi, Faeza dit craindre un acte de vengeance.
Au niveau de l’enquête policière, la Major Crime Investigation Team (MCIT) a procédé à l’interpellation de deux suspects dans cette affaire. Ils ont été autorisés à partir après enquête. Si la thèse d’un règlement de comptes est fortement privilégiée, nos sources proches de l’enquête affirment qu’une autre piste est également explorée.
En effet, des habitants de Cité Martial, voisins de la famille de Faeza, avaient fait part de leur agacement, à plusieurs reprises, concernant le mode de vie de cette famille. « Sa bann-la ti pe viv bien malang, zot fer dezord, zet salte partou, apre tou kalite dimoun ale vini dan lakaz-la », relate un habitant du quartier.
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