Séminaire au Gold Crest Hotel : l’Australie finance le programme DIS-MOI à Maurice et Rodrigues

Après le séminaire de formation aux droits humains et citoyenneté tenu à Anjouan et à la Grande Comores, l’ONG DIS-MOI a procédé à la clôture des cours de formation en ligne au Gold Crest Hotel pour les citoyens mauriciens, et autres, le samedi 10 novembre dernier.

Après la cérémonie officielle marquée par le discours du président de la République par interim, Barlen Vyapoory, le séminaire a débuté par une conférence du DPP, Me Satyajit Boolell, sur la fonction du Directeur des poursuites publiques. Il a expliqué aux citoyens la chaine de la justice. Il a ensuite répondu aux questions et préoccupations des citoyens présents.

Lindley Couronne, le directeur du Secrétariat régional de DIS-MOI et concepteur des cours, est ensuite revenu sur la genèse du projet. Il a remercié le gouvernement australien d’avoir cru en la capacité organisationnelle de DIS-MOI pour dispenser ces cours dans quatre pays en moins d’un an. Il a engagé une discussion à bâtons rompus avec ceux et celles ayant participé aux cours.

Rappelons que les modules proposés s’articulaient autour de l’histoire des droits humains, des instruments des droits humains avec la Déclaration universelle des droits humains comme base, la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples et l’Union africaine, L’Organisation des Nations Unies, la Commission de l’Océan Indien, entre autres, acteurs et promoteurs de ces droits universels.

Les participants disent avoir apprécié la pédagogie derrière cette formation citoyenne, avec des chansons comme support : chanteurs et chanteuse comoriens, malgaches, seychellois et mauriciens. ‘Betty Blues’, chef d’oeuvre de Zulu sur une femme SDF et ‘Tro Tar’ d’Eric Triton sur les travers de la justice.

Vijay Naraidoo, secrétaire général de DIS-MOI et président de la commission des personnes âgées, a ensuite fait un brillant exposé sur les droits des personnes âgées avant que l’équipe de juristes d’Erickson Mooneeapillay, directeur de DIS-MOI Maurice (composée de Girish Nunkoo et d’Ezra Colimalay) analyse les mécanismes sous-tendant la torture et ne discute des principes de la Convention contre la torture.

Après ce séminaire, l’équipe s’envolera pour Rodrigues afin de clôturer le programme de formation à Anse-aux-Anglais. DIS-MOI en profitera pour célébrer dignement le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Roshan Rajroop : «La Déclaration universelle est un vaste poème»

2018 s’achève, le président de DIS-MOI a bien voulu, dans cet entretien faire le riche bilan des actions de l’ONG.

Président Roshan, votre organisation se développe tous azimuts et vous courez dans toutes les directions en prenant même la défense des animaux ! DIS-MOI s’occupe-t-il des droits des animaux maintenant?
(Sourire)-Vous voulez sûrement parler de l’abattage illégal des chauves-souris (roussette noire) du gouvernement et de notre injonction logée en Cour suprême. Effectivement, la présidente de notre Commission des droits environnementaux, Fabiola Monty nous a convaincus de l’erreur écologique de cette action. Et comme nous ne sommes pas de nature à tergiverser, nous avons entrepris cette action. La Cour écoutera ce que le l’État dira le 7 décembre.

Comment, finalement, arrivez-vous à gérer toutes ces différentes actions?
DIS-MOI n’est pas comme ces 1 person or 2 person NGO qui existent malheureusement dans ce pays. Nous avons une équipe aux compétences variées ou chacun se spécialise dans son domaine. Vijay Naraidoo, que je salue au passage et qui est présentement au Rwanda, s’occupe des droits des personnes âgées ; Jean François Favory oeuvre pour les droits des personnes porteurs de handicap ; Qayinaat Annowar, qui est une juriste sur l’État de droit, Fabiola Monty sur l’environnement et j’en oublie. Sans oublier, M.Ram qui tient les cordons de la bourse avec rigueur et les juristes de l’équipe d’Erickson Mooneeapillay, Directeur de DIS-MOI Maurice.

La Déclaration Universelle des droits de l’homme fête ses 70 ans le 10décembre prochain.Que prévoit DIS-MOI à cette occasion?
Je le dis toujours à qui veut m’entendre. La Déclaration Universelle des droits de l’homme est un vaste poème qui préfigure le monde à venir, un monde où les hommes sauront respecter les femmes, où les travailleurs migrants ne seront pas cyniquement exploités, où les personnes à handicap bénéficieront du respect qu’elles méritent et surtout des facilités auxquelles elles ont droit pour mener une vie décente, se former, trouver du travail. Pour nous, militants des droits humains, c’est un peu notre bible, notre coran ou nos vedas !
DIS-MOI sera à Rodrigues où nous organiserons des événements liés à cette célébration de la DUDH. Le 7 décembre verra un séminaire de formation de jeunes rodriguais. Lindley Couronne, directeur du secrétariat régional animera une conférence ‘Les droits humains : passé, présent et perspectives’. Le 8 décembre, une marche sera organisée du bureau de DIS-MOI jusqu’à la gare, suivi d’un mini concert animé par Alain Auriant. À Maurice, nous serons probablement avec le DPP, pour célébrer la Déclaration.

Le mot de la fin
Je souhaite déjà une très bonne année 2019 aux citoyens mauriciens et leur souhaite ce qu’il y a de meilleur.

Témoignages :

Gino Alfred, participant et président de l’Agalega Island Council : «Cet effort d’intégrer les Agaléens au cours est méritoire»

Tout le monde croit comprendre ce que sont les droits humains. En réalité, on ne comprend que de manière fractionnée : ‘des bits and pieces’. Cette formation en ligne a le mérite de rassembler tous les ‘morceaux’ dans notre tête et nous faire comprendre les principes de l’État de droit.

DIS-MOI est l’une des rares organisations ayant la volonté d’éduquer le peuple. La formation parle de l’Union Africaine et de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples. Nous avons des députés mauriciens au Parlement africain, mais je n’ai jamais entendu Aurore Perraud par exemple parler de l’Afrique et de notre africanité.

Il y avait trois qui ont participé à cette formation et nous saluons cet effort d’intégrer le peuple agaléen à  ce qui se fait au sein de la République de Maurice. Bravo.

Mrs Naheeda Maudarbuccus,  participante et fonctionnaire : «Cette formation rendra notre île
et les Iles avoisinantes meilleures»

La formation en ligne sur les droits humains et citoyenneté délivrée par l’organisation non gouvernementale DIS-MOI, tombe à pic dans le contexte actuel.

La promotion et la protection des droits humains, c’est un combat perpétuel vu le nombre de cas en hausse, où les droits fondamentaux de l’être humain sont bafoués, à Maurice, comme ailleurs, parfois de la pire façon qu’il soit. Ce que j’ai apprécié dans ce cours, c’est que de nombreux principes universels et conventions internationales sur nos droits en tant qu’humains et citoyens d’un État de droit, ont été présentés de manière ludique et pédagogique pour les rendre plus attrayants et à la portée de tous les apprenants.L’interaction entre les deux figures (NdlR : des modules d’enseignement), la formatrice et l’apprenant, les divers  modules et les schémas proposés ont été grandement simplifié, facilité notre apprentissage.

Les représentations audio à la fin de chaque module nous aident à visualiser et comprendre l’ampleur du problème.

Cette initiative de DIS-MOI ne peut qu’être saluée et pourra servir comme tremplin pour une formation plus poussée, dans l’objectif de rendre notre île et les Iles avoisinantes meilleures dans la gestion et la promotion des droits humains.