Vishwanath, qui habite Centre-de-Flacq, est désemparé. Son épouse Anisha (prénom modifié), âgée de 29 ans et avec laquelle il est marié depuis six ans, a quitté le toit familial avec leur enfant de deux ans il y a deux mois. Selon lui, une dispute serait à l’origine du départ de sa femme.
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« Je ne parle à ma fille qu’au téléphone de temps en temps. C’est dur pour moi. » Ces paroles sont celles d’un père animé par un seul et unique souhait : revoir son enfant de deux ans. Vishwanath, âgé de 35 ans, raconte que son épouse Anisha (prénom modifié) a quitté le toit conjugal le 23 février 2019 suivant une dispute. « En fait, c’est bien avant cela que tout a commencé. C’était le 5 janvier, alors que nous étions en train de célébrer le Nouvel an chez des amis. Nous nous sommes disputés. Lorsque nous sommes rentrés à la maison, nous avons tenté de résoudre le problème. Mais j’ai constaté, quelques jours plus tard, que l’attitude de la femme avait changé », relate-t-il.
Vishwanath allègue qu’il y a eu d’autres prises de bec jusqu’à ce qu’Anisha décide d’aller vivre chez ses parents à Bambous. « Elle a porté plainte contre moi à la police en m’accusant de l’avoir violentée », précise-t-il. Selon lui, Anisha serait restée chez ses parents jusqu’au 8 mars avant de disparaître à nouveau. « Alors qu’ils étaient absents, elle a pris tous ses effets personnels et ceux de notre enfant avant de s’en aller. Depuis, personne ne l’a revue. Même ses parents ne savent pas où elle est. Elle donne de ses nouvelles par téléphone uniquement. Elle nous a dit qu’elle habite à Floréal mais nous ne savons pas où exactement », souligne le père de famille.
Ayant appris qu’avant son départ son épouse avait aussi quitté son emploi, Vishwanath a alerté la police de Flacq pour signaler la disparition de sa femme et de son enfant. Il a également rapporté l’affaire à la Child Development Unit (CDU). Mais Vishwanath affirme que rien ne peut être fait parce qu’il n’a pas l’adresse de sa femme.
« Je veux juste retrouver mon enfant. Anisha me prive de mon enfant à cause d’une dispute. Si elle veut refaire sa vie, elle est libre de le faire. Je ne peux pas la forcer à m’aimer si ce n’est plus le cas. Mais pourquoi me priver de mon enfant ? J’ai des droits en tant que père. La présence de ma fille m’apportait beaucoup. On m’a arraché une partie de moi. J’ai tenté par tous les moyens de préserver nos liens familiaux. J’ai même proposé à mon épouse de continuer à vivre chez nous pour le bien de notre enfant. Mais rien n’y a fait. Elle est quand même partie et je pense même qu’elle souhaite divorcer », dit-il.
Ce qui rend Vishwanath encore plus mal c’est qu’il se sent impuissant. « Mes parents sont eux aussi affectés par cette brusque séparation, d’autant qu’il s’agit de leur premier petit-enfant. N’y a-t-il pas un moyen pour que je récupère ma fille ? J’ai tout ce qu’il faut pour contribuer au bien-être de mon enfant », conclut-il.
Me Melany Nagen : « Rien n’interdit à un père de voir son enfant, sauf s’il représente un danger »
L’avocate Melany Nagen affirme d’emblée que Vishwanath a des droits en tant que père. « Il n’y a aucune loi qui empêche un parent de voir son enfant, à moins que celui-ci représente un danger pour l’enfant », explique-t-elle.
Elle ajoute que dans la mesure où le père ne dispose d’aucune information sur le lieu de résidence de la mère de l’enfant, il peut demander à la Cour d’obtenir un droit de visite et d’hébergement. « Il doit alors contracter les services d’un avoué et d’un avocat pour publier une demande dans les journaux parce que l’adresse n’est pas connue. Or, si celle-ci est connue, la demande peut être envoyée directement à la mère. »
Pour ce qui est de la nature de la plainte déposée par Vishwanath, Me Melany Nagen explique qu’il ne s’agit nullement d’un cas de disparition car elle a seulement quitté le toit familial. « La marche à suivre pour lui est de se rendre à la Family Division de la Cour suprême au 5e étage de la New Court House. Il a ses droits en tant que parent de pouvoir rendre visite à sa fille », conclut l’avocate, en concédant que la garde d’un enfant de moins de cinq ans est généralement confiée à la mère.
Darmen Appadoo, de SOS Papa : « Un véritable parcours du combattant »
« Les pères éprouvent souvent des difficultés avant de faire appel à la Cour dans ce type de situations. C’est comme un parcours du combattant. Cela prend du temps. Cela coûte beaucoup d’argent. Il n’y a aucune autre instance qui peut aider un père qui se retrouve dans cette situation. Il ne peut compter que sur lui-même. Cela lui coûterait encore plus cher s’il devait, comme le recommandent certains avocats, faire une publication dans les journaux pour obtenir un droit de visite et d’hébergement s’il n’a pas l’adresse de la mère. En attendant, il ne voit pas son enfant. C’est le problème avec cette loi. Les procédures ne sont pas les mêmes pour la pension alimentaire par exemple. Tout va vite. Certains pères paient même une pension sans voir leur enfant. Notre association lutte pour faire prendre conscience aux autorités qu’il faut une loi plus juste pour les deux parties. »
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